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Alain.R.Truong
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29 août 2015

OSIRIS, les mystères engloutis d'Egypte à l'Institut du Monde Arabe

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OSIRIS, les mystères engloutis d'Egypte à l'Institut du Monde Arabe: Affiche.

PARIS - Exposition évenement de la rentrée, « Osiris, mystères engloutis d’Égypte » dévoilera 250 objets retrouvés lors de fouilles sous-marines, dont les découvertes récentes de ces 7 dernières années menées par Franck Goddio. Viendront s’y ajouter une quarantaine d’oeuvres provenant des musées du Caire et d’Alexandrie dont certaines sortiront d’Égypte pour la première fois. Ces découvertes, à la signification historique hors du commun, permettront d’illustrer la « légende d’Osiris », l’un des mythes fondateurs de la civilisation égyptienne. La célébration des « Mystères d’Osiris », grande cérémonie de l’Égypte antique commémorait, perpétuait et renouvelait annuellement cette légende divine.

Présidé par Jack Lang, l’Institut du monde arabe, emblème du rayonnement des cultures du monde arabe dans toute leur diversité, accueillera l’exposition « Osiris, mystères engloutis d’Égypte » et présentera cette collection exceptionnelle dans une scénographie spectaculaire sur près de 1100 m2. 

Cette exposition révèlera, parmi les dernières découvertes sous-marines de Franck Goddio et de ses équipes, des vestiges de la cérémonie des « Mystères d’Osiris », retrouvés dans les villes de Thônis-Héracléion et Canope.

Osiris, mystères engloutis d’Égypte : l’exposition qui lève le voile sur cette cérémonie secrète

La légende d’Osiris: Osiris, fils de la Terre et du Ciel, fut tué par son frère Seth. Ce dernier démembra le corps d’Osiris en 14 morceaux avant de le jeter dans le Nil. Isis, soeur-épouse d’Osiris, grâce à ses pouvoirs divins, remembra son corps, avant de lui rendre la vie et de concevoir leurs fils : Horus. Osiris devint alors le Maître de l’Au-delà et Horus, victorieux de Seth, eût l’Égypte en héritage.

On avait connaissance grâce à la stèle, dite de Canope, découverte en 1881, à Kom el-Hisn (238 av. J.-C.) que dans le grand temple d’Amon Géreb, d’une ville nommée Héracléion, étaient célébrées, comme dans la plupart des villes d’Égypte, les cérémonies des Mystères d’Osiris. Elles se terminaient, selon le texte de la stèle, par une longue procession nautique sur les canaux qui emmenait Osiris du temple d’Amon Géreb à son sanctuaire de la ville de Canope.

Sous l’égide de Franck Goddio, la mission de l’Institut Européen d’Archéologie Sous-Marine (IEASM) a découvert, à quelques kilomètres d’Alexandrie, les cités de Thônis-Héracléion et de Canope submergées depuis le VIIIè siècle en baie d’Aboukir, ainsi que des vestiges des temples mentionnés dans le Décret. Les fouilles sur ces deux sites ont mis au jour de nombreux témoignages archéologiques en relation directe avec les « Mystères d’Osiris » : monuments, statues, instruments rituels, offrandes cultuelles… attestant ainsi de la célébration des « Mystères », en ce lieu. Cette célébration initiatique d’une durée de 21 jours commémorait,
perpétuait et renouvelait la légende fondatrice de l’Égypte. 

Au fil des 1100 m2, au sein de l’Institut du monde arabe, le visiteur pourra être « initié » à ces célébrations et avoir accès aux rituels réalisés dans le plus grand secret des temples. Il sera guidé sur les sites maintenant immergés des deux villes et pourra suivre les processions nautiques. 

Franck Goddio, archéologue, directeur des fouilles et commissaire de l’exposition 

Franck Goddio (www.franckgoddio.org) est le fondateur et le président de l’Institut européen d’archéologie sous-marine (IEASM) (www.ieasm.org), ainsi que de la Far Eastern Foundation for Nautical Archaeology (FEFNA). Il est également le co-fondateur de l’Oxford Centre for Maritime Archaeology de l’Université d’Oxford.

En 1996, Franck Goddio lance, en étroite collaboration avec le Ministère des antiquités en Égypte, un vaste projet de prospection géophysique afin de cartographier en baie d’Aboukir, à 30 km au Nord-Est d’Alexandrie, l’ancienne région canopique submergée. Les résultats montrent les contours de la région, le lit de l’ancienne branche occidentale du Nil et ont conduit à la découverte de la ville de Thônis-Héracléion, de son port et de son temple ainsi que de la cité de Canope. Ces deux villes, découvertes respectivement en 2000 et 1997, sont toujours actuellement en cours de fouilles sous sa direction. 

Il dirige, les prospections et les fouilles sous-marines dans le Portus Magnus d’Alexandrie, depuis 1992. Ces recherches aboutissent à la cartographie détaillée du port oriental de la cité et de ses abords aux époques ptolémaïque et romaine. Les fouilles actuelles visent à étudier et identifier les infrastructures portuaires, les temples et les bâtiments découverts dans le grand port. 

