Potiche couverte en porcelaine à décor Imari provenant du château de Serrant. Japon, première moitié du XVIIIe siècle
Potiche couverte en porcelaine à décor Imari provenant du château de Serrant. Japon, première moitié du XVIIIe siècle. Photo Kohn
Porcelaine polychrome. H. 86 cm, L. 40 cm - Estimation : 30 000 / 40 000 €
Classé Monument Historique. Arrêté de classement en date du 29 mars 2001
Provenance: Collection Prince de Ligne-La Trémoïlle, château de Serrant
Cette importante potiche couverte en porcelaine du Japon est un superbe exemple de l'exportation d'oeuvres à destination d'une Europe très friande d'objets et de techniques venus de l'Extrême-Orient.
La panse ventrue s'agrémente de deux décors principaux compartimentés montrant des personnages évoluant dans une architecture typiquement japonaise pour l'un, sur un pont bordé d'arbres fleuris sur l'autre.
Dans ces deux scènes, la nature domine au regard des nuages, des fleurs et des végétaux qui parcourent l'ensemble de la composition.
Ce foisonnement décoratif se retrouve sur l'épaulement où se détachent, sur un fond de losanges à fleurettes, de grandes fleurs de pivoine dans un cartouche géométrique. Comme le veut la tradition de ce type d'objet, le couvercle amovible s'agrémente d'un décor identique.
Les couleurs dominantes sont ici le bleu de cobalt réalisé sous couverte rehaussé d'émaux rouge et or sur couverte.
L'élégance de la forme mais aussi la qualité du dessin confèrent à cette potiche toutes les plus belles caractéristiques de la production japonaise du début du XVIIIe siècle.
Il est ainsi fort probable qu'elle fut réalisée et peinte de son somptueux décor dit « Imari » dans la ville d'Arita.
On observe ainsi ce même type d'ornementation sur plusieurs potiches appartenant à la prestigieuse collection Usui, datant de la première moitié du XVIIIe siècle, notamment cette architecture et ce cartouche en losange géométrisé
Ces objets représentant des scènes de la vie quotidienne des japonais ne se retrouvent que sur les pièces exportées vers l'Europe, témoignant de l'attrait des Occidentaux pour les moeurs et la culture de ces lointaines contrées.
Le bouton de préhension du couvercle, en forme de pomme de pin stylisée se retrouve également très fréquemment à Arita.
Les artistes de cette cité avaient choisi, pour la perfection de leur pièce, de cuire le couvercle en même temps que la pièce de forme a n que ces deux parties s'ajustent au mieux malgré les déformations liées à la température du four élevée à 1300degrés. Si la pièce dépassait 80cm de haut (après réduction), taille maximale des fours de cette époque, le couvercle devait nécessairement être cuit à part.
Cette potiche, par l'élégance qui s'en dégage, demeure un excellent exemple de l'engouement qui existait au XVIIIe siècle pour les arts d'Extrême-Orient, grâce notamment à la Compagnie des Indes Hollandaises qui commercialisait à grands frais ce type de production.
CLASSÉ MONUMENT HISTORIQUE
Kohn. Samedi 15 septembre 2012. Hôtel Le Bristol, Salon Castellane - 112, rue du Faubourg Saint Honoré - 75008 Paris. http://www.kohn.fr