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Alain.R.Truong
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16 mai 2013

Exceptionnel mobilier de salon. Par Bernard Molitor (1755-1833). Paris, époque du Consulat, vers 1800

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Exceptionnel mobilier de salon provenant des collections du Comte Nicolas-Antoine-Xavier de Castella de Berlens, Général d'Empire, au château de Wallenried (Suisse). Par Bernard Molitor (1755-1833). Reçu Maître Ebéniste en 1787. Paris, époque du Consulat, vers 1800. Photo Kohn

Acajou et acajou patiné noir Fauteuils : H. 88 cm, L. 55 cm, P. 48,5 cm. Chaises : H. 86,5 cm, L. 44 cm, P. 38,5 cm. Estimation : 260 000 / 300 000 €

AN EARLY 19TH CENTURY MAHOGANY SALON SET FROM THE COMTE NICOLAS-ANTOINE-XAVIER DE CASTELLA DE BERLENS, C. 1800 By Bernard MOLITOR (1755-1833)
Armchairs: 34.64 in. high, 21.65 in. wide, 19.09 in. deep Chairs: 34.05 in. high, 17.32 in. wide, 15.15 in. deep

PROVENANCE Acquis à Paris au début du Consulat par le Comte Nicolas-Antoine-Xavier de Castella de Berlens, futur Général d'Empire, pour meubler son hôtel particulier parisien puis transférés dans son château de Wallenried (Suisse) Par descendance, propriété de la famille de Castella, à Wallenried. Des pièces de cet ensemble mobilier sont reproduites dans : Ghislain Diesbach, « Un nid de souvenirs en Suisse », Connaissance des Arts, n° 192, février 1968, p. 62-67, pp. 66 et 67
Cet exceptionnel mobilier de salon comprenant six fauteuils et six chaises en acajou sont caractéristiques de l'OEuvre de Bernard Molitor à la fin de la période Directoire et du début de la période Consulat.
La courbe élancée du dossier en crosse confère à ces sièges une grande élégance, accentuée sur les fauteuils par les accoudoirs reposant sur des montants au galbe dynamique. Chaque bandeau est surmonté par un double balustre et présente un décor mouluré d'après l'antique constitué d'un losange centré d'un masque patiné couleur vert-de-bronze.
Les pieds antérieurs adoptent une forme de balustre fuselé, coiffés d'une corolle de godrons, et terminés par des pattes de lion griffues tandis que les postérieurs sont en sabre.
Ils sont surmontés d'un dé sculpté de rosaces stylisées.
La ceinture de l'assise de chaque siège est simplement moulurée, galbée en façade pour les fauteuils, droites pour les chaises.
Cet ensemble répond à une commande de Nicolas-Antoine-Xavier de Castella de Berlens, d'origine suisse, pour son hôtel particulier parisien. Nommé Colonel puis Général sous l'Empire, le Comte résida régulièrement dans la capitale entre 1806 et 1812.
Ce militaire, fidèle à la cause impériale, fut nommé par Napoléon à la tête du 2e Régiment Suisse qui combattit en Espagne, à partir de 1808, puis participa à la campagne de Russie, en 1812.
Le Général fut notamment chargé de protéger la retraite de la Grande Armée en 1813, et défendit pour ce faire, avec les quatre mille hommes de son régiment, la ville de Polotzk, contre un ennemi dix fois supérieur en nombre. Grièvement blessé, il dut abandonner ses unités et rentra en France.
Le Général de Castella de Berlens était un grand amateur d'art et les nombreuses acquisitions qu'il fit à Paris, notamment en matière de mobilier, dévoilent incontestablement un amateur éclairé.
A la chute de l'Empire, il regagna ses terres d'origine, et emporta ses meubles et ses collections au château familial de Wallenried qui conserva ce mobilier jusqu'à une période récente.
L'ameublement que le général avait ramené de France était si important qu'il avait nécessité l'agrandissement du château et l'aménagement de pièces supplémentaires dont un grand salon qui servit de salle de billard.
Un article de Ghislain de Diesbach consacré à la famille de Castella et au château de Wallenried, paru en février 1968 dans la revue Connaissance des Arts, présente des vues de la chambre meublée en style Empire où l'on aperçoit le détail de deux de nos fauteuils.
Nos sièges ont été exécutés par Bernard Molitor, qui fut l'un des ébénistes les plus renommés de la fin du XVIIIe siècle et des périodes Directoire et Consulat. Nous savons, grâce aux recherches d'archives menées par Ulrich Leben que le Général de Castella de Berlens était client chez cet ébéniste.
Il y acquit notamment deux lits de repos en acajou et acajou patiné d'après l'antique qu'il ramena également à Wallenried.
Ces meubles, non estampillés, sont aujourd'hui unanimement reconnus comme provenant de l'atelier de Molitor.
Ils présentent au niveau de leur dossier un décor rigoureusement identique à celui ornant ceux de nos sièges, formant un ensemble cohérent, et permettent ainsi d'attribuer avec certitude nos sièges à cet ébéniste.
Les lignes souples et épurées de ce lit de repos en acajou et en noyer peuvent être attribuées à Bernard Molitor, ébéniste de renom qui travailla dès le règne de Louis XVI pour les plus grands dignitaires de son temps, notamment les membres de la famille royale.
Les deux chevets renversés et ajourés sont sculptés de palmettes et centrés d'un large bandeau mouluré. En façade, la traverse est rythmée par un demi-cercle orné d'une fine coquille reposant sur un petit pied boule. Aux angles, quatre jarrets de lions en bois teinté vert à l'imitation du bronze constituent le piètement du meuble.
Il est garni d'une assise à châssis tendue de soie rouge.
Ce modèle d'ouvrage est représentatif de travail de Bernard Molitor qui sut tirer profit de l'abolition des corporations en 1791 pour faire Œuvre de menuisier et reprendre ici la tradition des lits de repos issus du répertoire antique.

Kohn. Mercredi 22 mai 2013. L'Hôtel Le Bristol - Salon Castellane - 112 rue du Faubourg Saint Honoré, 75008 Paris. http://www.kohn.fr/

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