Musette de cour. Paris, seconde moitié du XVIIe siècle-première moitié du XVIIIe siècle. Photo Kohn

Cuir, ivoire, ébène, velours et argent. Estimation : 15 000 / 20 000 €

Cette cornemuse fabriquée à Paris entre la seconde moitié du XVIIe siècle et la première moitié du XVIIIe ne porte pas de nom d'auteur, comme sur la plupart des instruments de ce type.

Elle est composée d'un sac en cuir sur lequel sont fixés un boîtier d'ivoire muni de ses deux chalumeaux à clés d'argent et un bourdon en ébène à layettes d'ivoire.

La robe de l'époque ou « couverture » est en velours, et décorée d'une passementerie en fil d'argent. « Le velours ou le damas sont ce qui convient le mieux pour faire ces couvertures ; parce que ces étoffes sont moins glissantes que les autres […] On peut enrichir cette couverture, autant que l'on veut, soit de galons ou point d'Espagne, ou de broderies etc. car la parure convient fort à cet instrument». (extrait de l'Encyclopédie Méthodique). Liée à l'image bucolique d'une nature idéalisée, suite au succès de l'Astrée le célèbre roman d'Honoré d'Urfé au début du XVIIe siècle et jusqu'à la mode des bergeries à la fin du XVIIIe, la musette, que l'on appellera plus tard « musette de Cour » pour la distinguer des modèles populaires, ne cesse d'être jouée dans les jardins et les salons où elle devient un des instruments symboliques de la haute société.
A la différence des cornemuses dites « de plein vent », la musette a une sonorité particulièrement douce pour être accompagnée par le clavecin ou la viole de gambe.

Les travaux de restauration ont été effectués par Rémy Dubois à Verviers (Belgique).

Références bibliographiques: Denis Diderot - Jean le Rond d'Alembert, Encyclopédie Méthodique, Edition de Paris, 1785. Eugène de Bricqueville, Les Musettes, Paris, 1894. Roland Hollinger, Les musiques à bourdon, éd. Flûte de Pan, Paris, 1982

Kohn. Samedi 15 septembre 2012. Hôtel Le Bristol, Salon Castellane - 112, rue du Faubourg Saint Honoré - 75008 Paris. http://www.kohn.fr