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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
8 juin 2016

Sotheby's Paris announces sale of Old Master and 19th century paintings and drawings

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Paris – Pour sa première vente de Tableaux & Dessins Anciens et du XIXe siècle de l’année qui aura lieu le 16 juin, Sotheby’s France met une fois de plus les artistes femmes à l’honneur. Artemisia Gentileschi, Louyse Moillon, Anne Vallayer-Coster… autant de peintres qui marquèrent l’histoire de l’art et auxquelles Sotheby’s France sut rendre hommage en faisant ressurgir sur le marché des oeuvres magistrales, gardées au sein de collections privées depuis des décennies. Les records mondiaux enregistrés par la maison pour ces trois artistes* en sont un bel exemple. Cette année ne déroge pas à la règle, le catalogue salue le talent de trois femmes peintres : Louyse Moillon tout d’abord, avec une nature morte digne des plus grandes compositions caravagesques, mais aussi l’artiste italienne Sofonisba Anguissola et l’artiste polonaise Anna Dorothea Therbusch. Trois oeuvres caravagesques figurent également au catalogue, ainsi que de deux portraits anthropomorphiques par un Suiveur de Giuseppe Arcimboldo.

Outre les oeuvres orientalistes et les paysages, la section consacrée aux tableaux et dessins du XIXe siècle comprend un émouvant portrait de famille par François-Joseph Kinson, mais aussi une aquarelle de Eugène Delacroix, témoignage de son séjour londonien. Un tableau de Etienne Dinet, de facture néo-impressionniste, se distingue par sa candeur et sa virtuosité technique, tandis qu’une oeuvre symboliste de Henri Martin, artiste admiré de Puvis de Chavanne, déploie une atmosphère envoûtante.

TABLEAUX ANCIENS
Trois femmes peintres considérées comme des artistes majeurs de leur temps Inédit sur le marché, ce Panier de quetsches (estimation :
450 000-650 000 €) constitue un apport majeur dans l’oeuvre de Louyse Moillon. Par sa date tout d’abord, 1629, l’artiste révèle, à dix-neuf ans, l’une des toutes premières natures mortes signée et datée connue en France. Elle n’est pas s’en rappeler Nature morte aux pêches, également de 1629, envolée à 1.033.500 € en 2013 chez Sotheby’s, à Paris. Ici, Louyse Moillon affirme son statut de femme peintre en livrant une oeuvre de grand charisme. Par le biais d’une mise en scène théâtrale, digne des compositions caravagesques, l’artiste reproduit les fruits avec une intensité presque dramatique, tout en restituant avec délicatesse la fraîcheur et le satiné de leur peau. Cette nature morte intimiste illustre non seulement le talent, mais aussi la force de caractère d’une jeune femme qui, à l’instar de son aînée Artemisia Gentileschi, marqua l’histoire de l’art.

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Lot 24. Louyse Moillon (Paris 1610 - 1696), Panier de quetsches. Signé et daté en bas à droite Louyse Moillon / 1629. Huile sur panneau, 40,5 x 52,5 cm ; 16 by 20 5/8 in. Estimation: 450,000 — 650,000 €. Photo: Sotheby's.

Provenance: Acquis par l'actuel propriétaire il y a une trentaine d'années d'une collection française

Notes: Inédit jusqu’à présent l’apparition de ce magnifique panier de quetsches sur un entablement constitue un apport tout à fait majeur dans l’œuvre de Louyse Moillon. Par sa date tout d’abord, 1629 l’artiste révèle ici, à 19 ans, l’une des toutes premières natures mortes signée et datée connue en France. Elle est directement à rapprocher de l’œuvre, Nature morte aux pêches dans une coupe de porcelaine bleue blanc ming (fig 1), datée de la même année vendue chez Sotheby's à Paris le 27 juin 2013, lot 40 (1 033 500 €). Par sa virtuosité ensuite, magistrale, l’artiste impose une autorité picturale au service de la densité du sujet, une simple nature morte, qui prend ici un reflet presque mystique.

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Louyse Moillon (Paris 1610 – 1696), Nature morte aux pêches dans une coupe de porcelaine bleu blanc Ming sur un entablement. Signé et daté en bas à droite Louyse Moillon 1629. Huile sur panneau; 51 x 71 cm. Collection particulière. 

Peintre de natures mortes, Louyse Moillon, impose le sujet en France au début du XVIIe siècle. Elle affirme sa personnalité parmi les artistes du genre comme Charlotte Vignon, Jacques Linard ou encore François Garnier.

Le genre de la nature morte fut considéré comme mineur en France mais il sera très apprécié à partir du début du XVIIe siècle et du règne de Louis XIII. Les premières œuvres françaises connues sont datées des années 1620 et étaient très appréciées des érudits qui considéraient ces tableaux comme dignes de figurer dans les cabinets de curiosités.

