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Alain.R.Truong
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20 juin 2012

Gaetano Gandolfi (San Matteo della Decima, Bologne 1734 - Bologne 1802), Le Christ tenté par le démon

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Gaetano Gandolfi (San Matteo della Decima, Bologne 1734 - Bologne 1802), Le Christ tenté par le démon. photo Lafon Castandet

Cuivre. 62,5 x 52 cm. Lot 39. Estimation : 25 000 / 35 000 €

Provenance : - Collection privée, Gênes

Bibliographie de référence- Donatella Biagi Maino, Gaetano Gandolfi, Torino, 1995.
- Donatella Biagi Maino, « Magistero e potestà pontificia sull'Accademia Clementina di Bologna », dans Benedetto XIV e le arti del disegno. Atti del convegno internazionale di studi (Bologna 1994), Roma, 1998, pp. 323-346, fig. 3, 4.

Ce tableau est un parmi les rares exemples de peintures sur cuivre de la main du grand peintre Bolonais Gaetano Gandolfi, lié à la période de sa jeunesse et appartenant au nombre resserré de ses oeuvres vivement imprimé sur le modèle de la contemporaine peinture romaine. Gaetano Gandolfi fréquenta, à Bologne, la prestigieuse Académie Clémentine de Peinture, Sculpture et Architecture de l'Institut des Sciences qui pape Benedetto XIV Lambertini, qu'il avait commencé à réformer. L'Académie devint le comble d'un nouveau système scolaire basé sur une nouvelle méthode de préparation des jeunes artistes. Pas plus relégué en atelier pour un direct apprentissage du maître, ils commencèrent à fréquenter ces cours fondés par enseignements théoriques et pratiques soutenus par différents professeurs. Ce fut un recouvrement de la tradition technique et du passé artistique, vu comme les seuls modèles d'autorité à suivre apte à recevoir la qualité du métier de l'artiste moderne. Dans ce contexte émergèrent les figures des frères Gandolfi, Gaetano et Ubaldo, qui visèrent en effet à recueillir le meilleur du passé en l'enrichissant avec des nouvelles stimulations, de la peinture bolonaise de la moitié de Cinq-cents (Niccolo' dell'Abate et Pellegrino Tibaldi) à la peinture vénitienne du XVIème siècle à ces contemporaines anglaise et française.
Notre grande plaque de cuivre représente l'épisode du Nouveau Testament dans lequel Jésus, troublé par la faim après quarante jours passés dans le désert, est approché par le diable sous les traits d'un vieillard. Il tente le Christ en l'invitant à transformer une pierre en pain, dans le but de prouver sa nature divine. Le peintre choisit ici une solution stylistique très originale. Il délaisse temporairement « les émotions vibrantes de goût rococo », comme l'affirme Donatella Biagi Maino dans l'expertise qui accompagne le tableau, pour un goût plus classique et composé, interprété magistralement à l'époque par le peintre de Lucques, Pompeo Batoni. La spécialiste confronte notre tableau à deux autres compositions de Gandolfi qui sont aujourd'hui conservées en mains privées. Il s'agit de deux toiles représentant la scène du Noli me tangere et la Samaritaine au puits, qu'elle définit comme « le signe le plus certain de la fascination de Gaetano pour l'art du grand peintre de Lucques » (figg. 1 et 2). Par rapport à ces deux compositions, notre plaque semble d'une qualité encore supérieure. Si les visages du Christ et du diable semblent directement copiés de statues anciennes, comme c'est le cas de notre cuivre, leurs gestes sont simples et équilibrés, leurs regards aimables. Les teintes sont compactes et solides, définies par des coups de pinceau minces et bien mesurés. Le récit évangélique qui en résulte est donc clairement compréhensible, dépourvu de maniérisme ou d'oripeaux décoratifs superflus. Quelques détails anatomiques des mains montrent, néanmoins, une touche typiquement bolonaise, un goût plus sincère et réaliste, évidemment marque génetique du peintre, même dans un cas si particulier.
Ce tableau a fait l'objet d'une expertise de Madame Donatella Biagi Maino.

Lafon Castandet - Paris. Mercredi 20 juin 2012. Drouot Richelieu - Salle 14

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