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Alain.R.Truong
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6 avril 2013

Francesco de Mura (Naples, 1696 - 1782), Enée quittant Didon

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Francesco de Mura (Naples, 1696 - 1782), Enée quittant Didon. Photo Artcurial - Briest-Poulain-F.Tajan

Huile sur toile. Porte le numéro '120' en bas à gauche; 102,50 x 128,50 cm (39,98 x 50,12 in.) - Estimation : 100 000 / 150 000 €

'AENEAS LEAVING DIDO', OIL ON CANVAS, BY F. DE MURA

Provenance : Vente anonyme ; Milan, Finarte, 5 juin 1990, n° 100 ;
Acquis lors de cette vente par l'actuel propriétaire

Bibliographie : 'Settecento. Le siècle de Tiepolo. Peintures italiennes du XVIIIe siècle exposées dans les collections publiques françaises', catalogue d'exposition, Lyon-Lille, 2000 - 2001, p. 254, mentionné dans la notice du n° 104

Commentaire : Dans les quatre premiers chants de l''Enéide', Virgile raconte l'union tragique du héros troyen Enée et de la reine Didon. Après la chute de Troyes, Enée et son équipage, emportés par une tempête, échouent sur les rives de Carthage. La reine Didon offre son hospitalité au héros dont elle s'éprend, mais leur liaison entraîne la jalousie d'un prétendant de Didon qui implore Jupiter. Le roi des dieux contraint alors le héros à quitter Carthage et à abandonner Didon, dont le désespoir la conduit au suicide.
Deux tableaux de même composition, conservés au Castello Sforzesco de Milan et au musée de Brest (1), représentent ce sujet, traditionnellement considéré comme 'Le départ d'Enée'. Nicola Spinosa (2) considère notre tableau comme antérieur à la version de Milan. De dimensions plus grandes (238 x 338 cm), la version de Milan se caractérise par une exécution plus relâchée et une composition plus maladroite, dûes notamment à un espace trop important entre le bras d'Enée et son navire. Le tableau de Brest, de dimensions similaires à celui que nous présentons, est considéré comme autographe mais nous semble manifestement de bien moindre qualité que le nôtre.
Dès 1708, Francesco de Mura est le principal élève de Solimena. Sa production de jeunesse est grandement influencée par son maître et c'est en réalisant des décors religieux et civils comme ceux des palais de Naples et Turin qu'une sensibilité plus autonome s'affirme. Les gestes et les regards des personnages mettent en exergue la figure d'Enée, casquée et armée, qui désigne son navire. Francesco de Mura joue habilement sur la tonalité des couleurs, tantôt pâles pour les fonds et tantôt vives pour les drapés, qui témoignent de la période de maturité de l'artiste.
Le thème retenu par l'artiste et son traitement théâtral s'intègrent dans un contexte plus général de pompes et de fêtes dans l'Italie du XVIIIe siècle au sein duquel la musique joua un grand rôle. Lorsque Alessandro Scarlatti compose en 1696 l'opéra La Didone délirante, il ne se doutait pas qu'en même temps se formait un jeune artiste qui illustrerait cinquante ans plus tard avec talent ce passage de l'Enéide.

1 - Civiltà del'700 a Napoli, cat.exp., Naples, Florence, 1979, I, p.198
2 - Pour une notice complète de ce tableau voir Settecento, Le siècle de Tiepolo, cat.exp., Musée des Beaux-Arts de Lyon et de Lille, 2000-2001, n°104, p.254-253

Artcurial - Briest-Poulain-F.Tajan. Mercredi 10 avril 2013. Hôtel Dassault - 7 Rond Point des Champs-Elysées www.artcurial.com

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