Louyse Moillon, avec le tableau que nous présentons, a voulu imposer une œuvre de grand charisme. La qualité picturale est ici revendiquée par l’artiste avec une calligraphie magnifique. Elle revendique fièrement son statut de femme, de femme peintre, de femme peintre de natures mortes …

Cette œuvre est ainsi érigée en faire-valoir, en manifeste.

Notre nature morte prend pour sujet un simple panier rempli de quetsches présenté de manière frontale sur un entablement. La composition rigoureuse est pure, équilibrée. L’impact du rendu virtuose entre presque en rupture avec la simplicité de la composition. Cette sensation vive face à une œuvre si puissante devait être le but recherché par l’artiste. En effet, les premières natures mortes françaises ont été peintes par des artistes protestants dans la tradition des œuvres hollandaises. La nature doit être présentée comme on la perçoit sans être embellie ou modifiée, elle doit nous inviter à une réflexion sur le temps qui passe.

Dans la peinture française, les œuvres du genre de la nature morte sont généralement très dépouillées et laissent aux fruits ou aux fleurs la place principale. Les quetsches sont ici reproduites avec un réalisme saisissant. On perçoit leur fraîcheur et le délicat apprêt sur leur peau est parfaitement perceptible. La composition est mise en scène sur un fond sombre accentuant l’effet théâtral, caravagesque. L’entablement fait partie de la composition. Il est visible sur toute la longueur du panneau enfermant l’espace visible du spectateur dans un univers restreint et est également décrit avec un grand réalisme. La lumière parvient de l’extérieur du cadre, depuis la gauche, elle dessine l’ombre du panier, accentue la dramatique et le réalisme.

Louyse Moillon est l’une des premières femmes peintres dont le nom soit parvenu jusqu’à nous avec un corpus d’œuvres important. Ainsi, au même titre qu’ Artemisia Gentileschi et quelques autres artistes italiennes, elle fait partie de ces femmes qui, malgré la difficulté à s’imposer dans le milieu artistique de leur époque , ont réussi à laisser une trace très significative dans l’histoire de l’art. L’une comme l’autre ont bénéficié de l’aide d’un père peintre ; les ateliers de formation ne leur étant pas ouverts, il s’agissait de l’un des seuls moyens pour une femme d’apprendre la peinture.

Notre tableau est la parfaite illustration de la force de caractère et de talent d’une jeune artiste de dix-neuf ans qui affirme avec éclat la juste ambition de s’affirmer comme maître de la peinture à l’égal des hommes.

Louyse Moillon, Still life with basket of plums. Signed and dated lower right Louyse Moillon / 1629. Oil on panel, 20 by 28 in.

The appearance of this beautiful basket of damson plums on a table is a quite important inclusion in the work of Louyse Moillon. Firstly, because of the early dating of 1629. The artist revealed at the age of 19 one of the very first signed and dated still lifes known in France. It is directly comparable with the work, Still Life with Peaches in a Chinese Ming Porcelain on an Entablature (fig 1), dated with the same year auctioned at Sotheby's, Paris on June 27, 2013, lot 40 (1 033 500 €). Then because of her virtuosity as well as masterly manner, the artist imposed a pictorial authority for the purpose of the subject matter’s density, a simple still life, which takes on an almost mystical pondering.

Louyse Moillon, as a still life artist, established the theme in France during the early 17th century. She included her persona among other artists of this genre such as Charlotte Vignon, Jacques Linard and François Garnier.

The still life genre had little regard in France, but became appreciated after the early 17th century and the reign of Louis XIII. The first known French works are dated from the 1620s and were popular among scholars who considered these paintings as worthy of display in cabinets of curiosities.

Louyse Moillon with the presented painting, wanted to introduce a work of great charisma. The pictorial quality was claimed by the artist with beautiful calligraphy. She proudly declared her status as a woman, female artist, female artist of still lifes…

This work is thoroughly set to be deemed as a manifesto.

The presented still life adapts the subject of a simple basket filled with damson plums arranged frontally on a table. The rigorous composition is pure and balanced. The impact lies with rendering the virtuoso as almost breaking from the simplicity of the composition. This lively sensation against a work so powerful was likely the objective sought by the artist. In fact, the first French still lifes were painted by Protestant artists following the tradition of Dutch works. Nature must be presented as it is perceived without being embellished or modified. It must invite one to consider the passing of time.

In French painting, the works from the still life genre are generally quite bare and place fruit or flowers on the primary plane. The damson plums are reproduced here with stunning realism. One can perceive that the freshness and delicate coating on their peel is perfectly lucid. The composition is staged against a dark background highlighting the Caravagesque theatrical effect. The table’s edge is part of the composition. It is visible throughout the length of the panel enclosing the viewer’s visible space in a restricted universe and is also described with great realism. The light projects from beyond the frame and from the left. It draws the shadow of the basket and accentuates the drama and realism.

