"Formes simples" au Centre Pompidou-Metz
Anonyme, Rhyton, seconde moitié du Ier siècle ap. J.-C. Courtesy Musée du Louvre, Paris, © RMN-Grand Palais (musée du Louvre)/Hervé Lewandowski
METZ- L'exposition met en scène notre fascination pour les formes simples, qu'elles soient issues de la préhistoire ou contemporaines. Elle montre la façon dont celles-ci ont été fondamentales pour l'émergence de la modernité.
Le passage du XIXe au XXe siècle est une période de redécouverte du vocabulaire de l'épure, au travers des grandes expositions universelles qui présentent un nouveau répertoire de formes, dont la simplicité va captiver les artistes et révolutionner le projet moderne. Celles-ci introduisent, dans l'évolution de l'art moderne, à la fois une alternative à l'éloquence du corps, telle qu'elle fut développée par exemple par Auguste Rodin, de même que l'hypothèse d'un universalisme des formes.
À cette époque, les débats qui naissent en physique, mathématique, phénoménologie, biologie et esthétique ont des conséquences majeures sur la mécanique, l'industrie, l'architecture et l'art en général. En 1912, alors qu'il visite le Salon de la locomotion aérienne en compagnie de Constantin Brancusi et de Fernand Léger, Marcel Duchamp tombe en arrêt devant une hélice d'avion et s'exclame: «La peinture est morte. Qui pourra faire mieux que cette hélice?».
Aujourd'hui encore, ces formes épurées, non géométriques, qui s'inscrivent dans l'espace comme dans une progression permanente, continuent d'exercer leur pouvoir d'attraction. Les artistes contemporains, minimalistes comme Ellsworth Kelly et Richard Serra, spiritualistes comme Anish Kapoor, métaphysiques comme Tony Smith, ou encore poétiques comme Ernesto Neto, renouvellent l'attention que leur portèrent les inventeurs de la modernité.
Présentée comme une exposition poétique qui explore du point de vue de la sensation l'apparition des formes simples dans les mondes de l'art, de la nature et des outils, ce projet est fondé historiquement par un regard analytique sur l'histoire du XXe siècle.
L'exposition lie des événements scientifiques et des découvertes techniques avec la naissance des formes modernes. Elle rapproche des sujets industriels, mécaniques, mathématiques, physiques, biologiques, phénoménologiques ou archéologiques avec des objets d'art et d'architecture, tout en confrontant ceux-ci à leurs ancêtres archaïques et à des objets naturels.
La Fondation d'entreprise Hermès est coproducteur et mécène de l'exposition «Formes simples». Avec les savoir-faire pour fil rouge, la Fondation d'entreprise Hermès s'intéresse à la créativité déployée par l'homme et par la nature pour façonner l'objet, l'outil, l'œuvre. La Fondation a souhaité concevoir et produire avec le Centre Pompidou-Metz cette exposition pour offrir à un large public un éclairage nouveau sur l'objet dans son épure et sur l'énergie créatrice générée par son interaction avec l'homme.
13 juin-05 nov. 2014
Brassaï, Oiseau 2, 1960. Courtesy Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais/Georges Meguerditchian, © Brassaï Estate
Robert Le Ricolais, Pre-tensionned Monkey Saddle, 1958. Tube d’acier cintré et laqué. Câbles de tension. 18,5 x 53 x 55 cm. Courtesy Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, © ADAGP, Paris 2014, © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais/Bertrand Prévost
Yonezawa Jiro, Bridge, 2007. Courtesy Centre Pompidou-Metz, © Mingei Arts Gallery, Paris. Photo: Pascal Goetgheluck
Jean Arp, Bourgeon, 1935. Courtesy Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, © ADAGP, Paris 2014, © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais/Adam Rzepka
Max Bill, Unendliche Schleife, version IV, (1960-1961). Granit gris de Wassen. 130 x 175 x 90 cm. Courtesy Centre Pompidou, Musée national d’art moderne, Paris, © ADAGP, Paris 2014, © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais/Jacqueline Hyde