"Images du Grand Siècle, l’estampe française au temps de Louis XIV (1660 - 1715)" à la BnF — François-Mitterrand
Images du Grand Siècle : Affiche
En présentant plus de 160 pièces, issues en majorité de ses collections de gravures exceptionnelles, la BnF offre la première exposition d’envergure consacrée à l’âge d’or de cette technique en France. L’art de l’estampe est à son apogée sous le règne de Louis XIV : supplantant Rome, Anvers ou Amsterdam, Paris s’affirme alors comme le centre de production le plus important en Europe, à une époque où la gravure est le seul moyen de diffuser l’image.
Pierre Drevet, d’après Hyacinthe Rigaud- Portrait de Louis le Grand, 1714-1715, Burin. BnF, Estampes et photographie.
L’exposition présente un panorama de l’estampe en France – essentiellement à Paris – qui connaît un développement sans précédent sous le règne personnel de Louis XIV, de 1660 à 1715 : à travers un parcours thématique, elle propose de faire découvrir toute la variété de la production gravée de cette période, de ses grands chefs-d’œuvre à ses expressions les plus populaires, et les multiples usages de l’estampe. C’est alors la vogue du portrait, des livres de fête, des recueils d’ornements et d’architecture, des gravures de mode, des estampes de grand format en plusieurs planches - vues topographiques, tableaux religieux, almanachs muraux illustrés ou placards de soutenance de thèses - dont les dimensions n’ont jamais été aussi grandes que durant la seconde moitié du XVIIe siècle.
Girard Audran, Entrée d’Alexandre à Babylone, suite des Batailles d’Alexandre, 1675, Eau-forte et burin. BnF, Estampes et photographie.
C’est à cette époque que les graveurs parisiens comme Robert Nanteuil, Gérard Edelinck, Girard Audran, Sébastien Leclerc ou les Lepautre atteignent une véritable perfection technique dans l’art de la taille-douce, gravure au burin ou à l’eau forte qui devient le modèle de référence pour toute la gravure européenne des XVIIIe et XIXe siècles.
Adam Pérelle, Perspective de la ville de Paris vue du pont Rouge, Editeur : Nicolas 1er Langlois, avant 1685, Eau-forte. BnF, Estampes et photographie.
Cette extraordinaire production a été favorisée par les politiques officielles et leur souhait de promouvoir les beaux-arts et les arts décoratifs comme symboles du goût français qui s’impose alors en Europe, et au-delà comme reflet de la gloire du monarque absolu.
Etienne Picart, d’après Gaspard Marsy et Balthazard Marsy, Les Chevaux d’Apollon, 1675?, Paris, Imprimerie royale Eau-forte et burin. BnF, Estampes et photographie.
Signe révélateur, c’est pendant la première décennie du règne de Louis XIV que le pouvoir crée une chalcographie, le Cabinet du roi, entreprise de publication officielle d’estampes unique en son genre en Europe, glorifiant demeures, collections et conquêtes du Roi-Soleil. Au même moment, la bibliothèque royale en rachetant les œuvres de grands amateurs contemporains, rassemble les premières collections d’estampes qui constituent le noyau historique de l’actuel département des Estampes et de la photographie de la BnF.
3 novembre 2015 I 31 janvier 2016
Robert Nanteuil, Portrait de Louis XIV dit « aux pattes de lion », 1672, Burin. BnF, Estampes et photographie.