Louyse Moillon was one of the first women painters whose name is known today along with an important body of work. Thus, in the same way that Artemisia Gentileschi and some other female Italian artists, she is one of those women that were able to leave a very significant mark in art history, despite the difficulty to succeed in the art field during their time. As studios were not open to women, both had benefitted with help from a painter-father. It was one of the only ways for a woman to learn painting.

This artwork is the perfect illustration of a young artist’s strength of character and talent at the age of nineteen that elegantly confirms her ambition to be established as a master of painting equal to men.

Femme peintre italienne maniériste, spécialisée dans l’art du portrait, Sofonisba Anguissola était l’une des rares artistes féminines de son temps à jouir d’une réputation internationale. Elle fut appelée à la cour du roi Philippe II d’Espagne où elle se vit attribuer le titre de dame d’honneur de la reine et peintre de la famille royale. Ce Portrait de Maximilien II d’Autriche (estimation : 12.000-15.000 €), représente le fils aîné de Ferdinand Ier de Habsbourg et d’Anne de Bohême. Il fut ensuite élu roi des Romains le 24 novembre 1562, puis roi de Bohême, de Hongrie et empereur des Romains. 

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Lot 12. Sofonisba Anguissola (Crémone 1527 - 1623 Palerme), Portrait de Maximilien II d’Autriche. Huile sur ivoire ovale. Porte une inscription au revers Di mano / da Sofonisba / Anguisciola Cre / Monese / Dama Della Regina Isabella / di spagna moglie…/di filippo…, 12,7 x 9,7 cm. Estimation: 12,000 — 15,000 €. Photo: Sotheby's.

Provenance: Vente de prestige, Paris, Me Kapandji Morhange, 23 novembre 2011, lot 12 ;

Note: Une confrontation de ce portrait avec celui peint par Nicolas Neufchâtel (1524-1590), conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne permet d’affirmer que notre modèle est bien Maximilien II d’Autriche. Sur notre portrait, le souverain paraît cependant plus âgé et son visage est plus marqué. 

Maximilien II d’Autriche était le fils aîné de Ferdinand Ier de Habsbourg et d’Anne de Bohême. Il fut élu roi des Romains le 24 novembre 1562. À la mort de son père le 25 juillet 1564, il lui succéda comme roi de Bohême, roi de Hongrie (Hongrie royale) et empereur des Romains. En 1548, il épousa Marie d'Autriche (1528-1603) fille de Charles Quint. Il séjourna une grande partie de sa vie en Espagne. 

Sofonisba Anguissola était une femme peintre italienne maniériste spécialisée dans les portraits. Elle fut l'une des rares femmes de son temps à acquérir une réputation de dimension internationale en tant que peintre. Portraitiste de grand talent, elle fut appelée à la cour du roi Philippe II d’Espagne, où elle fut dame d’honneur de la reine et peintre de la famille royale. 

Le professeur Marco Tanzi, de l’Université de Salento, a proposé une datation de l’œuvre autour de 1580, lors du retour de l’artiste de la cour d’Espagne.

Dans un style rococo, L’arrivée de la lettre d’amour, La lecture de la lettre d’amour (estimation : 12.000-15.000 €), d’Anna Dorothea Therbusch née Liszemwka éblouit par ses couleurs poudrées et le calme voluptueux qui se dégage de cette scène, où une jeune fille à la poitrine dénudée attend fébrilement la missive de son amant. Artiste polonaise née à Berlin en 1721, elle fut nommée peintre a la cour du duc Charles Eugen von Wurttemberg à Stuttgart en 1761, puis peintre a la cour de Carl Theodors von der Pfalz à Mannheim, en 1763, avant d’entrer à l’Académie Royale quatre années plus tard. Par la suite, elle oeuvra, entre autres, pour Frédéric II de Prusse et Catherine II.

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Lot 47. Anna Dorothea Therbusch née Liszewska (Berlin 1721-1782), L’arrivée de la lettre d’amour, La lecture de la lettre d’amourHuile sur toile, une paire, 39 x 33 cm ; 15 3/8  by 13 in. Estimation: 12,000 — 15,000 €. Photo: Sotheby's.

L'arrivée de la lettre d'amour est signée en haut à gauche sur le rideau Liszewska, Peintre du Roi / de France
L'arrivée de la lettre porte une signature en haut à droite fBoucher
La lecture de la lettre d'amour porte une signature en bas vers la droite fBoucher
sans cadres.

