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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
29 août 2012

Paire d'aiguières en porcelaine montée. Chine, dynastie Qing, probablement époque Kangxi (1662-1722). Paris, vers 1765-1722

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Paire d'aiguières en porcelaine montée. Chine, dynastie Qing, probablement époque Kangxi (1662-1722) pour la porcelaine. France, Paris, vers 1765-1775 pour la monturePhoto Kohn

Porcelaine et bronzes dorés. H. 24,5 cm, L. 13 cm, P. 12 cm. Restauration à un col. Estimation : 120 000 / 150 000 €

Cette paire de vases de forme balustre en porcelaine de la Chine s'orne sur la panse à fond corail de quatre médaillons polylobés décorés en émaux de la Famille rose de scènes d'enfants jouant sur des terrasses. Des papillons aux ailes déployées surmontant ces réserves complètent ce riche décor.

Le fond corail était anciennement rehaussé à l'or de fleurs de lotus et frises de pétales.

L'intérieur et la base sont couverts d'un émail turquoise.
Un vase daté de la fin de la période Kangxi, monté en Italie au début du XVIIIe siècle présente ce même décor de scènes animées en réserves surmontées de papillons sur un fond corail rehaussé de motifs à l'or.

Il est conservé aujourd'hui dans les appartements royaux du Palais Pitti et est contemporain à notre paire.

Les vases ont été montés en aiguières vers 1765-1775 dans le goût « à la grecque ».

Le socle en bronze doré enchâsse le pied du vase dans un décor de frises de postes.

L'anse double en forme de « grecque » descend jusqu'au pied en s'y ancrant sous forme de feuille d'acanthe.

L'anse rejoint la lèvre du vase qu'elle recouvre en une puissante moulure s'achevant en bec verseur.

Le col est enrichi d'une guirlande de lauriers du vocabulaire néoclassique. Avec ce goût prononcé pour les objets venus d'Extrême-Orient, les objets les plus luxueux furent créés à l'instigation des marchands merciers, tel que Dulac, qui faisait monter des porcelaines de la Chine (longtemps les plus recherchées) et du Japon, ensuite revendues à prix d'or aux plus grands collectionneurs du temps, comme Gaignat, Machault d'Arnouville, le Maréchal-Duc de Richelieu ou le Duc d'Aumont.

Les montures, oeuvres des plus grands bronziers, Duplessis et Gouthière, pour ne citer qu'eux, étaient destinées à flatter l'orgueil d'acquéreurs qui souhaitaient donner un éclat particulier à des objets de grande qualité. Avec la publication en 1754 de sa célèbre Supplique aux orfèvres, Charles Nicolas Cochin exhorte les artisans à revenir au grand goût classique. Epaulé dans les faits par le jeune marquis de Marigny, alors Directeur des Bâtiments du Roi, par toute une jeune génération d'artistes et par des commanditaires conquis, telle Madame de Pompadour, la rocaille et la contre-courbe font progressivement place à un style très marqué par l'architecture antique dont il tire son vocabulaire.

L'ornemaniste Jean- Charles Delafosse, par ses recueils de dessins, en fut l'un des principaux interprètes et diffuseurs de ce nouveau style.

La monture de notre paire de vases semble d'ailleurs s'en être directement inspirée. Parmi les très rares exemples de porcelaines à fond corail à décor en réserve présentant une monture en bronze doré, on notera l'existence du vase conservé au Palais Pitti, déjà mentionné, et d'un vase de milieu ayant appartenu à la collection de Mme Louis Burat.
Ce vase figura d'ailleurs à sa vente les 17 et 18 juin 1937, lot 42.

Références bibliographiques: Fonds Maciet, bibliothèque des Arts Décoratifs, Paris
Giacomo Wannenes et Rozenn Wannenes, Les Bronzes ornementaux -Les Objets montés de Louis XIV à Napoléon III, éditions Vauzor, Milan, 2004. Pierre Verlet, Les Bronzes dorés français du XVIIIe siècle, Picard, Paris, 1987

Kohn. Samedi 15 septembre 2012. Hôtel Le Bristol, Salon Castellane - 112, rue du Faubourg Saint Honoré - 75008 Paris. http://www.kohn.fr

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