Les objets découverts, une fois étudiés et restaurés, ont vocation à être exposés dans des collections publiques et/ou à faire l’objet d’expositions itinérantes. C’est ainsi que l’on peut admirer les objets les plus remarquables découverts par l’IEASM dans plusieurs musées tant aux Philippines, en Égypte, en Espagne ou en France. 

Certains de ces objets ont également pris part à de grandes expositions itinérantes comme par exemple : 

«Cleopatra, the Search for the last Queen of Egypt»
Dans le prolongement de « Trésors engloutis d’Égypte », l’exposition présentait 142 objets en collaboration avec National Geographic et Arts & Exhibitions International.
Philadelphie en 2010; Cincinnati et Milwaukee en 2011; Los Angeles en 2012.

« Trésors engloutis d’Egypte »
Près de 500 objets découverts au cours des fouilles en Égypte documentaient plus de 1500 ans d’histoire et plus particulièrement la période ptolémaïque.
Berlin en 2006; Paris en 2006; Bonn en 2007; Madrid en 2008; Turin en 2009; Yokohama en 2009.

Les diverses prospections, fouilles et découvertes sont soutenues par la Hilti Foundation depuis 1996 et ont donné lieu à de nombreuses publications scientifiques, des articles de presse et documentaires.

Du 8 septembre 2015 au 31 janvier 2016

Le réveil d'Osiris, Musée égyptien, le Caire

Le réveil d'Osiris, Musée égyptien du Caire

La magnifique sculpture en gneiss (pierre similaire au granite) de couleur chaude date de la 26e dynastie. Elle montre le redressement du dieu revenant à la vie. Son visage d'une intemporelle beauté exprime la sérénité et toute la certitude d'une jeunesse renouvellée. Il est coiffé d'une couronne dite « tchéni » (mot qui signifie « soulever », « exhausser »), coiffure souvent en rapport avec le soleil levant. Les matières qui la composent (or, electrum, bronze) évoquent les radiations de l'astre solaire : Osiris est devenu Rê.

Dieu Bès

Dieu Bès. Terre cuite. Époque ptolémaique, probablement IIIe ou IIe siècle av. J.-C., Thônis-Héracléion, Baie d'Aboukir, Égypte.

Le dieu Bès armé levant un poignard, avec image du dieu Apis sur la coiffure. Il tenait probablement un bouclier de la main gauche. Le rôle du dieu égyptien Bès est de veiller sur les humains dans leur vie quotidienne. Il les protège contre les forces néfastes, les esprits malfaisants et les animaux dangeureux. Bès fait fuir les forces maléfiques par ses danses grotesques et ses grimaces affreuses. Il apporte également la joie, le divertissement et la bonne humeur. Il protège le sommeil, garantit des nuits calmes et un repos paisible en écartant les puissances hostiles. Ce dieu est le protecteur des femmes en couche sur lesquelles il veille pendant leur grossesse. Le bès de Thônis-Héracléion protégeait peut-être une chapelle ou un sanctuaire en rapport avec Osiris-Apis.

Statue en bronze d'un pharaon avec plongeur, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Égypte

Statue en bronze d'un pharaon avec plongeur, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Égypte

Statue en bronze d'un pharaon avec plongeur, d'un très beau modelé, découverte dans la zone sudouest du temple d'Amon Géreb à Thônis-Héracléion. Le roi, dans l'attitude de la marche, tenait un bâton de la main droite. Il pourrait s'agir soit d'un roi de la 30e dynastie, soit d'après la gravure du cartouche sur la ceinture, corrodée et difficilement lisible, de Psammétique II (595-589 av. J.-C.) de la 26e dynastie.

Tête de prêtre, Port oriental d'Alexandrie, Égypte

Tête de prêtre, époque ptolémaique, Port oriental d'Alexandrie, Égypte

Tête de prêtre en granite noir. Le crâne est probablement rasé, comme il convenait pour les prêtres, pour des raisons de pureté. Les pommettes sont marquées et les joues creusées. Il porte au front la marque de scarification des prêtres. Les yeux actuellement évidés devaient être incrustés. C'est le portrait extrêmement réaliste d'un homme mûr dont l'expression évoque la
réflexion intérieure, le silence et le recueillement.

Base de colonne, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Egypte

Base de colonne, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Egypte

Un archéologue mesure « in situ » une base de colonne découverte sur le site du temple d'Amon-Géreb de Thônis-Héracléion dans la baie d'Aboukir.

Fragment du Naos des Décades, (Nectanébo Ier, 30e dynastie (380 à 362

Fragment du Naos des Décades, (Nectanébo Ier, 30e dynastie (380 à 362 av. J.-C.), Canope, baie d'Aboukir, Égypte

Les plongeurs de l'Institut européen d'archéologie sous-marine (IEASM) ont découvert les parties manquantes du Naos des Décades, véritable puzzle archéologique, reconstitué sur une durée de deux siècles : le toit est au musée du Louvre depuis le XIXe siècle, le socle et la paroi postérieure ont été découverts en 1940 en baie d'Aboukir, et les parois latérales ont été trouvées par l'IEASM en 1999. Ce monument unique fait le lien entre l'observation de la position des étoiles et des constellations dans le ciel et
leurs possibles influences bénéfiques ou maléfiques.