Note: Née à Berlin en 1721 mais d’origine polonaise, Anna Dorothea Therbusch fut nommée en 1761 peintre à la cour du duc Charles Eugen von Wuerttemberg à Stuttgart, puis peintre à la cour de Carl Theodors von der Pfalz à Mannheim en 1763. À partir de 1765, date de son installation à Paris, elle entra dans une période très productive, qui la mena à sa nomination à l’Académie Royale en 1767. Elle envoya plusieurs œuvres au Salon, parmi lesquelles son morceau de réception :Un buveur (Paris, Ecole Nationale Supérieure des Beaux-Arts). En dépit de ses succès et de son amitié avec Diderot, l’artiste affronta quelques déceptions : le public, habitué à la sophistication du goût rococo, trouva son œuvre un peu trop réaliste. Elle quitta ainsi Paris un an plus tard pour retourner à Berlin où elle travailla, entre autres, pour Frédéric II de Prusse et Catherine II.  

Trois scènes caravesques
Oeuvres inédites et redécouvertes
Cette Adoration des bergers (estimation : 60.000-80.000 €) s’inscrit parfaitement dans le courant que appelé le « Caravagisme européen». Réalisée vers 1640, inédite jusqu’alors, elle illustre à merveille le rayonnement et les bouleversements des fondements artistiques picturaux développés par le maître du clair-obscur en Europe, au tournant des XVIe et XVIIe siècles. Un sujet religieux, classique, une composition resserrée sur des personnages grandeur nature, la rusticité d’une scène intimiste à laquelle le spectateur semble convié, soudain désacralisée, mise à hauteur d’hommes… autant de principes picturaux inventés par le Caravage. Le présent tableau est à rapprocher d’une oeuvre de même sujet, conservée dans l’église della Pieta dei Turchini de Naples, anciennement serait attribuée à un certain Giovanni Do.

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Lot 18. Ecole Caravagesque, vers 1640, L'Adoration des bergers. Huile sur toile, 180 x 125 cm ; 70 7/8  by 49 1/4  inEstimation: 60,000 — 80,000 €. Photo: Sotheby's.

Provenance: Ancienne collection Giovanni Renzone ; 
Par descendance : collection privée, Belgique.

Note: Nous remercions le Dr. Nicola Spinosa d’avoir proposé le rapprochement à Giovanni Do et de son aide dans la rédaction de cette notice

Le tableau que nous présentons ayant pour sujet l’Adoration des bergers s’inscrit parfaitement dans le courant que l’historien d’art Benedict Nicolson a appelé le Caravagisme en Europe. Inédite jusqu’alors, cette œuvre est une parfaite illustration du rayonnement européen vers 1640 et des bouleversements des fondements artistiques picturaux apportés par le Caravage dès la fin du XVIe et le début du XVIIe siècle. 
Un sujet religieux, classique, simple, pur. Une composition resserrée sur les personnages, représentés presque grandeur nature et leur donnant le cœur de la scène, permettant ainsi aux spectateurs de se sentir impliqués, presque acteurs. Le choix de représenter la scène religieuse avec une certaine rusticité qui contribue également à désacraliser la scène religieuse et s’adresser ainsi à un public plus large. 
Tous ces éléments caractéristiques de notre tableau sont les principes picturaux nouveaux inventés par le Caravage et qui inspireront les artistes dans l’Europe entière. 
Nous proposons de rapprocher le tableau que nous présentons de l’Adoration des pasteurs conservée dans la sacristie de l’église della Pietà dei Turchini à Naples traditionnellement mais sans certitude donnée à Giovanni Do (voir fig. 1). On remarque de réelles similitudes dans les boucles des cheveux de l’Enfant Jésus et le personnage de la vieille femme qui porte une coiffe très similaire. 

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fig. 1. Giovanni Do, L’Adoration des bergers. Huile sur toile, 225 x 180 cm. Musée de Capodimonte, Naples (dépôt Eglise della Pieta dei Turchini).

