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Alain.R.Truong
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16 septembre 2012

Haut relief : Le Chagrin de l'Ange. Attribué à Antonio Canova (Possagno, 1757 - Venise, 1822)

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Haut relief : Le Chagrin de l'Ange. Attribué à Antonio Canova (Possagno, 1757 - Venise, 1822). Photo Kohn

Marbre de Carrare. Traces de signature OVA F. H. 140 cm, L. 87 cm, P. 15 cm. Accident restauré à la base. Estimation : 60 000 / 80 000 €

Provenance: Ancienne collection Freich

Cette sculpture en marbre blanc de Carrare réalisée en haut relief adopte les caractéristiques stylistiques propres au néoclassicisme en Italie et peut être rapproché des travaux de l'un de ses plus importants représentants, Antonio Canova. Sur un fond plan, un ange aux ailes refermées se tient debout accoudé à une gaine et renverse sa torche qui tend à s'éteindre. Un drapé tombant de son épaule et retenu de son autre main cache son intimité de manière fortuite.
La sculpture, d'une très grande douceur, laisse apparaître toute la tristesse et la résignation du personnage, dont les yeux clos, la tête renversée vers l'avant et la moue de sa bouche attestent de la tragédie qu'il est en train de vivre.
La rondeur des modelés, l'absence d'énergie qui découle de ses mouvements trahissent sa soumission à la mort.L'artiste représente ce court laps de temps du passage de la vie à la mort, symbolisé par la flamme de la torche qui s'éteint.
La base de la gaine porte la trace d'une signature qui a été grattée en partie « OVA F. » et confirme son attribution à Antonio Canova.Chef de file de l'école néoclassique italienne, il fut renommé pourses sculptures d'une grande délicatesse d'exécution. Fortement nspirées par la mythologie grecque et romaine, ses œuvres témoignent d'un idéalisme esthétique qu'il se plut à parfaire tout au long de sa carrière.

Notre haut relief présente de fortes similitudes avec les deux anges encadrant l'entrée du mausolée des Stuart à Saint-Pierrede- Rome réalisé en 1817-1819. Tous deux se présentent appuyés sur la torche renversée qui s'éteint. Ce thème fut repris par Canova sur plusieurs cénotaphes qu'il créa pour de hauts dignitaires européens. Ainsi, le monument du Pape Clément XIII à la basilique Saint-Pierre-de-Rome ou le tombeau de l'Archiduchesse Marie-Christine d'Autriche de l'église des Augustins à Vienne (fig.3) attestent de cette continuité dans la présence de cet ange protecteur et annonciateur de la mort.
Cette permanence se confirme même après le décès de l'artiste sur son tombeau, conçu selon ses dessins par ses disciples à l'église Santa Maria Gloriosa dei Frari à Venise. Par sa finesse de ciselure, la douceur insufflée à la pierre et la délicatesse des émotions transcrites, ce relief justifie de son appartenance aux chefs-d'oeuvre de l'art néoclassique.

Kohn. Samedi 15 septembre 2012. Hôtel Le Bristol, Salon Castellane - 112, rue du Faubourg Saint Honoré - 75008 Paris www.kohn.com

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