Barque votive en plomb, in situ, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir,

Barque votive en plomb, in situ, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Égypte

Les archéologues de l'Institut Européen d'Archéologie Sous-Marine (IEASM) ont découvert de nombreuses barques votives en plomb jonchant les canaux et les bassins portuaires aux alentours du temple d'Amon Géreb sur le site de Thônis-Héracléion. Véritables maquettes des barques en papyrus qui accompagnaient la navigation sacrée, certaines en ont la même dimension (67,5 cm). Leur surface est ciselé dans le plomb imitant le tressage de papyrus.

Lampe à huile, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Égypte

Lampe à huile, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Égypte.

Lors des fouilles archéologiques, des dépôts rituels et des instruments de culte furent mis au jour dans les voies d'eau près du sanctuaire de Thônis- Héracléion : plats à offrandes, bols, lampes à huile, etc. La plupart ont été vraisemblablement utilisés lors des cérémonies en l'honneur d'Osiris célébrées entre le sanctuaire de Thônis-Héracléion et celui de Canope.

Oeil d'Horus dit « oudjat », époque ptolémaique, Thônis-Héracléion,

Oeil d'Horus dit « oudjat », époque ptolémaique, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Égypte

Cette amulette pendentif est l'image de l'oeil du dieu faucon Horus, fils d'Osiris qui fut blessé par son oncle le dieu Seth et guéri grâce aux pouvoirs du dieu Ibis Thot. L'oudjat, ouoeoeil complet, est aussi le symbole de la pleine lune dont le disque s'est reconstitué progressivement en 14 jours, et celui de la restitution de l'intégrité du corps d'Osiris qui avait été morcelé en quatorze parties (comme les 14 jours de la lune montante). L'oeil d'Horus, symbole de la guérison des blessures et de l'intégrité corporelle, était une amulette extrêmement populaire et répandue.

Simulacre végétal d'une momie d'Osiris, Musée égyptien du Caire

Simulacre végétal d'une momie d'Osiris, Musée égyptien du Caire.

Durant les mystères, deux statuettes d'Osiris étaient fabriquées : l'une d'Osiris dite végétante, constituée de limon et de grains mis à germer, illustrant ainsi le renouveau de la nature ; l'autre faite de limon, de résines et de pierres précieuses broyées, dite d'Osiris Sokaris. Les deux statuettes étaient emmaillotées selon tous les rituels requis, et déposées durant un an dans un tombeau provisoire avant d'être mises dans leur tombeau définitif à l'issue des mystères de l'année suivante.

pectoral

Pectoral de la 22e dynastie, trouvé à Tanis dans la tombe du pharaon Chechong II (env. 890 av J.-C.), Musée égyptien du Caire.

Ce bijou avait appartenu à Chechonq I (945-925 av. J.-C.), comme l'indique l'inscription gravée sur la plaque d'or sous la barque, du côté gauche. Le pendentif représente la barque solaire, voguant sur les eaux primordiales au-dessous d'un ciel étoilé. Le soleil de lapis-lazuli, protégé par les ailes déployées d'Isis et Nephtys, est gravé et montre la déesse de la vérité et de l'ordre cosmique (Maât) faisant adoration à Amon-Rê.

Statue en bronze d'un pharaon, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Égypte

Statue en bronze d'un pharaon, Thônis-Héracléion, baie d'Aboukir, Égypte.

Statue d'un très beau modelé de 20,5 cm de hauteur découverte dans la zone sud-ouest du temple d'Amon à Thônis-Héracléion. Il porte la « couronne bleue » et le pagne « shendjyt » traditionnel. Le roi, dans l'attitude de la marche, tenait un bâton de la main droite... Il peut s'agir soit d'un roi de la 30e dynastie, soit d'après la gravure du cartouche sur la ceinture, corrodée et difficilement lisible, de Psammétique II (595-589 av. J.-C.) de la 26e dynastie.

déesse Thouéris

La déesse Thouéris, Musée égyptien du Caire.

Cette statue en grauwacke, d'un poli remarquable, date de la 26e dynastie (664-525 av. J.-C.). Elle figure la déesse sous forme d'un hippopotame debout, à pattes de lion ; ses mamelles pendantes et son ventre arrondi symbolisent la maternité et la fécondité. Elle était la déesse vivant dans le Nil, assimilée au limon noir fertilisant les terres. Une invocation aux déesses Thouéris (qui signifie « la Grande ») et Réret (qui signifie « la Truie », autre nom d'Isis, la soeur-épouse d'Osiris) est gravée sur le socle. La constellation de Réret était représentée sous forme d'hippopotame tenant la jambe d'un taureau (notre grande ourse) appartenant à Seth. Le meurtrier d'Osiris était ainsi empêché de nuire à son frère. Sur le pilier dorsal, il est demandé à la déesse de protéger Nitocris, la fille du pharaon Psammétique Ier. Les deux pattes antérieures de la déesse sont d'ailleurs chacune posée sur un grand hiéroglyphe représenté en trois dimensions dont le sens est « protection ». 

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