Cette sculpture en buis représente une jeune femme debout, nue, un voile de pudeur tombant de ses hanches, émergeant des nuées et de rayons solaires. Elle présente au dessus de sa tête un disque solaire porté d’une main. Il s’agit ici d’une illustration de l’iconographie de la Clarté telle que Cesare Ripa (1555-1622) l’a définie dans son ouvrage Iconologia overo Descrittione dell’Imagini universali paru à Rome en 1593 : « una giovane ignuda, circondata di molto spendore da tutte le bande, e che tenga in mano il Sole ». Ce recueil d’emblèmes fut très influent au cours du XVIe siècle et servit aux poètes, peintres et sculpteurs pour représenter les vices, les vertus, les sentiments et les passions humaines. 
La représentation de la Clarté est une iconographie peu fréquente faisant partie des cinq Sens de la philosophie. Cette statuette faisait probablement partie d’un groupe de sculptures illustrant ces cinq concepts. 
Selon Platon, l’oeil se trouve perturbé par les changements d’intensité. Il doit s’accoutumer, venant de l’ombre, à la puissance du soleil, supportant mal l’éclat du jour. Inversement, une fois accoutumé à la vivacité, il ne discernera pas tout de suite les objets dans la pénombre. Dans un sens comme dans un autre, un temps d’adaptation se révèle nécessaire. Cette statuette, réalisée dans un matériau complexe à travailler, d’une taille relativement importante, ainsi que le sujet représenté, est caractéristique du savoir-faire des artistes 
vénitiens du XVIIe siècle.