Selon le Docteur Spinosa notre tableau est de la même main que celui de l’église della Pietà dei Turchini.
Toutefois, l’énigme de l’identité de son auteur reste encore à éclaircir.
Le biographe Bernardo de Dominici (1683-1759) indiquait vers le milieu du XVIIe siècle, que dans l’église della Pietà dei Turchini se trouvait une Adoration des bergers œuvre de Giovanni Do. La critique moderne et contemporaine a retenu cette attribution.
Juan do, était un peintre né à Jativa en 1602 (comme Ribera en 1591), qui étudia la peinture à Valence et partit pour Naples en 1620. On sait qu’il se maria avec la sœur de Pacecco de Rosa en 1626 et que ses témoins de mariage furent Caracciolo et Ribera. Il mourut très probablement lors de l’épidémie de peste qui dévasta Naples en 1656.
D’autres toiles conservées dans des musées et des collections privées qui sont à rapprocher de l’Adoration des bergers de l’église della Pietà dei Turchini lui ont été attribuées mais il n'existe qu’une seule toile signée, une dérivation de Ribera représentant Le chemin du calvaire et conservée à la sacristie de l’église de San Vito à Forio d’Ischia.
On sait qu’en 1639, âgé de 38 ans il peint (et signe) conjointement avec Ribera un Martyre de Saint Laurent (autre version de celui peint par Ribera en 1624 actuellement à la National Gallery de Victoria à Melbourne) qui formait partie d’un grand retable de la cathédrale de Grenade en Espagne.
Les historiens d’art Maurizio Marini, puis Giuseppe de Vito proposèrent que Juan/Giovanni Do serait en fait le Maître de l’Adoration des bergers, dont l’œuvre de référence est conservée à la City Art Gallery de Birmingham. Mais, cette théorie ne fut pas retenue. 
Selon le Docteur Spinosa Bernardo de Dominici tout simplement faisait référence à un autre tableau de même sujet conservé dans l’église della Pietà dei Turchini, qui devait sans doute être très proche de l’œuvre de Ribera et qui a dû disparaître.
Ainsi notre tableau semble être effectivement peint par la même main que l'oeuvre de même sujet anciennement conservée dans l'église della Pietà dei Turchini à Naples et dont l'attribution traditionnelle à Giovanni Do est aujourd'hui très contestée, l'artiste étant aujourd'hui toujours anonyme nous avons choisi de le présenter comme Ecole Caravagesque vers 1640.

 

Ce Christ à la colonne (estimation : 60.000-80.000 €) constitue une découverte dans l’oeuvre de Pietro Novelli, qui fut sans conteste l’artiste le plus important et le plus influent du Seicento sicilien. Dès 1630, il reçut d’importantes commandes émanant de notables siciliens. Outre l’influence d’une esthétique caravagesque, cette oeuvre porte l’ascendant de Van Dyck qui fit un séjour à Palerme en 1624. A travers son exubérance rubénienne et ses tonalités vénitiennes, Van Dyck donna incontestablement à l’art de Novelli un souffle original et novateur, qui marqua durablement son oeuvre.

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Lot 19. Pietro Novelli dit Il Monrealese (Monreale 1603 - 1647 Palerme), Christ à la colonne. Huile sur toile, 196 x 150 cm ; 77 1/8  by 59 inEstimation: 60,000 — 80,000 €. Photo: Sotheby's.

Provenance: Collection du Sud de la France depuis le XIXe siècle

Note: Nous remercions le Dr. Nicola Spinosa d'avoir proposé l'attribution de ce tableau à Pietro Novelli d'après des photographies et de son aide dans la rédaction de cette notice.

Le tableau que nous vous présentons constitue une découverte dans l’œuvre de Pietro Novelli. 
Le Christ, considérablement affaibli, est toujours attaché à la colonne, lieu de sa flagellation. Seuls ses poignets, fermement liés, empêchent son corps éprouvé de chanceler. L’appui précaire de ses genoux sur la base de la colonne renforce l’impression générale de faiblesse. La lumière, provenant de la gauche, et le clair-obscur met en valeur le corps du Christ, ses bras tendus et son visage expirant. À gauche, un homme s’affaire à trancher ses liens avec un couteau, tandis que des anges volent dans sa direction en affichant des expressions de désespoir. 
Pietro Novelli fut sans conteste l’artiste le plus important et le plus influent du Seicento sicilien. Formé dans l’atelier de son père, Pietro Antonio Novelli, à Monreale, il fit preuve d’une remarquable capacité à renouveler son propre style, au cours de voyages en Italie, notamment à Rome, où il eut l’occasion d’étudier les plus grands artistes de la Renaissance et de connaître les disciples des Carrache et de Caravage. Un autre voyage à Naples lui permit d’entrer en contact avec les artistes naturalistes.
De retour en Sicile, il peignit de nombreuses toiles où les expériences napolitaines et romaines se fondirent d'une manière originale (Saint Benoît distribuant les pains, monastère de Monreale). Parvenu à une maturité artistique dans les années 1630, il reçut d’importantes commandes : vice-rois, aristocrates, bourgeois, monastères, églises à Palerme et dans d’autres centres de la Sicile et de l’Italie. Sa nomination, durant les dernières années de sa vie, à la charge d’architecte du Sénat de Palerme acheva de consacrer son talent et sa gloire. 
Le traitement des petits anges en haut à droite est symptomatique de l’influence de Van Dyck, qui fit un bref séjour à Palerme en 1624 et qui y envoya, en 1628, sa Madone au rosaire. Dans cette œuvre, le traitement des angelots est très semblable à ceux de notre tableau et constitue un exemple probant de l’ascendant du maître flamand sur Novelli. Grâce à son exubérance rubénienne et ses tonalités vénitiennes Van Dyck donna incontestablement à l’art de Novelli un souffle original et novateur. Dès lors, les tonalités brunes et les formes élégantes demeureront une constante dans l’œuvre du peintre sicilien. Cette influence est ici conjuguée avec sa connaissance de l’art de Ribera ainsi que des naturalistes napolitains comme Battistello Caracciolo, Massimo Stanzione ou Francesco Fracanzani, qu’il eut l’occasion de voir durant le bref séjour qu’il fit à Naples entre 1630 et 1631.

