Exceptionnelle paire de torchères aux sirènes. Attribué à Giacomo Filippo Parodi (Gênes, vers 1630-1702). Photo Kohn.

 Bois doré. H. 192 cm, diam. 78 cm - Estimation : 150 000 / 200 000 €

PROVENANCE: Ancienne collection Annenberg, Palm Beach, Etats-Unis

NOTE: Attribuée à l'éminent sculpteur baroque Filippo Parodi, cette exceptionnelle paire de torchères en bois doré représente deux sirènes dénudées, dont la longue queue bifide s'enlace et repose sur des rochers. D'un bras, elles soutiennent un réceptacle en forme de coquille.

Il convient de souligner l'extrême finesse de la sculpture et des modelés, visible notamment dans la chevelure des jeunes femmes, l'expressivité de leurs visages ou encore au niveau des écailles et du mouvement créé par leurs queues. Filippo Parodi (1630-1702) fut probablement un des meilleurs sculpteurs génois du style baroque à la fin du XVIIe siècle, jusqu'alors dominé par les artistes lombards. Parodi produisit un certain nombre d'oeuvres en bois sculpté qui partagent des similitudes avec ces torchères.

On y observe l'influence notable du baroque romain, avec lequel il s'est familiarisé au cours de son apprentissage auprès du Bernin entre 1655 et 1661. Ainsi, le Palazzo del Principe de Gênes conserve une très belle suite de quatre torchères réalisée par Parodi à la fin du XVIIe siècle posée sur un tertre rocheux comparable à ceux figurant sous les sirènes Sur une torchère figurant l'Eté appartenant à la Villa Durazzo, on retrouve toujours ce socle rocailleux ainsi que dans les deux sculptures de Parodi conservées à Rome au Palais Doria Pamphile.

Ce type de socle, toujours surmonté de figures sculptées dans le plus pur style baroque, fut récurrent dans l'œuvre de Parodi ; au point même que son fils, Domenico, ne put s'empêcher de reprendre à son compte cette iconographie, considérée comme un véritable héritage esthétique.
Son talent, reconnu dans toute l'Italie le fit travailler également à Padoue à la Basilique Saint-Antoine ou encore à Venise pour le monument funéraire de l'évêque Morosini.
Son art fut également apprécié par les Princes de Liechtenstein pour lesquels il réalisa deux bustes figurant les Vices et les Vertus.
Ses oeuvres, souvent traitées dans l'esprit du Bernin, ont su ainsi conquérir une riche clientèle, amatrice de la grande beauté et de l'exubérance du baroque.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES: Alvar González-Palacios, Il Tempio del Gusto, Le arti decorative in Italia fra classicismi e barocco, vol. II, éd. Electa, Milan, 1984, pp. 36-37, ill. 38, 39

Alvar González-Palacios, Il Mobile in Liguria, Genève, 1996, pp. 69-96, ill. 79 à 108 Rome, Palazzo

Kohn. Mardi 5 mars 2013. Hôtel Le Bristol - Salon Castellane - 112, rue du Faubourg Saint Honoré – 75008 Paris - www.kohn.fr