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Alain.R.Truong
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5 décembre 2013

Important et rare sucrier rond couvert, Vincennes, Vers 1749-1751

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Important et rare sucrier rond couvert, Vincennes, Vers 1749-1751. Photo Beaussant-Lefèvre

le rebord du corps évasé et contourné, décor polychrome et or de quatre chinoiseries d’après François Boucher dans des cartouches cernés de guirlandes formées de branchages fleuris, vases sur colonnes, instruments de jardinages et oiseaux branchés. Les chinoiseries sont alternés d’oiseaux branchés ou sur tertres, et insectes. La prise du couvercle est formée d’un gland reposant sur un branchage feuillagé. Le revers du couvercle est orné d’insectes et d’une feuille dissimulant des imperfections de cuisson. Le bord évasé du corps est orné d’une frise rouge formée de dentelles, volutes et coquilles rehaussées d’or. (Très légères usures et éclat de cuisson sur le gland formant la prise du couvercle). Hauteur : 14,5 cm - Diamètre : 16,5 cm - Estimation : 40 000 / 60 000 €

Bibliographie :
- Antoinette Hallé, Tamara Préaud, Porcelaines de Vincennes : les origines de Sèvres, Paris, éd. Musées Nationaux, 1977.
- Jean-Richard Pierrette, L’œuvre gravé de François Boucher dans la collection Edmond de Rothschild, Paris, éd. Musées Nationaux, 1978.
- Tamara Préaud, Antoine d’Albis, La porcelaine de Vincennes, Paris, éd. Adam Biro, 1991.

Les chinoiseries sont inspirées de gravures réalisées par John Ingram (1721-1759), Gabriel Huquier (1695-1772) et Pierre Alexandre Aveline (1702-1760) d’après des peintures et dessins de François Boucher (1703-1770).
Sur le couvercle sont figurées les scènes : “La pâté du petit chien” d’après Ingram, “L’Air” d’après Aveline (gravure faisant partie de la série des Quatre Éléments) ; sur le corps sont représentés “Le feu” d’après Aveline, “L’Odorat” d’après Huquier (gravure faisant partie de la série des Cinq Sens, vers 1740-1742).
Le peintre ne semble pas avoir suivi de programme iconographique, les scènes ont été sélectionnées avant tout pour leur pouvoir décoratif.
Pour les oiseaux, le peintre s’est inspiré de planches tirées du recueil “Livre des différentes espèces d’Oiseaux de la Chine tirés du Cabinet du Roy” gravées par Huquier d’après des dessins de Jean Baptiste Oudry (1686-1755).
Le peintre a choisi les motifs sur deux planches en les isolant afin de les placer à sa guise en alternance avec les cartouches.
La forme rare de cette pièce est influencée par les porcelaines de Meissen (Saxe).
La typologie formelle de cet objet n’est pas précisément décrite au XVIIIe siècle dans les archives de la manufacture nationale de Sèvres. Dans la littérature contemporaine, ce type d’objet est désigné comme sucrier ou comme écuelle (en raison de la grande dimension de l’objet).
Le musée des Arts Décoratifs de Paris conserve une pièce de forme similaire au décor de scènes figurées dans le style des porcelaines de Saxe (Inv. 36186).
Notre pièce se distingue par la richesse et la finesse de la peinture et l’emploi de sources sophistiquées.
Les émaux sont inhabituels, notamment pour le rouge richement rehaussé d’or et les couleurs sont très nuancées.
La forme et le style pictural nous incitent à situer cette pièce du début de la production des chinoiseries à Vincennes.
La présence d’or et le rouge précisent la datation entre 1749 et 1751, pour des raisons techniques.
Un seau à verre conservé au musée des Arts Décoratifs de Paris (inv. 28693) est également peint de chinoiseries de même sensibilité.
Pour ces chinoiseries inspirées de Boucher, Charles Nicolas Dodin adoptera dans les années 1760 un style radicalement différent, fortement influencé par les porcelaines de Chine.
Cette œuvre est à rapprocher d’une soucoupe du musée des Arts Décoratifs de Paris (inv. 6286), ornée d’une chinoiserie inspirée de la gravure d’Ingram “Le Jeu d’échecs chinois”, d’après Boucher.
La source utilisée, le style pictural et la frise de dentelle rouge sur le bord de la soucoupe en particulier, laissent à penser que ces objets formaient un ensemble.
Ils appartenaient peut-être à un déjeuner.
Dans l’inventaire après décès de Monsieur Orry de Fulvy de 1751, nous trouvons trace d’un ensemble de pièces (jatte à bouillon à couvercle à “figures chinoises en cartouche, aux bords dorés […] rouge”) qui pourrait correspondre à notre sucrier ou écuelle.

Beaussant-Lefèvre.Vendredi 6 décembre 2013. Drouot Richelieu - Salle 1 et 7 - 9, rue Drouot - 75009 Paris. Tel: 01 48 00 20 01

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