Ce très beau Saint Jérome émergeant de l’obscurité, oeuvre inédite, est caractéristique du luminisme expressif de Mattia Preti (estimation : 30.000-40.000 €). Il fut conservé au sein de la même illustre famille depuis le XVIIIe siècle, descendant directement de l’un des ministres de Louis XVI. Mattia Preti livre ici une sublime méditation sur la mort. Saint Jérome lève un regard désemparé vers la trompette annonçant le Jugement dernier, tandis qu’une lumière céleste met à nu son corps de mortel.

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Lot 20. Mattia Preti (Taverna 1613-1699 Malta), Saint Jérome. Huile sur toile, 127 x 102,5 cm ; 56 1/4  by 40 3/8  in. Estimation: 30,000 — 40,000 €. Photo: Sotheby's.

Provenance: Collection de la famille de Félix D’Ollières, Aix-en-Provence, depuis le XVIIIe siècle.

Note: Nous remercions le Dr. Nicola Spinosa d'avoir confirmé l'authenticité de l'oeuvre d'après photographie.

Ce très beau Saint Jérôme émergeant de l’obscurité, oeuvre inédite et conservée depuis plusieurs centaines d'années dans une collection du Sud de la France,  est une œuvre caractéristique du luminisme expressif de Mattia Preti. 
Alerté par une trompette annonçant le Jugement Dernier, Saint Jérôme tourne son regard dans sa direction. Toutefois ses yeux ne s’arrêtent pas à l’instrument annonciateur et semblent regarder plus loin, vers un ange que le spectateur ne percevra jamais. La lumière met en évidence le corps de Saint Jérôme, marqué par l’âge et les traitements auto-infligés, dont la pierre serrée dans la main droite constitue le témoin. Sa main gauche, quant à elle, agrippe un crâne symbolisant la vacuité de l’existence terrestre. Devant lui, un crucifix repose sur une souche d’arbre, comme un inexorable rappel à la foi chrétienne. Son habit rouge de cardinal semble avoir glissé de ses épaules et ne couvre désormais plus que sa taille.
Mattia Preti arriva à Rome vers 1630. Le climat artistique romain orienta ce premier contact vers le Caravagisme nordique, alors représenté par des artistes comme Valentin, Sérodine ou le néerlandais Mathias Stomer. Par la suite, il put parfaire son enseignement au contact de Pietro Testa, Francesco Mola ou encore Poussin, entre 1630 et 1640. Dans les années 1650, l’art de Preti se teinte d’un goût marqué pour la culture émilienne, celle de Lanfranco et de Guerchin, sensible dans ses fresques de l’abside de San Andrea della Valle. Présent à Naples entre 1653 et 1660, ce séjour marqua un retour aux anciennes tendances. Ses œuvres reflètent alors des méditations sur Ribera, sur le luminisme de Caracciolo. Toutefois, c’est bien la découverte de Giordano qui marqua le moment essentiel de cette période. À Giordano, Preti doit en effet sa nouvelle technique d’empâtement, son trait rapide et sommaire, dont le goût résolument baroque apparaît par exemple dans le Festin de Balthazar (Naples, Capodimonte). De 1660 à sa mort, Preti travailla à Malte. De ce détachement provincial, qui l’isole des courants nouveaux, naît un langage cristallisé, immuable, sensible dans des œuvres comme le Baptême du Christ (musée de La Valette) ou dans les décors de l’église de San Giovanni à La Valette. Sa palette évolue toutefois : il renonce peu à peu au chromatisme néovénitien riche et varié. Les couleurs brillantes, comme l’orange, le jaune et le bleu se raréfient et sa palette se restreint et s’assombrit. On assiste dans l’art de Preti à un retour du ténébrisme. En outre, l’artiste se faisant plus âgé, son art se fait plus introspectif et se dépouille des artifices, comme en témoigne par exemple son Christ à la Colonne (La Valette, National Museum of Fine Arts). 
De cette période date le Saint Jérôme conservé dans la salle capitulaire de la Collegiate Parish Church of the Virgin Mary à Senglea. Il s’agit d’une composition très semblable à la nôtre, datée de la fin des années 1660. Le succès que rencontra cette composition est attesté par l’existence de plusieurs œuvres semblables, de qualité toutefois inférieure, mentionnées par John T. Spike[1]. Ainsi, cette figure de Saint Jérôme, tout comme celle du Christ à la Colonne, dénotent, par leur religiosité exacerbée, empreinte de désespoir, une véritable méditation sur la mort. 

