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Alain.R.Truong
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3 août 2012

Pot à chaux. Vietnam, Dynastie des Lê Postérieurs / Dynastie des Mac (XVe – XVIIe siècles)

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Pot à chaux. Vietnam, Dynastie des Lê Postérieurs / Dynastie des Mac (XVe – XVIIe siècles). Grès à couverte ivoire et verte. H : 12.8 cm D : 8.8 cm. M.C. 8242Copyright © © Stéphane Piera / Musée Cernuschi / Roger-Viollet

Dès les premières descriptions des habitants de l’Ancien Vietnam qui furent transmises par les sources chinoises, la coutume de mastiquer le bétel était déjà bien ancrée parmi la population indigène. Trois ingrédients entrent dans la préparation de ce produit aux vertus stimulantes et astringentes : la noix d’arec, coupée en morceaux, est mélangée avec de la chaux, obtenue en chauffant des pierres calcaires, puis le tout est enroulé dans une feuille de bétel, une espèce de poivrier grimpant cultivé en Inde et en Asie orientale.

Ce pot contenait la chaux qui était prélevée à l’aide d’une petite spatule. Sa forme globulaire, son petit pied à la base chocolatée circulaire et renflée et son anse rehaussée d’une couverte verte sont caractéristiques de la production des fours de Bat Trang entre les XVe et XVIIe siècles.

Une légende raconte que deux frères, très unis et se ressemblant comme deux gouttes d’eau, étaient amoureux de la même jeune fille. Celle-ci épousa l’aîné. Délaissé par son frère tout à sa félicité, le cadet quitta alors bientôt le foyer. Arrivé au bord d’une rivière, mort d’épuisement et de tristesse, il fut transformé en une grosse pierre de calcaire blanc. Plein de remords, son frère partit sur ses traces. Arrivé devant l’endroit où se tenait la grosse pierre, il fut transformé en aréquier, une espèce de palmier qui donne des fruits piriformes, les noix d’arec. Enfin, l’épouse du frère aîné, en quête de son mari, vînt finalement aussi mourir d’épuisement auprès de l’arbre et de la pierre. Elle fut transformée en un sarment de bétel qui s’enroula autour de l’aréquier. Cette légende illustre la solidité des liens fraternels et la fidélité entre les époux.

Le décor de ce pot à chaux renvoie à cette légende, le corps rond et blanc symbolise la pierre et l’anse prend l’aspect d’un tronc d’aréquier autour duquel s’enroule des sarments de bétel. Des noix de bétel en relief naissent à la base de l’anse et se déploient sur l’épaule du pot. Anne Juin

Mode d'acquisition : Don de M. Huet

RéférencePhilippe Truong, The Elephant and the Lotus, Vietnamese Ceramics in the Museum of Fine Arts, Boston, MFA Publications, 2007, p. 145

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