Importante paire de larges fauteuils d'apparat à dossiers légèrement renversés, en hêtre mouluré, sculpté et doré. Epoque Empire
Importante paire de larges fauteuils d'apparat à dossiers légèrement renversés, en hêtre mouluré, sculpté et doré. Epoque Empire. Photo Pousse Cornet - Valoir
Les consoles d'accotoirs se raccordant par des feuilles d'acanthe, les pieds avant en balustres ornés de palmettes ; les traverses à décor de rosaces, celle de façade richement sculptée d'un frise de laurier. Pieds arrière arqués à nervures. Un estampillé Jacob D. rue Meslée. Les deux portant chacun un numéro frappé sur une plaque de laiton : 32 et 36. Légères différences d'exécution dans la sculpture. Reprise à la dorure. Garniture de soie cerise à motifs de lyre et vase. Hauteur : 98cm ; largeur : 73cm ; profondeur : 74cm - Estimation : 20 000 / 30 000 €
Ce modèle particulier de sièges, caractérisé par des pieds antérieurs et des accotoirs en double balustre, fut créé et décliné à Paris par l'atelier des Jacob dans le milieu de la première décennie du XIXe siècle.
Ce fut véritablement un modèle à succès essentiellement destiné aux membres de la famille impériale et probablement aux hauts dignitaires tels que les grands maréchaux de Napoléon.
L'on connaît un certain nombre de fauteuils de ce type avec une sculpture différente de celle des sièges présentés, particulièrement les ceintures nettement moins travaillées, qui figurent notamment au Palais royal de Bruxelles et au musée Masséna à Nice et qui furent livrés respectivement pour le Grand cabinet de l'impératrice au château de Laeken et pour le prince Cambacérès, archichancelier de l'Empire (illustrés dans L. de Gröer, les arts décoratifs de 1790 à 1850, Fribourg, 1985, p.135 et 241, figs.246 et 456).
Citons également un mobilier de salon de modèle proche qui fut livré par les Jacob pour l'hôtel de la rue de Cerrutti de la Reine Hortense, fille de l'impératrice Joséphine, et du prince Louis Bonaparte, futur roi de Hollande.
Toutefois, relevons que la composition et la sculpture des sièges que nous proposons est certainement la plus aboutie, reflet du faste de certains grands intérieurs du temps.
Parmi les modèles identiques connus, certains portent des marques ou des numéros d'inventaire permettant de retracer leur provenance ;
c'est notamment le cas d'un fauteuil, portant la marque du château d'Eu et provenant donc des collections de Louis-Philippe, anciennement dans la collection de Violette de Talleyrand, duchesse de Sagan (vente Sotheby's, Paris, le 18 mars 2010, lot 106)et d'une suite de sièges livrée pour le salon de l'impératrice à Compiègne, toujours conservée, en partie, dans ce même palais (voir J-M. Moulin, Guide du musée national du château de Compiègne, RMN, Paris, 1992, p.73 ; ainsi que S. Grandjean, Empire Furniture 1800 to 1825, 1966, p.100, n°49a).
Citons également, quelques autres fauteuils identiques qui ne portent pas d'indication permettant de retracer leur historique, mentionnons notamment un fauteuil en bois rechampi crème passé en vente chez Christie's, à New York, le 30 octobre 1993, lot 330 ; ainsi qu'un autre, mais en bois doré, qui se trouvait autrefois à la galerie Yves Mikaeloff (vente Christie's, New York, 21 mai 1997, lot 405).
Enfin, citons particulièrement un mobilier comprenant douze chaises et huit fauteuils qui présentent des plaques ovales en métal portant des numéros et qui pourrait provenir du Ministère des finances au XIXe siècle (vente Sotheby's, New York,
le 27 octobre 1990, lots 101-104); cette similitude dans le type de marquage permet de supposer que les fauteuils présentés, également porteurs de plaques similaires numérotées, auraient figurer dans l'un des grands salons de l'une des administrations impériales ou auraient été réemployés dans un ministère sous la Restauration.
Expert: Cabinet Dillee. Pousse Cornet - Valoir. Dimanche 14 octobre 2012. Hôtel des Ventes - 32, avenue Maunoury - 41000 Blois. Tel. (+33) 2.54.78.45.58 - pousse.cornet@wanadoo.fr