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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
28 octobre 2015

Wu Zhen, Deux pins, 1328

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Wu Zhen, Deux pins, 1328. Rouleau vertical, 180x111,4 cm. National Palace Museum, Taipei © National Palace Museum.

Poète, calligraphe et peintre, Wu Zhen est considéré comme l'un des "Quatre Grands Maîtres de la dynastie Yuan" avec Ni Zan, Huang Gongwang et Wang Meng, mais nous connaissons peu de choses sur sa vie et ses activités artistiques. Taoïste pratiquant et confucianiste érudit, il apparaît à travers ses poèmes et de ceux de ses amis comme un homme religieux, désintéressé et indépendant.
 
Il gagne sa vie en pratiquant l'astrologie et vers la fin de sa vie, en vendant aussi sa peinture en évitant la vie publique dans la chine mongole des Yuan. S'il semble à l'aise dans sa pauvreté, c'est moins par opportunisme que par tempérament. D'après une anecdote célèbre, sans doute apocryphe, les gens vont nombreux acheter la peinture de son voisin le peintre (Sheng Mao actif 1310-1360), tandis que lui vit dans le dénuement ce dont sa femme se plaint amèrement ; il lui répond d'avoir confiance car d'ici vingt ans les choses s'inverseront. Mais, s'il faut en croire la tradition, il a continué à mener une vie de pauvreté.
 
Homme solitaire, il préfère la compagnie de sa gourde de vin et de quelques fleurs de pruniers à celle d'amis tels que Huang Gongwang, Ni Zan ou Wang Meng ; sa maison est baptisée, la Chaumière sur les ondes printanières.
 
Dans un style d'une douceur tranquille, il peint des bambous et des paysages qu'il accompagne souvent de poèmes de sa composition, et prend pour décor le Jiangnan, où il vit, région humide et plate, rompue par de petites collines et sillonnée de mille cours d'eau. Sa manière est aussi peu prétentieuse que ses thèmes ; une certaine fantaisie, toujours contenue, y introduit parfois une note enjouée, toujours détendue et apaisante. Une profusion de points adoucissent les formes et leur donne une texture proche de celle du sol, tandis que dans la stylisation des arbres et des rochers on sent l'influence de Dong Yuan et Juran actif vers 960-980), grands paysagistes du Xe siècle.
 
Son œuvre la plus connue, Pêcheurs, peint en 1342, est une suite de variations sur le thème très simple du pêcheur dans son embarcation, simples amateurs qui dorment, admirent le paysage, fredonnent tout en s'adonnant à leur passe-temps favori .
 
Ses bambous sont souvent représentés en petites branches, par touches sommaires, avec toute la virtuosité que le pinceau et l'encre peuvent dégager pour traduire la souplesse et la grâce des tiges et les pointes effilées des feuilles proches et lointaines. Sa maîtrise technique de l'encre s'explique par son talent de calligraphe : son écriture de style « herbiforme » s'inspire de celui de (Huaisu?), de la Dynastie Tang. Le Recueil des écrits du Taoïste des fleurs et du prunier, édité au XVe siècle, rassemble tous ses poèmes, ses réflexions et ses inscriptions sur l'art.
 
Ce sont les lettrés Ming qui feront de ce peintre peu connu de son vivant, l'un des "Quatre Grands Maîtres des Yuan".
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