Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alain.R.Truong
Alain.R.Truong
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 50 899 895
Archives
Newsletter
Alain.R.Truong
5 juillet 2013

Pierre Soulages, « PEINTURE 100 x 81 CM, 4 janvier 1989 », 1989

pierre_soulages_peinture_100_81_cm_4_janvier_1989_1371629374639045

Pierre Soulages, « PEINTURE 100 x 81 CM, 4 janvier 1989 », 1989. Photo Versailles Enchères Perrin-Royère-Lajeunesse

Huile sur toile signée, titrée et datée au dos; 100 x 81 cm. Estimation : 150 000 / 200 000 €

Provenance : - Galerie Fandos, Valence, Espagne
- Collection particulière, Espagne
- Collection particulière, Paris

Exposition : « Pierre Soulages », Galerie Fandos, Valence, Espagne

Bibliographie : « Soulages », l’œuvre complet, peintures, volume III., 1979-1997, Pierre Encrevé, éditions Seuil, Paris, 1998, reproduit sous le n° 992 page 112

1989 fut une année intense pour Pierre Soulages. Son travail s’expose dans de nombreux musées tant en France qu’à l’étranger, aux Musées des Beaux Arts de Nancy, au Musée d’Art Contemporain de l’Université de Sao Paulo, au Palais de la Bourse à Nantes, au Musée d’art moderne de Villeneuve-D’ascq, à la Fondation Templon à Fréjus, au Nouveau Théâtre d’Angers, à l’Hôtel de Ville de Cholet, à la Collégiale Saint-Pierre-la-Cour du Mans, au Musée Pouchkine de Moscou, à Leningrad, à Kassel, à Valence, à Melbourne...
Si l’œuvre de Pierre Soulages fascine tant les institutions c’est qu’elle est parfaitement originale, qu’elle ne demande rien à personne et, s’exprime par une extraordinaire liberté de pensée dans une époque où chacun cherche uniquement à plaire.
Dans sa génération les grands peintres ne manquent pas.
Au sortir des années douloureuses de la guerre tous ont voulu faire ‘éclater la peinture’, la mener hors des sentiers battus du décoratif en tordant le cou aux vieilles esthétiques mais personne n’a été aussi loin que Pierre Soulages dans le désir de remplacer la couleur par la lumière, donnant à la matière picturale ses lettres de noblesse.
Une peinture de Pierre Soulages est avant tout un phénomène d’atelier avant d’être un phénomène de musée ou de galerie.
Cette peinture s’appréhende sous l’angle du travail, élément majeur indispensable à qui veut saisir les fonctions de l’esprit inscrit dans l’œuvre picturale.
Entre en ligne de compte, nécessairement, le travail de la main qui doit régler les problèmes de technique sans lequel rien ne peut être exprimé. Parvenu à son terme, le tableau ne sera plus une surface immobile et plate mais l’image d’une pensée. Travail de la matière tout autant que travail de la pensée conditionnée par l’art de voir autrement et autre chose que ce que l’oeil appréhende.
Cette peinture du « 4 janvier 1989 » est une œuvre qui ne s’appuie sur aucun sujet et dont l’expressivité se place sur un autre terrain que celui des pleins et des déliés d’un dessin expressif.
C’est une œuvre qui cherche l’espace par une sorte d’au-delà de la peinture-langage et si expression il y a, celle-ci passe avant la signification.
La lumière ainsi créée par le geste et l’esprit devient selon le mot de David Queré « une très courte vibration du temps ».
Tableau dont la spécificité est de réfléchir la lumière de la toile transmutée par l’éclat de la surface et du noir qui la renvoient. Plage de lumière vibrante, elle se modulera sous les effets de la profondeur des stries qui la recouvrent. Profondément creusée, la lumière sera intense, plus lisse, elle s’apaisera.
Travail de mise en relation d’éléments rythmés et répétitifs, entre texture et surface qui poussent à son maximum les tensions qui équilibrent et dynamisent une surface monochromique jusqu’à l’apparition d’une luminosité argentée.
Le creusement des stries, leurs ruptures comme leurs continuités à l’intérieur de la surface créent un rapport entre ombre et lumière qui va de un au multiple jusqu’à l’obtention d’une monumentalité interne.
Cette peinture ici proposée est née de la nécessité de la lumière. Elle n’existe que par cette nécessité et pour cette finalité. Perversité minimalienne qui contredit le minimalisme monochromique de cette œuvre. Sa magie réside dans le fait qu’au-delà de son image matérielle émane une image spirituelle, une annulation totale de l’espace nuit-obscure, au profit d’une transcendance lumineuse qui devient de la sorte outrelumière.
De la matière inerte, pesante, immobile, surgit une spiritualité que l’oeil capte et dont l’esprit se nourrit.
Avec cette œuvre nous sommes bien éloignés de la peinture alors qu’elle n’est que peinture.
Aussi, pourrait-on lui appliquer cette pensée de Denys l’Aréopagite, extraite de son traité de la Hiérarchie Divine « on donne très bien l’intelligence des chose divines et célestes par le moyen de signes qui ne leur ressemblent pas ».

Versailles Enchères Perrin-Royère-Lajeunesse. Dimanche 7 juillet 2013. Hôtel des Chevau-Légers - 3, impasse des Chevau-Légers. Contact: Olivier Perrin ou Gilles Frassi au +33 (0)1 39 50 69 82.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité