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Alain.R.Truong
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5 mai 2015

Dix pièces d'Iznik, Turquie ottomane de la Collection Joseph Soustiel chez Christie's Paris, 6 Mai 2015

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Photo Christie's Image Ltd 2015

PARIS - Joseph Soustiel est né le 10 mai 1904 dans une famille d’antiquaires ; son grand-père Moïse Soustiel (1836-1916) fonda un magasind’antiquités à Salonique (Grèce) en 1883, avec des dépôts à Skopje, Sarajevo et Istanbul. En 1896, son père Haïm (1871-1939) s’installa à Istanbul où il ouvrit un magasin dans le Grand Bazar (96 Tarakçılar Sokak), puis un second (dans le Zincirli Khan) en 1913.

Joseph quitta la capitale ottomane en octobre 1921 pour rejoindre son oncle Albert à Marseille et s’installa à Paris. Il s’associa avec Mochon Eskenazi, antiquaire au 14 rue Grange-Batelière, puis avec sa veuve Berthe Léger-Eskénazi. En 1924, Berthe et Joseph déplacèrent leur boutique au 26 rue Grange-Batelière, à quelques pas de l’ancien l’Hôtel Drouot, en gardant leur enseigne “Art Musulman”, mais Berthe décèda prématurément en 1929. En 1935, Joseph épousa Irène, la flle unique de Berthe née en 1919, et la même année le jeune couple s’établit au 146 boulevard Haussmann, siège de la Maison Soustiel jusqu’en 2004. 

Membre depuis 1945 du Syndicat des Négociants en Objets d’Arts (futur Syndicat National des Antiquaires), Joseph Soustiel participa à la première exposition consacrée à l’Art turc au musée des Arts Décoratifs de Paris (Splendeur de l’Art Turc, 1953). Il fut le premier à offcialiser le terme « aux quatre feurs » pour décrire le décor foral polychrome des céramiques d’Iznik. Mécène, il fut un généreux donateur des musées nationaux (notamment le musée national de la céramique à Sèvres, le Louvre, les Arts Décoratifs) et c’est à cet effet qu’il fut nommé Chevalier de la légion d’honneur en 1977. Il ft également des dons à des musées étrangers, particulièrement en Isra‘l et en Turquie (il offrit au musée de Brousse (Bursa) la portière du türbe vert et le berceau du sultan Mahmoud II). En janvier 1983, Joseph céda son magasin à son fls ainé Jean Soustiel (1938-1999) et il décéda à Paris le 25 janvier 1990. 

LA COLLECTION JOSEPH SOUSTIEL

Joseph Soustiel eut très tôt la passion des objets d’art. Vivant au contact de son père et de son grand-père, eux-mêmes antiquaires passionnés par les « anciens effets d’habillement des robes, tabliers de Dalmatie, vestes de Hongrie et de Macédoine, effets vestimentaires richement brodés, serviettes, couvre-lits, rideaux en toile de lin brodéÉ », Joseph découvrit dès l’âge de sept ans son goût pour les objets anciens, suite à un séjour dans l’atelier familial de Salonique, où il dormit avec son frère ainé pendant deux à trois semaines alors que ses parents déménageaient. Cette visite, qu’il raconta par la suite, devait décider de toute sa future carrière et lui donner l’amour de l’art qui ne l’a plus jamais quitté :

« Je n’avais encore jamais vu cet atelier et la première impression que j’eus dès la première visite fut celle d’un garçon pénétrant  dans la caverne d’Ali-Baba, ou bien dans un palais des Mille et Une Nuits. Tous les murs étaient recouverts soit d’armes anciennes damasquinées, fusils, yatagans, poignards ornés de pierreries de toutes couleurs, soit de tapis tendus ou de pièces de broderies et de velours que les ouvriers venaient de vérifer. Je restais littéralement ébahi en contemplant ces trésors que je ne pouvais même pas imaginer en rêve. Il y avait dans cet atelier vingt-cinq à trente ouvriers qui s’affairaient à découper les pièces de broderies, d’autres à les assembler pour former des napperons, des portières, des tapis de prière. »

JOSEPH SOUSTIEL CONSIDÉRAIT QU’ÊTRE ANTIQUAIRE ÉTAIT LE PLUS BEAU MÉTIER DU MONDE.

Par sa profession, Joseph Soustiel posséda tout au long de sa vie de très nombreuses oeuvres d’art provenant pour la plupart de l’ancien Empire ottoman dont il était originaire. Fin négociant, il vendit énormément durant sa longue carrière, mais il garda précieusement des oeuvres de grande qualité qu’il chérissait plus particulièrement et qui lui rappelaient son enfance à Salonique et Istanbul. Il en vint ainsi à constituer une importante collection qui réunit de superbes céramiques d’Iznik du XVIe siècle, de somptueux velours et broderies, de l’orfèvrerie ottomane, ainsi que des tableaux français du XXe siècle et diverses autres oeuvres d’art. 

Certaines céramiques entrèrent en sa possession dès les années 50 et le début des années 60. Nombre de plats d’Iznik furent exposés au Grand Palais pour la Biennale des Antiquaires en 1986, dont une grande partie fut acquise à l’époque par le musée Sadberk Hanım d’Istanbul. Mais certaines pièces ne furent jamais proposées à la vente, comme le petit plat aux tulipes (lot 118), vers 1535-45, maintes fois publié, qui fut uniquement exposé au public à Paris en 1990 pour l’exposition « Soliman le Magnifque » au Grand Palais, le pichet aux oeillets et jacinthes, vers 1570-75 (lot 127) ou encore la grande bouteille aux mandorles, vers 1580-85 (lot 124). 

Sa collection fut léguée en 1990 à son épouse Irène Soustiel qui s’en est partiellement dessaisie au cours des ans. Suite au décès de cette
dernière en janvier 2011, les dernières pièces de la collection sont ainsi proposées à l’encan.

1

PARIS - Joseph Soustiel was born on May 10th 1904, into a family of antique dealers. His grandfather, Moïse Soustiel (1836-1916) opened an antique shop in Salonica, Greece, in 1883 with warehouses in Skopje, Sarajevo and Istanbul. His father, Haïm (1871-1939) moved to Istanbul in 1896, where he opened a shop in the Grand Bazar (96 Tarakçılar Sokak) followed by a second one in the Zincirli Khan in 1913.

Joseph left Istanbul in October 1921 to join his uncle Albert in Marseille, then moved to Paris soon after. He worked in association with Mochon Eskenazi, an antiques dealer based in rue Grange-Batelière, and then with Berthe Léger-Eskénazi, his widowed wife. In 1924, Berthe and Joseph moved their shop further down the same road, only a few steps away from the old Hôtel Drouot, still keeping the name “art musulman”. However, in 1929 Berthe passed away unexpectedly and Joseph was left to work alone. In 1935, he married Irène, Berthe’s only child, and the same year the young couple moved to 146 boulevard Haussmann, an address that remained the Soustiel headquarters until 2004.

A member of the Syndicat des Négociants en Objets d’Arts (Syndicate for Traders of Works of Art), future Syndicat National des Antiquaires (Trade Union for Antique Dealers) since 1945, Joseph Soustiel participated to the first exhibition dedicated to Turkish art at the Musée des Arts Décoratifs in Paris in 1953, entitled Splendeur de l’Art Turc. He was the frst to formalize the term “aux quatres feurs” to characterize the polychrome foral decor of Iznik ceramics. A patron in his feld, he was a generous donator to many public museums, including the Musée National de la Céramique in Sèvre, the Louvre and the Arts Décoratifs, as well as several museums abroad, particularly in Israel and Turkey. He donated to the Museum of Bursa the door to the Green Türbe and sultan Mahmud II’s crib. For these acts of generosity, he was made Chevalier de la legion d’honneur, or member of the Legion of Honor, in 1977. Joseph passed down his shop to his eldest son Jean (1938-1999), and passed away in Paris on 25 January 1990.

THE JOSEPH SOUSTIEL COLLECTION
Joseph Soustiel was passionate about art works from a very young age. By growing up close to his dad and grandfather, both antique dealers particularly enthralled by “antique clothing, aprons of Dalmatia, jackets from Hungary and Macedonia, items of clothing with intricate and rich embroidery, towels, bed cover, curtains with embroided linen…”, Joseph too discovered his interest for antique objects. Joseph himself traces back the birth of this passion, a passion that never again left him, to a stay in the family workshop in Salonica, when he was only seven:

I had never seen this workshop, and the frst impression I had during my visit was that of a little boy walking into Ali-Baba’s cave, or into a palace from Arabian Nights. All the walls were covered with old artillery, riffles, yataghans, daggers ornamented with precious stones of every colour, or of outstretched carpets, or embroideries and pieces of velvet that the workers had just checked. I remained completely astounded by this world of treasures that I couldn’t even have imagined in my wildest dreams. There were about 30 workers in the workshop, that were busy cutting up pieces of embroidery while others assembled them meticulously to form place mats, doors, prayer mats.”

JOSEPH BELIEVED THAT BEING AN ANTIQUES DEALER WAS THE MOST BEAUTIFUL OCCUPATION IN THE WORLD.
By virtue of his profession, Joseph Soustiel owned very many works of art, for the most part from the Ottoman Empire where he originated from. A talented merchant, he sold extensively throughout his career, but preciously kept the works that he cherished the most, because of their quality but also as a reminder of his childhood in Salonica and Istanbul. Therefore, he created over the year a truly unique collection gathering ceramics of Iznik from the 16th century, sumptuous velvets and embroideries, ottoman jewellery as well as 20th century French paintings and many other masterpieces. 

Important plat (sahan) au decor de tulipes, Iznik, Turquie ottomane, vers 1535-45

Important plat (sahan) au décor de tulipes, Iznik, Turquie ottomane, vers 1535-45. Estimation €50,000 – €70,000 ($56,149 - $78,609). Photo Christie's Image Ltd 2015

Sans rebord, en céramique siliceuse à décor bleu de cobalt et turquoise sur fond blanc, les petites tulipes stylisées entremêlées d'une guirlande de fleurs et arrangées autour d'une rosace centrale, la lèvre décorée d'une série de bandes hachurées, le revers décoré d'une guirlande de feuilles stylisées, intact. Diamètre: 27.4 cm. (10.25/32 in.)

LittératureJean Soustiel, La Céramique islamique, le Guide du Connaisseur, Fribourg, 1985, p.327, No 353
Nurhan Atasoy et Julian Raby, Iznik, Londres, 1989, p. 85 et p.182, No 331
Soliman le Magnifique, catalogue d'exposition, Marthe Bernus-Taylor (dir.), Paris, 1990, cat. 166, p. 156
Splendeurs de la céramique ottomane des collections Suna-Inan Kiraç et du Musée Sadberk Hanim, catalogue d'exposition, Laure Soustiel, Paris, 2000, p.48

ExpositionSoliman le Magnifique, Galeries Nationales du Grand Palais, Paris, 1990, N. 166

NotesLa fortune critique de ce plat, exposé au Grand Palais à Paris et publié quatre fois, témoigne de l'importance qu'il tient dans l'histoire de la céramique d'Iznik. Il est un exemple intact d'un des styles majeurs de cette production ottomane et illustre un moment charnière de son histoire.

Le style bi-chrome de ce plat, mêlant bleu de cobalt et bleu turquoise est celui du 'style des potiers' dont Raby et Atasoy pensent qu'il est 'un exemple typique' et représentatif - la composition chimique de sa pâte a même été analysée par Julian Henderson (Nurhan Atasoy et Julian Raby, Iznik, London, 1989, p.85). Le style se caractérise par une approche plus libre, s'éloignant des motifs des ateliers impériaux ou de ceux de la céramique chinoise. Cette phase est parfois appelée la phase 'bleu et turquoise'. Le dessin est plus spontané, avec des compositions simplifiées faites de petits motifs, illustrant une certaine horror vacui du style des potiers. Bien que la demande de la Cour pour la céramique d'Iznik ait pu diminuer due à l'affluence des pièces chinoises après les campagnes militaires de Sélim I, la qualité des plats de la période demeure excellente. 

Ce groupe est rare ; peu de pièces ont survécu. On le date de la fin des années 1520 aux années 1540-45. C’est une production très courte qui a eu peu d’influence sur les styles plus tardifs et qui marque une coupure entre les différents styles inspirés de la Cour.

La forme ce de plat, une vaisselle plate, sans large rebord avec une fine lèvre plate, comme celle des autres pièces du groupe auquel il appartient dérive probablement des petits plats en cuivre étamé fabriqués au XVe siècle en Anatolie, ainsi qu'en Iran et Asie Centrale timuride. Ces plats sont souvent appelés sahan. La forme apparait dans la céramique d'Iznik vers 1530 et est utilisée jusque vers 1550 (Nurhan Atasoy et Julian Raby, op.cit., cat. 331). Les groupes de petits traits autour de la lèvre du plat ou la couronne de petites perles au pied du cavet rappellent certainement le décor gravé des plats en métal.

Pour d'autres exemples de plats appartenant au style des potiers, voir Christie's, London, 15 octobre 2002, lot 318; Sotheby's, London, 24 octobre 2007, lot 271; Christie's, London, 31 mars 2009, lot 151; Christie's, London, 6 octobre 2011, lot 301. 

Grand pichet aux oeillets et jacinthes, Iznik, Turquie ottomane, vers 1570-75

Grand pichet aux oeillets et jacinthes, Iznik, Turquie ottomane, vers 1570-75Estimation €30,000 – €40,000 ($33,690 - $44,919). Photo Christie's Image Ltd 2015

A panse bulbeuse et anse curviligne, le décor sur fond blanc consistant de branches d'oeillets et de jacinthes séparées au cou du registre supérieur par une bande de demi-fleurons. Hauteur: 27.5 cm. (10.53/64 in.)

ProvenanceAcquis par Joseph Soustiel avant 1968

NoteHaut de plus de 27cm., ce pichet est bien plus grand que la majorité des pièces produites à Iznik durant la seconde moitié du XVIème siècle, la hauteur des pichets variant en moyenne entre 19cm et 23cm. La large panse bulbeuse de notre pièce mérite également d’être signalée.

Grande bouteille aux mandorles, Iznik, Turquie ottomane, vers 1580-85

Grande bouteille aux mandorles, Iznik, Turquie ottomane, vers 1580-85. Estimation €30,000 – €50,000 ($33,690 - $56,149). Photo Christie's Image Ltd 2015

Le corps de forme pansue s'allongeant vers un long cou étroit, un anneau le ceignant à mi-hauteur avant de s'évaser vers le col, le corps est orné d'un treillis de mandorles d'écailles rouges et bleues, alternativement ourlées de vert et de rouge, ceint en haut et en bas d'une frise de grecques, le col est décoré de languettes bleues et vertes en spirale. Hauteur: 42 cm. (16.17/32 in.)

ProvenanceAcquis par Joseph Soustiel avant 1968

NotesLe décor d'écailles de notre bouteille est concentré à l'intérieur de mandorles lobées. Il diffère en cela d'un certain nombre de bouteilles couvertes entièrement de ce motif: voir par exemple Nurhan Atasoy et Julian Raby, Iznik, 1989, cat. 729, 743 et 745. Ces deux derniers exemples sont au British Museum de Londres. Il existe également sur d'autres vaisselles, voir par exemple un pichet et une chope de la Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne (Iznik Pottery, Lisbonne, catalogue d'exposition, 1996, cat. 69 et 71, pp. 214-217).

Ce motif d'écailles a pour la première fois été utilisé sur un pichet en forme de poisson du musée Benaki à Athènes et qui est daté vers 1520. (Inv. no 10; Nurhan Atasoy and Julian Raby: op.cit., pl.124, p.106). Le motif était vraisemblabement inspiré par la céramique chinoise Yuan et il apparait à l'intérieur de médaillons lobés combiné à d'autres motifs sur un plat chinois publié par Regina Krahl (Chinese Ceramics in the Topkapi Saray Museum, London, 1986, no.552, p.489, col.pl.p.387). L'influence chinoise sur les potiers ottomans est évidente. Elle s'apercoit également sur un chandelier du Khorassan du XVe siècle décoré du même motif d'écailles (Kjeld von Folsach: Islamic Art, Copenhague, 1990, no.346, p.207).

L'habitude de séparer les fonds d'écailles colorées par des palmettes ou des arabesques devient très populaire entre 1570 et 1585. Un pichet de l'ancienne collection Adda le prouve, ainsi qu'une bouteille du British Museum datée de 1580-85 (Bernard Rackham: Islamic Pottery and Italian Maiolica, London, 1959, no.174, p.43 and pl.74A; inv. no. G.1983.83; Atasoy and Raby: op.cit, pl.745). Une autre bouteille du British Museum présente toujours un décor couvrant d'écailles mais arrangé en médaillons (inv. no. G. 1983.116). La bouteille de la collection Soustiel partage avec elles la frise de grecques et le registre de spirales ondulantes qui décorent le col.

Le renflement visible sur le cou rappelle les exemples de l'art du métal. C'est un élément partagé avec les bouteilles du British Museum et celle vendue à Christie's, The Vincent Bullent Collection, Londres, 26 avril 2005, lot 11.

Plat aux quatre fleurs, Iznik, Turquie ottomane, vers 1570-75

Plat aux quatre fleurs, Iznik, Turquie ottomane, vers 1570-75Estimation €25,000 – €30,000 ($28,075 - $33,690). Photo Christie's Image Ltd 2015

A bord chantourné, le décor polychrome montrant un grand bouquet de quatre tulipes et quatre oeillets sur fond blanc, le rebord décoré d'un motif stylisé de vagues et rochers, le revers décoré de rosettes et tulipes, trous de suspension au revers. Diamètre: 29.5 cm. (11.39/64 in.)

LittératureTurquie, au nom de la tulipe, catalogue d'exposition, 1993, No 4, p. 103, ill. p. 24
Florilège d'orient, catalogue d'exposition, Laure Soustiel, Galerie Antoine Laurentin, Paris, 2008, No 5

ExpositionTurquie, au nom de la tulipe, Boulogne-Billancourt, 1993, No 4

Grand plat (sahan) aux quatre fleurs, Iznik, Turquie ottomane, vers 1580

Grand plat (sahan) aux quatre fleurs, Iznik, Turquie ottomane, vers 1580Estimation €25,000 – €30,000 ($28,075 - $33,690). Photo Christie's Image Ltd 2015

Sans rebord, décoré de tulipes, d'oeillets, de jacinthes et d'églantines sur fond blanc, un des oeillets à la branche délicatement brisée, la lèvre ornée d'une frise de grecques, le revers décoré de rosettes et de petits bouquets de trois fleurs. Diamètre: 34.9 cm. (13.47/64 in.)

ProvenanceAncienne Collection Adda
Me Rheims, Collection d'un Grand Amateur, Palais Galliéra, Paris, 1965, lot 853

Littérature: Bernard Rackham, Islamic Pottery and Italian Maiolica, Londres, 1959, No 148, p. 38, pl. 66A

Exposition: Turquie, au nom de la tulipe, Boulogne-Billancourt, 1993, No 2, p. 103, ill. 9

NotesA l'inverse de la majorité des plats d'Iznik, ce plat n'a pas de large rebord. Cette particularité, ajoutée à son diamètre important (près de 35cm.) le fait paraître encore plus grand. La lèvre est soulignée par une frise de grecques qui se retrouve par exemple sur trois plats du Musée National de la Renaissance à Ecouen (Iznik, l'aventure d'une collection, Paris, 2005, cat. 85, 393 et 394, p. 102 et p. 258). Les trois plats sont datés entre 1575 et 1585. 

La composition centrale, très libre et magnifiquement dessinée, est cerclée d'une fine ligne noire, elle-même ornée d'une frise de petites feuilles bleues. Ces éléments se retrouvent sur plusieurs plats entre les années 1570 et 1590. Un plat de l'ancienne collection Adda, daté vers 1575-80, offre une bonne comparaison (Nurhan Atasoy et Julian Raby, Iznik, Londres, 1989, cat. 478, pp. 246-247).

Plat aux feuilles saz et paires de tulipes, Iznik, Turquie ottomane, vers 1570

Plat aux feuilles saz et paires de tulipes, Iznik, Turquie ottomane, vers 1570. Estimation €15,000 – €20,000 ($16,845 - $22,460). Photo Christie's Image Ltd 2015

Au bord délicatement chantourné, le décor polychrome sur fond blanc composé de trois feuilles saz entre roses et oeillets, le rebord décoré de rosettes bleues alternant avec des paires de tulipes rouges, deux liserets bleus soulignant les contours du plat, le revers décoré de tulipes et de rosettes, anciennes étiquettes sous la base. Diamètre: 30.3 cm. (11.59/64 in.)

ProvenanceEtiquette ancienne indiquant "Londres, 127, 6721"
Acquis par Joseph Soustiel avant 1968

Littérature: Turquie, au nom de la tulipe, catalogue d'exposition, Boulogne-Billancourt, 1993, No 3, p. 103

Exposition: Turquie, au nom de la tulipe, Boulogne-Billancourt, 1993

Plat à décor d’écailles, Iznik, Turquie ottomane, vers 1575-85

Plat à décor d’écailles, Iznik, Turquie ottomane, vers 1575-85Estimation €15,000 – €20,000 ($16,845 - $22,460). Photo Christie's Image Ltd 2015

A bord chantourné, le centre décoré de deux feuilles saz encadrant un médaillon trilobé et réservé sur un fond couvrant d'écailles bleues et vertes, le rebord décoré d'un motif stylisé de rochers et de vagues, le revers décoré de rosettes et tulipes. Diamètre: 28.5 cm. (11.7/32 in.)

ProvenanceAncienne Collection Sambon, No 737

Exposition: IIème Biennale des Antiquaires, Grand Palais, Paris, 1964

NotePour un plat très semblable, voir le catalogue d'exposition de la collection Pierre Jourdan-Barry, Céramiques ottomanes. Iznik dans Faiences provençales et céramiques ottomanes, Marseille, 2006, No 332, p. 400. Voir également un pichet aux écailles vertes et rouges publié dans le catalogue d'exposition Louvre Abu Dhabi, la naissance d'un musée, Paris, 2013, No 9, p. 136 et Iznik, Nurhan Atasoy et Julian Raby, 1989, No 388, pp.743-745.

Plat aux animaux, Iznik, Turquie ottomane, vers 1585

Plat aux animaux, Iznik, Turquie ottomane, vers 1585Estimation €8,000 – €12,000 ($8,984 - $13,476). Photo Christie's Image Ltd 2015

A bord circulaire, le décor rouge, noir et bleu figurant des animaux en réserve sur fond vert, le rebord décoré d'une frise d'animaux passants, le revers décoré de petites fleurs et rosettes. Diamètre: 28.2 cm. (11.7/64 in.)

Provenance: Ancienne Collection G. Villiers

NotesTrois plats d'Iznik attribués à la fin du XVIe siècle et conservés à l'Ashmolean Museum, Oxford, à la David Collection, Copenhague et à la Fondation Gulbenkian, Lisbonne sont décorés de motifs similaires d'animaux en mouvement (Nurhan Atasoy et Julian Raby, Iznik: The Pottery of Ottoman Turkey, Londres, 1989., pls.546 and 548, p.257; Maria Queiroz Ribeiro, Iznik Pottery, Lisbonne, 1996, no.87, pp.246-47). Si l'on considère ce groupe dans sa totalité, on peut se demander si la majorité des pièces a été réalisé par le même artiste, les différences aperçues entre les différentes pièces étant seulement dues au développement du style de l'artiste. Le petit nombre de pièces ayant survécu accréditerait cette thèse.

Notre plat est remarquable de part le fait que, comme les pièces des trois musées cités ci-dessus, son rebord est également décoré d'animaux - lièvres, renards, cailles - et n'ont pas de motifs stylisés ou de frise géométrique. 

Carreau au fleuron, Iznik, Turquie ottomane, vers 1560

Carreau au fleuron, Iznik, Turquie ottomane, vers 1560Estimation €6,000 – €8,000 ($6,738 - $8,984). Photo Christie's Image Ltd 2015

De forme carrée, ornée d'une frise de fleurons et palmettes bleus réhaussés de rouge d'arménie et de vert sauge, au sommet de chacun est une palmette trilobée rouge, sur fond blanc, le bord inférieur orné d'une frise de grecques. 24.7 x 25.2 cm. (9.23/32 x 9.59/64 in.)

Plat au masque de félin, Iznik, Turquie ottomane, vers 1590

Plat au masque de félin, Iznik, Turquie ottomane, vers 1590Estimation €6,000 – €8,000 ($6,738 - $8,984). Photo Christie's Image Ltd 2015

A bord rond et décor bleu de cobalt sur fond blanc, la composition florale formée d'une grenade et d'une large palmette en forme de tête de félin, le rebord décoré d'une guirlande. Diamètre: 31.7 cm. (12.31/64 in.)

NoteUn plat à la composition similaire, décoré d'une large palmette triangulaire suspendue au bout d'une tige à la courbe serpentine laquelle supporte deux autres palmettes ou grenades, est au Musée National de la Renaissance à Ecouen et daté vers 1590 (Iznik, L'aventure d'une collection, Paris, 2005, cat. 345, p. 236). Bien que la composition des deux plats soient inversée - en miroir - et que la grenade s'est changée en feuille saz sur le plat d'Ecouen, les deux plats partagent le même modèle d'origine. Egalement publié par Nurhan Atasoy et Julian Raby dans Iznik, le même plat est daté 1600-1610 (London, 1989, fig,783). Notre plat semble faire partie d'un groupe caractérisé par son 'éclectisme' et son 'syncrétisme' tel que décrit par Atasoy et Raby, typique du règne de Murad III (r. 1574-95) illustré par une juxtaposition de motifs parfois disparates, dérivés des bleu-et-blancs chinois et qui s'éloignent des types floraux habituels (Raby, op.cit., p.261).

Christie's. ARCHÉOLOGIE - ART ISLAMIQUE, 6 Mai 2015, Paris

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