Note sur la provenance :
Cette œuvre de Mattia Preti appartient de longue date à une illustre famille de parlementaires d'Aix-en-Provence. Jean-Baptiste de Félix dut son ascension sociale au Cardinal Fleury, ministre de Louis XV. Il le fit nommé sous-gouverneur du Dauphin en 1757. Son fils Louis Nicolas, menin du Grand Dauphin devint, sous Louis XVI, ministre de la Guerre et maréchal de France. La famille possédait également les châteaux d’Ollières dans le Var, de la Reynarde dans les faubourgs de Marseille et de Grignan dans la Drôme.

[1] John T. Spike, Mattia Preti, Catalogo ragionato dei dipinti, Florence, 1999, p.398.

Giuseppe Arcimboldo
Deux portraits anthropomorphiques par un suiveur du XVIIe siècle de l’artiste.
Parmi les images universelles de ce catalogue, réside une paire de portraits anthropomorphiques, du début XVIIe siècle, représentant le
Printemps et l’Eté (estimation : 200.000-300.000 €) par un Suiveur de Giuseppe Arcimboldo. Les deux oeuvres présentent des inscriptions en espagnol : Estio et Primabera, indiquant leur lieu de provenance. Cet indice, conjugué aux tissages du motif, symbole de la maison de Habsbourg, attestent de la popularité des originaux autrefois conservés dans les collections royales espagnoles. 

Arcimboldo fut découvert à la faveur du Surréalisme, Salvador Dali voyait en lui « le père » de ce mouvement. L’oeuvre d’Arcimboldo a traversé les siècles, sans rien perdre de sa puissance évocatrice.

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Lot 17. Suiveur de Giuseppe Arcimboldo, début du XVIIe siècle, Printemps et Eté. Huile sur toile, une paire, 98 x 80 cm ; 38 1/2  by 31 1/2  in. Estimation: 200.000-300.000 €. Photo: Sotheby's.

Porte une inscription en haut à gauche PRIMABERA
Porte une signature dans le col GIUSEPPE / ARCIMBOLDO et une date dans l’épaulette 1572
Porte une inscription en haut à droite ESTIO

Provenance: Pour l'Eté : Galerie Andree & Hipola, Madrid, en 1962 ;
Pour l'Eté et le Printemps : Collection privée parisienne.

Note: Nous remercions le Dr. Dacosta Kaufmann pour son aide dans la rédaction de cette notice.

