Ecole caravagesque, vers 1640, Saint Sébastien
Ecole caravagesque, vers 1640, Saint Sébastien. Photo Sotheby's
Huile sur toile, 102 x 73,5 cm ; 40 by 29 in. Estimate 40,000 — 60,000 EUR
Provenance: Par héritage, resté dans la famille ducal Abensperg-Traun.
Note: Le tableau que nous présentons est une œuvre inédite et singulière. Les différentes recherches que nous avons menées, les nombreux avis de spécialistes que nous avons consultés n’ont malheureusement pas abouti à une identification précise et indiscutable de son auteur. Le tableau impose par sa présence et nous contraint, de nouveau, à envisager notre métier avec une grande humilité. L’œuvre brille par son charisme, son mystère.
Elle présente toutes les caractéristiques du Caravagisme. Elle montre également, par sa complexité, l’immense impact de ce courant artistique sur la manière de peindre en Europe dans la première moitié du XVIIème siècle. Michelangelo Merisi da Caravaggio (1571-1610) par son œuvre puissante et novatrice, va bouleverser la représentation picturale en Italie tout d’abord puis en France, en Hollande et en Espagne. La peinture devient Théâtrale, Ténébriste. Par le cadrage, tout d’abord. Il est resserré, centré sur le sujet. Il implique. Il inclut directement le spectateur dans la scène choisie. Par l’éclairage ensuite, puissant, unique, venant pour notre tableau du coin supérieur droit. Il vient modeler les carnations, révéler la dramatique d’une scène, impressionner.
Par le choix du sujet. De préférence un sujet fort, parfois violent. Il est le prétexte pour faire valoir la puissance des sentiments, la sensualité des corps.
Saint Sébastien : probablement l’un des sujets les plus caravagesques après lesJudith et Holopherne ou autres Hérodiade, grands classiques du répertoire. Notre tableau explore les multiples facettes de cette thématique et l’on retrouve les sensibilités de nombreuses nationalités d’artistes.
Sensibilité italienne, bien sûr, par l’essence même du caravagisme et de son esthétique. L’œuvre montre une souplesse de composition, une justesse et une finesse de la ligne du dessin qui révèlent la culture de la douceur et de la grâce transmises par Guido Reni.
Sensibilité Française, certainement. Elle est évidente pour certains historiens d’art et peu perceptible pour d’autres. Toutefois, il est vrai que la lumière très singulière du modelé du visage du saint Sebastien n’est pas sans rappeler la manière des frères Le Nain. La douceur des contours, la finesse et la simplicité de facture évoquent également le raffinement du Maitre à la Chandelle.
Sensibilité Hollandaise, presque sans conteste. Par la composition qui est, de toute évidence à rapprocher de l’œuvre de même sujet par Gerrit van Honthorst conservée dans les collections de la National Gallery de Londres. Par la facture également, et le drapé blanc, gras, généreux qui renvoient aux drapés des œuvres de l’un des tout premier artiste caravagesque hollandais : Hendrick Terbrugghen.
Sotheby's. Tableaux et Dessins Anciens et du XIXe siècle. Paris | 26 Jun 2014 - http://www.sothebys.com/