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Alain.R.Truong
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24 avril 2013

Exceptionnelle pendule au lion. Époque Louis XVI

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Exceptionnelle pendule au lion. Époque Louis XVI. Photo Europ Auction

sur une base à quatre patins de bronze doré un lion de bronze patiné noir passe sur une terrasse. Il supporte un cadran surmonté d’un vase. L’ensemble est décoré de guirlandes de feuilles de goût néo-classique. Les aiguilles, en forme de fleur de lys et de volutes, et le tour du cadran avec un noeud à son sommet sont décorés de pierres de strass. Le cadran d’émail blanc à chiffres noirs est signé de “Beliard Hger du Roi”. H 39, L 20, P 12 cm. Estimation : 40 000 / 50 000 €

Provenance: Collection du Duc de Richelieu. Premier Gentilhomme de la Chambre du Roy.

Beliard: famille d’horlogers parisiens depuis le XVII° siècle, dont François, dit “ le jeune ” (1723-1795), reçu maître-horloger (comme fils de maître) en 1749. Il devint “Valet de Chambre-Horloger du Roi” en 1780 (en survivance depuis 1766 et en charge jusqu’en 1786) et publia des comédies, des romans et des “lettres critiques sur le luxe et les moeurs de ce siècle” (1771). Louis XVI lui octroya sur sa cassette personnelle une pension de 300 livres.

Cette pendule figure dans l’inventaire après décès de l’hôtel particulier du duc de Richelieu, rue d’Angoulême à Paris, en 1791 : “ … dans la chambre à coucher (de l’appartement de M. de Richelieu)… item une grille de feu en deux parties pelle pincettes en tenailles garnies d’ornements anciens (…) une petite pendule du nom de Belliard dans sa boëte en cuivre surmontée d’un vase, le cercle du cadran entouré et garni d’un noeud en pierres de Straz supportée par un lion en cuivre bronzé posé sur un socle de cuivre doré garni d’un cercle aussi de pierres de Straz, prisée quatre-vingt seize livres… ”
Si les pendules à sujets ou avec des animaux se répandent dès le règne de Louis XV, la qualité très exceptionnelle d’éxécution de la nôtre la sort du lot commun : la finition de la ciselure, l’opulence de la dorure ou la présence de pierres de strass en font un objet de grand luxe, sorti de chez les bons faiseurs.
En effet, ce modèle de “pendule au lion” est proche de celui mis au point au début des années 1750 par le bronzier Jean-Joseph de Saint-Germain et dont la version modernisée vers 1770 fut reprise par le doreur Jean Goyer.
L’utilisation de strass se retrouve sur une pendulelyre en porcelaine de Sèvres “bleu nouveau” et bronze doré, vers 1786-1789 avec un mouvement de Garrigues éxécutée pour le duc d’Orléans. Louis XVI en aurait possédé une identique, avec un mouvement de Courieult.
Une autre pendule, allégorie de la bataille de Fontenoy, avec une boite de bronze doré attribuée à Saint-Germain et un socle à musique en placage d’ébène par Montigny, avait également l’entourage du cadran plaqué de strass.
Louis-Antoine-Sophie de Vignerot du Plessis (1736-1791), duc de Fronsac puis duc de Richelieu à la mort de son père Louis-Armand, le fameux maréchal-duc de Richelieu, est un arrière petitneveu du célèbre cardinal. Sa personnalité reste quelque peu écrasée entre celle de son séducteur de père –à qui on doit également l’invention de la mayonnaise- et celle de son fils, fondateur et organisateur du port d’Odessa (Crimée), et Président du Conseil sous la Restauration. Madame de Pompadour avait un moment songé à le marier à sa fille, sans succès.
Une carrière militaire qui amena le duc jusqu’au grade de Lieutenant-général (1780) lui laissa le temps de se faire une réputation dans le Paris galant de la fin du règne de Louis XV… Sa fonction de Premier gentilhomme de la Chambre du Roi (par quartier) en faisait une espèce de vice-ministre de la Culture (par la haute main sur les théatres), et de la création comme intermédiaire obligé entre les artistes et le Roi.
On sait l’importance du Duc d’Aumont, collectionneur et mécène, dans ce rôle favorisé par sa position auprès du monarque.
La maison indiquée sur l’acte comme appartenant à “M. de Montsauge” (Thiroux de Montsauche)
“rue d’Angoulême, paroisse de la Madeleine de la Ville-l’Evêque” (aujourd’hui à l’angle des Champs- Elysées et de la rue de la Boétie) a été construite en 1777-1779 par l’archictecte Le Boursier dans un style néo-classique.
Le duc de Richelieu l’acquiert et fait aménager à partir de 1788 les vastes jardins en y plaçant notamment les “Esclaves” de Michel-Ange (aujourd’hui au Louvre).
Avec l’aménagement du quartier au début du XX° siècle, la maison a été intégralement transportée et rebâtie pierre par pierre au 38 rue du faubourg Saint-Jacques. Connue actuellement sous le nom d’Hôtel de Massa, elle abrite la Société des gens de Lettres.

Europ Auction. Mercredi 24 avril 2013. Drouot Richelieu - Salle 1 - 9, rue Drouot - 75009 Paris

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