Deux entrefenêtres de la manufacture Royale des Gobelins des chasses de Maximilien. Photo Oger - Blanchet

D'après des modèles de la tenture en douze tapisseries des chasses de Maximilien, représentant chacune un mois de l'année, réalisés d'après des cartons de Bernard Van Orley et du peintre paysagiste Jean Tons. Estimation : 45 000 - 50 000 €

La plupart des scènes de cette tenture se situent dans la forêt de Soignes au sud de Bruxelles. La première tapisserie de la tenture est le mois de mars et la dernière est le mois de février, à cette époque vers 1530 à Bruxelles le calendrier en vigueur était le calendrier «Julien» qui reste employé jusqu'à son remplacement par le calendrier «Grégorien» à la fin du XVIe siècle.

Le «mois de janvier» Cet entrefenêtre représente la partie droite de la tapisserie du mois de janvier. Signe du Verseau, au premier plan un chasseur, tenant une lance à la main, est entouré de deux chiens, au second plan, on distribue les abats à la meute. Entrefenêtre entouré d'une bordure, composée par Blain de Fontenay pour le duc d'Antin vers 1722, elle est formée d'un quadrillé jaune sur fond bleu, par contre les médaillons ne contiennent aucun monogramme. Le quadrillage supérieur dans les deux bordures verticales n'apparaît pas du fait de la diminution de hauteur. Tissage vers 1730, dans le sens de la tenture de la Renaissance. Dimensions: hauteur 327 cm; largeur 150 cm. Caractéristiques techniques: Chaînes: en laine Trames: en laine et soie. Finesse: environ 8 chaînes au cm. Observations: Diminuée dans la partie supérieure Très bon état de conservation et de coloris Quelques petits accidents Quelques petites traces de peinture blanche sur le galon bleu d'encadrement. 

Le «mois de septembre» Cet entrefenêtre représente la partie droite de la tapisserie du mois de septembre. Signe de la Balance, au premier plan un groupe de nobles cavaliers profitent du spectacle. En fait la tapisserie relate l'épisode du «bat-l'eau» ou le cerf croyant s'échapper s'est jeté dans l'eau d'un étang. En arrière plan on aperçoit un personnage sonnant de la trompe dans un paysage boisé. Entrefenêtre entouré d'une bordure, composée par Blain de Fontenay pour le duc d'Antin vers 1722, est formé d'un quadrillé jaune sur fond bleu, par contre les médaillons ne contiennent aucun monogramme. Le quadrillage supérieur dans les deux bordures verticales n'apparaît pas du fait de la diminution de hauteur. Tissage vers 1730, dans le sens du modèle de la Renaissance. Dimensions: hauteur 327 cm; largeur 150 cm. Caractéristiques techniques: Chaînes: en laine Trames: en laine et soie. Finesse: environ 8 chaînes au cm. Observations: Diminuée dans la partie supérieure. Bon état de conservation et de coloris. Quelques légères usures dans les laines marrons et dans certaines parties en soie claire en particulier dans le cheval. Quelques petites traces de peinture blanche sur le galon bleu d'encadrement.

Quelques considérations sur les tentures des «chasses» exécutées à la manufacture royale de Gobelins: La tenture des chasses de Maximilien fut pendant l'Ancien Régime copiée plusieurs fois à la manufacture des Gobelins. Colbert fit tisser la première copie pour lui-même avant 1683. Les copies suivantes furent exécutées à une époque où la manufacture traversait une période difficile. Pour le roi Louis XIV, fut exécutée une première copie des chasses, de 1685 à 1687. Une seconde tenture fut exécutée de 1691 à 1693. En 1704, commande de douze entrefenêtres. Sous la régence ne fut exécutée qu'une seule pièce. Puis au début du règne de Louis XV quatre tentures qui sont les dernières connues tissées aux Gobelins avant la révolution. Les trois autres suites furent des commandes privées. Une autre suite fut exécutée pour le duc d'Antin, directeur des bâtiments, la bordure composée par Blain de Fontenay pour le duc d'Antin vers 1722, est formée d'un quadrillé jaune sur fond bleu avec aux angles des cartouches au chiffre du duc d'Antin. Enfin une dernière suite, la huitième depuis celle de Colbert fut tissée pour Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse. Certaines tentures ne sont pas mentionnées dans les comptes de la manufacture car elles n'ont pas été commandées par le roi. Les chasses de Maximilien eurent donc un certain retentissement dans la production des Gobelins et une clientèle composée de quelques-uns des plus hauts personnages de la cour, contemporains de la fin du règne de Louis XIV et du début du règne de Louis XV.

Quelques lieux où se trouvent des tapisseries ou tentures des chasses de Maximilien: - Musée du Louvre, département des objets d'art, tentured'origine en 12 tapisseries rehaussées de fils d'or, atelier Bruxellois vers 1530.

- Musée national du château de Fontainebleau, les tapisseries de la manufacture des Gobelins exposées dans le salon François 1er proviennent de tentures différentes, comme l'entrefenêtre de septembre reprenant le même carton que celui décrit mais avec un tissage inversé par rapport au modèle de la renaissance et entouré d'une bordure différente.

- Musée National du château de Pau, salle des cent couverts, les bordures des entrefenêtres présentées ci-dessus sont identiques aux tapisseries de la manufacture des Gobelins du château de Pau.

- Musée Condé à Chantilly, tenture exécutée aux Gobelins à la fin du XVIIème pour le comte de Toulouse, fils naturel de Louis XIV

- Musée du Petit Palais, mois de mars appartient à la 3ème tenture tissée aux Gobelins entre 1691 et 1693.

- La Beaverbrook art Gallery à Frédéricton, Canada

- Le Métropolitan muséum à New-York, deux tapisseries de la manufacture des Gobelins de la tenture des chasses de Maximilien, le mois d'avril atelier Jean de La Croix 1692-1693 et le mois de décembre atelier Mozin et Dominique de La Croix 1692-1693.

Bibliographie: - Les chasses de Maximilien par Arnoult Balis, Krista De Jonge, Guy Delmarcel et Amaury Lefébure. Réunion des musées Nationaux 1993

- Les tapisseries du Metropolitan Museum of art, New York 1985. Edith Appleton Standen

- Tapisseries des Gobelins au château de Fontainebleau. Editions de la réunion des musées de nationaux, 1993

- Chefs d'oeuvre de la tapisserie du XVIème au XVIIIème siècle, dans les collection de la ville de Paris. Paris Musée 1986.

Experts: Ce lot est présenté par Monsieur Pierre CHEVALIER, expert près la Cour d'appel de Versailles, assisté de Nicolas Chevalier Et par Monsieur Jean-Louis MOURIER, expert près la cour d'appel de Paris 

Oger - Blanchet. Vendredi 26 avril à 14h00. Hôtel Drouot Richelieu - Salle 19, rue Drouot à Paris IXe. EMail : contact@ogerblanchet.fr - Tél. : 01 42 46 96 95