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Alain.R.Truong
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31 mars 2016

Antoine Vestier (Avallon, 1740 - Paris, 1824), Autoportrait de l'artiste, 1785

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Lot 130, Antoine Vestier (Avallon, 1740 - Paris, 1824), Autoportrait de l'artiste. Huile sur toile, de forme ovale, 60,50 x 49,50 cm. Signée et datée 'Vestier / Pictor Regis 1785' à gauche. Estimation : 25 000 € / 35 000 €. Photo Tajan

'THE ARTIST'S SELF-PORTRAIT', OIL ON CANVAS, SIGNED AND DATED, BY A. VESTIER - 23,82 x 19,49 in. 

Provenance : Conservé par la veuve de l'artiste, décédée en 1831 ; 
Par descendance à leur petit fils Phidias Vestier ; 
Légué par ce dernier à sa nièce Alice Vestier, épouse Gustave Debladis, le 5 janvier 1865 (A.N. / M.C. / CI, 110, n° 17) ; 
Par descendance à Monsieur Jacques Duchemin ; 
Puis par descendance à la propriétaire actuelle 

Expositions : 'Exposition au profit de la caisse des secours et pensions de l'Association des artistes', Paris, galerie Bonne-Nouvelle, 1848, n° 135 
'Deuxième exposition de Portraits du siècle', Paris, Ecole des Beaux-Arts, 1885, n° 306 

Bibliographie : Paul Mantz, "Les portraits du siècle", in 'Gazette des Beaux-Arts', juin 1885, p. 505 
Henri Auguste Jouin, 'Musée de portraits d'artistes', Paris, 1888, p. 191 
André Foulon de Vaulx, "Antoine Vestier, 1740-1824, notes et renseignements", in 'Le Carnet historique et littéraire', t. VII, mars 1901, p. 406 et 409 
Charles Nizet, "Les Vestier", conférence faite à Avallon (Yonne), pendant la durée du 74e congrès archéologique de France le 11 juin 1907, Paris,1909, p. 694, repr. 
Gustave Clausse, "Les Vestier par C. Nizet, architecte du Gouvernement", in 'L'Architecture', 28 mai 1910, n° 22, p. 184, repr. p. 300 
Charles Oulmont, "Antoine Vestier d'après des portraits de famille inédits", in 'Gazette des Beaux-Arts', 1913, t. 1, p. 295, repr. p. 300 
G. Lelu, "Un peintre avalonnais Antoine Vestier", in 'Bulletin de la Société d'Etudes d'Avallon', 1948, p. 65 
Jean-Claude Sueur, 'Le portraitiste Antoine Vestier', Neuilly, 1974, p. 45 
Anne-Marie Passez, 'Antoine Vestier 1740-1824', Paris, 1989, p. 132-133, n° 41, repr. 
Tony Halliday, 'Facing the public. Portraiture in the aftermath of the French Revolution', Manchester - New York, 1999, p. 60, note 9

Commentaire : En 1785, Antoine Vestier, qui avait fréquenté l'atelier de Joseph-Marie Pierre et exposé à plusieurs reprises au Salon de la Correspondance, était présenté à l'Académie royale par le portraitiste Duplessis, agréé et admis à exposer au Salon de la même année. Il s'y fit particulièrement remarquer grâce au Portrait de Marie-Nicole Vestier, sa fille (fig. 1, collection particulière). Ce grand portrait, présenté la même année que celui de Madame Labille-Guiard et ses élèves (New York, Metropolitan Museum) auquel il fait écho, séduisit la critique qui le décrivit comme " un des plus beaux morceaux du Salon1 ", un " Portrait digne de Van Dyck (…) un modèle en ce genre² ". La fille aînée du peintre, qui avait débuté son apprentissage de la peinture auprès de son père, y est représentée assise à son chevalet sur lequel nous reconnaissons l'autoportrait d'Antoine Vestier que nous présentons ici. 
Achevé la même année, Vestier l'a signé 'Pictor Regis', marquant ainsi sa récente entrée à l'Académie royale, et s'est représenté selon une formule traditionnelle, palette à la main. Son regard vif interpelle le spectateur et témoigne de l'assurance acquise par le peintre dont le talent était reconnu et la carrière formidablement lancée. La grande élégance de sa tenue vient renforcer ce sentiment de réussite. Antoine Vestier a toutefois choisi la sobriété dans le coloris, fond gris neutre, veste de velours vert et jabot blanc simplement relevés par les touches jaunes et dorées des galons de la veste et du gilet. Toutes ces nuances, ainsi que le rouge des lèvres du modèle, trouvent leur écho sur sa palette, comme par souci de vraisemblance, parachevant ainsi l'harmonie de l'ensemble. 
L'attention du peintre s'est portée sur le visage, particulièrement mis en valeur par ce coloris. Le traitement des carnations est nuancé avec beaucoup de justesse, passant par le rose sur les pommettes et tirant vers le gris autour des lèvres et sous l'arcade. L'expression à la fois douce et volontaire, le regard d'une grande force et enfin la provenance de cet autoportrait, conservé par les descendants du peintre jusqu'à nos jours, confèrent à cette image un indéniable pouvoir de séduction. 

1. Bachaumont, Mémoires secret…, 1785, t. XXX, p. 199-200, voir A.-M. Passez, op. cit., p. 32 
2. L'Aristarque au Salon, 1785, p. 20, voir ibid., p. 136  

ARTCURIAL, Tableaux et Dessins Anciens et du 19e siècle, le 31 Mars 2016 à 18h00

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