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Alain.R.Truong
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2 novembre 2015

Importante commode à léger ressaut central. Etiquette du marchand mercier Nicolas Lannuier, Epoque Louis XVI

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Importante commode à léger ressaut central. Etiquette du marchand mercier Nicolas Lannuier et estampillée plusieurs fois N. LANNUIER. Epoque Louis XVI. Estimation : 140000 € / 160000 €. Photo Aguttes

ouvrant par cinq tiroirs sur trois rangs dont les deux plus importants sans traverses. 
Elle présente un décor marqueté illustrant au centre une jeune femme allongée et drapée, allégorie de la musique et accompagnée d’un putto. 
L’encadrement à décor d’un jonc rubané présente de part et d’autre de larges quartefeuilles allongés, entourés de fleurons et filets et soulignés d’entrelacs. 
Chaque petit tiroir en ceinture est relié par une frise de rinceaux, les chutes à décor d’instruments des arts. 
Un astragale sépare les tiroirs en ceinture des deux autres tiroirs en façade. Les montants postérieurs en léger ressaut sont marquetés de cannelures à tigettes et sommées de rosaces, reposant sur des pieds fuselés à cannelures simulées. 
Plateau de marbre brèche d’Alep à cavet renversé. H : 85 - L: 130 - P : 59 cm 

Provenance- Collection de feu Monsieur Dubois-Chefdebien, 3e vente, Paris, Me Catroux, les 13-14 février 1941, lot 111. 

Bibliographie- Francis J.B. Watson, Le meuble Louis XVI, Paris, 1963, fig.21 (illustrée). 
- J. Nicolay, L’art et la manière des maîtres ébénistes français au XVIIIe siècle, Paris, Editions Pygmalion, 1982, p.271, fig. B (illustrée). 

L’œuvre de Lannuier est essentiellement composée de meubles en placage d’acajou ou de bois satiné aux constructions particulièrement soignées et aux compositions équilibrées caractéristiques des réalisations « classiques » des meilleurs ébénistes parisiens de la fin du XVIIIe siècle ; de ce type sont notamment connues : une petite table de Tric-trac pliante parue dans le magazine Connaissance des Arts de septembre 1991 ; une seconde table de tric-trac qui est illustrée dans P. Kjellberg, Le mobilier français du XVIIIe siècle, Dictionnaire des ébénistes et des menuisiers, Paris, 2002, p.519 ; une belle table dite « à la tronchin » qui a été récemment proposée aux enchères chez Sotheby’s, à Londres, le 30 avril 2015, lot 1006 ; enfin, citons particulièrement une commode Transition, proche de certaines créations de RVLC ou de Claude-Charles Saunier, qui a été vendue à Paris, Mes Beaussant-Lefèvre, le 18 décembre 2009, lot 183. Toutefois, relevons que Lannuier, aussi bien ébéniste, que marchand, a collaboré sur certains rares meubles, probablement afin de répondre à des commandes bien spécifiques de collectionneurs, avec certains de ses confrères de la capitale. 

Cette spécificité, relativement courante chez les ébénistes parisiens de l’époque, est certainement, chez Lannuier, le témoignage de l’activité florissante de son atelier dans les années qui précédèrent la chute de l’Ancien Régime. Pour les meubles de qualité exceptionnelle, telle la commode que nous proposons, il est fortement possible que l’ébéniste sous-traita une grande partie de la création, voire la totalité, auprès de Charles Topino (maître le 14 juillet 1773) ou de Ferdinand Bury (1740-1795), deux artisans célèbres avec qui il collabora. 

C’est ainsi que, logiquement, la double estampille Lannuier-Topino apparaît sur une commode en acajou à panneaux de laque de la Chine qui a été vendue chez Christie’s, à New York, le 22 octobre 2003, lot 580, tandis que celle Lannuier-Bury figure sur une table, anciennement dans la collection Michael Werner à New York ; deux meubles respectivement caractéristiques des productions de Topino et de Bury. Concernant plus précisément le meuble présenté, il se distingue par la qualité de sa marqueterie, dont le médaillon central reprend une gravure de Daullé d’après une peinture de François Boucher conservée à la National Gallery of Art de Washington, l’équilibre de ses proportions et la l’extrême finesse de ciselure de son décor de bronze doré. 

Nicolas-Louis-Cyrille Lannuier débuta sa carrière en tant que marchand de meubles et possédait un magasin rue Saint-Thomas-du-Louvre. Après l’enregistrement de ses lettres de maîtrise, le 23 juillet 1783, il continua son activité et connut une grande notoriété qui lui permit de se composer une riche clientèle privée parmi laquelle figuraient notamment le Comte de Provence, frère de Louis XVI, le Prince de Condé et le duc d’Orléans ; ce dernier lui passa commande de nombreux meubles pour ses châteaux de Gennevilliers, du Raincy et de Saint-Leu. Honoré Lannuier, frère de Nicolas, fut également un ébéniste renommé et s’installa vers la fin du XVIIIe siècle sur la côte Est des Etats-Unis (voir P.M. Kenny, Honoré Lannuier, Cabinet-Maker from Paris, New York, 1998. 

AGUTTES. Tableaux Anciens, Mobilier et Objets d'Art (Neuilly), le 17 Novembre 2015 à 14h30

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