Les deux œuvres que nous vous présentons constituent des apports significatifs dans la connaissance des ensembles de têtes composées de la production arcimboldesque. 
L’Été apparait comme une version d’un tableau éponyme conservé au Denver Art Museum. Ce dernier fait partie du même ensemble que l’Automne, actuellement dans une collection privée américaine, ainsi que l’Hiver (conservé à la Menil Collection de Houston). Ces trois œuvres sont datées de 1572 et les tableaux américains de l’Été et de l’Automne proviennent tous deux de la collection Bridel-Boiceau à Lausanne. Ces œuvres doivent être considérées comme des deuxième versions autographes du premier ensemble des saisons peint par l’artiste, en 1563 et dont l’Hiver et l’Été se trouvent aujourd’hui au Kunsthistorisches Museum de Vienne, tandis que le Printemps est conservé à la Real Academia de Bellas Artes de San Fernando à Madrid. 
Si notre représentation de l’Été présente peu de différences avec la version du musée de Denver ou celle de Vienne, il n’en va pas tout à fait de même pour notre Printemps, qui offre une variation significative par rapport au tableau de Madrid : une longue tige fleurie de lys a remplacé l’unique fleur de la composition originale. On retrouve une même substitution dans une autre représentation du Printemps, fort semblable, présentée en octobre 1968 dans la galerie Robert Finck de Bruxelles. Comment interpréter cette variante ? Le lys doit être vu, dans les diverses versions du Printemps, comme une allusion à la prétention des Habsbourg de descendre d’Hercule et à la légende selon laquelle le lys naquit du lait que donna Junon à Hercule. S’agit-il là d’une amplification de cette allégorie ? Il semble que nous ayons affaire à l’un des nombreux mystères entourant la production de ces têtes composées. 
Nos deux œuvres présentent des inscriptions en espagnol : Estio et Primabera (respectivement Été et Printemps), indiquant leur lieu de provenance, voire peut-être l’endroit où ils furent peints. Ces inscriptions rappellent celle qui se trouve sur le tableau de l’Hiver de la Menil Collection (Houston), sur laquelle on peut lire le mot Inbierno, signifiant Hiver en espagnol. Cette indication, conjuguée aux tissages du motif du briquet sur la pèlerine en osier, symbole de la maison de Habsbourg, suggèrent que cette œuvre provient des collections royales espagnoles. On peut donc légitimement supposer que nos deux tableaux constituent des répliques postérieures de qualité (selon toute vraisemblance réalisées au tout début du XVIIe siècle) des œuvres alors situées en Espagne. Il faut par ailleurs préciser que notre tableau de l’Été fut présenté dans la galerie madrilène Andree & Hipola en février 1962. 
Ce type de portraits phytomorphes suggérés par des végétaux, des animaux ou des objets astucieusement disposés contribua largement à forger la réputation de Giuseppe Arcimboldo. D’origine milanaise, il fut appelé en 1562 à la cour de Prague par Ferdinand Ier. Par la suite, il y fut protégé par les empereurs Maximilien II et Rodolphe II. En 1591, il peignit ainsi l’un de ses chefs-d’œuvre, le Portrait de Rodolphe II en Vertumne (dieu étrusque des récoltes et de l’abondance), conservé au château de Skokloster, en Suède. Le talent d’Arcimboldo réside ainsi dans son exceptionnelle aptitude à conjuguer le goût du bizarre du maniérisme des écoles du Nord avec la tradition des têtes de caricature comme celles de Léonard de Vinci. Son œuvre est également symptomatique de l’influence de la peinture de genre des Campi, notamment de Vincenzo. 
Les portraits composés d’Arcimboldo constituent ainsi des allégories exaltant la puissance de l’Empereur Maximilien II, qui règne sur les hommes, mais aussi sur les saisons et les éléments. L’artiste crée ainsi un lien symbolique entre le pouvoir temporel de l’empereur et l’immuabilité des saisons, qui semble avoir pour sens profond le caractère permanent du Saint-Empire. Dans la série des saisons, l’Hiver regarde le Printemps et l’Été dévisage l’Automne. Le visage du Printemps est composé de lys, de pivoines, de roses, d’églantines et d’anémones. L’Été, quant à lui, est un assemblage de fruits et de légumes. Le nez est formé d’une courgette, l’œil d’une cerise surmontée d’un sourcil en épi de maïs. Le rouge des lèvres est constitué de deux cerises tandis qu’une pêche forme la joue. L’épi de maïs qui fait office d’oreille est alors une nouvelle céréale venue d’Amérique.
Arcimboldo fut découvert à la faveur du Surréalisme : Dali présentait ainsi le peintre comme « le père du Surréalisme ». Largement connue du grand public, l’œuvre d’Arcimboldo n’en demeure pas moins chargée de mystère, sujette à interprétation. Entre universalité et énigme, l’œuvre d’Arcimboldo est profondément ambivalente. Cette idée est ainsi développée par Roland Barthes, qui voyait en l’artiste un « rhétoriqueur visuel », créant, par substitution, par déplacement, par découpage, quelque chose de nouveau ; de même que de nouveaux rapports, naissant de la combinaison particulière de certains objets et de l’arrangement de l’ensemble. L’œuvre d’Arcimboldo a par conséquent traversé les siècles sans rien perdre de sa puissance évocatrice.

TABLEAUX ET DESSINS DU XIXE SIECLE 

Le Portrait de la duchesse de Berry avec sa fille Louise par François-Joseph Kinson (estimation : 70.000-100.000 €) offre le visage grave d’une femme qui porte dignement le deuil de son mari. Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry, vient d’être assassiné par un opposant des Bourbons qui visait à travers lui le pouvoir royal. Cet émouvant tableau rassemble donc une famille meurtrie. Le peintre Kinson le présenta à la duchesse et à Louis XVIII, le 11 septembre 1820, arrachant au Roi des larmes d’émotion. Bouleversé par cet hommage, Louis XVIII éleva Kinson au grade de Chevalier de l’ordre royal de la Légion d’Honneur. La duchesse, enceinte au moment de l’assassinat, l’était encore au moment de ce portrait. Proche de son terme, elle souhaita que l'oeuvre fût placée dans son appartement le jour de sa « délivrance », afin de lui « donner du courage » selon ses propres mots.

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Lot 60. François-Joseph Kinson (Bruges 1770 – 1839), Ecole belge, Portrait de la duchesse de Berry avec sa fille Louise. Signé et daté en bas à droite Kinson 11 7bre 1820. Huile sur toile, 216,5 x 163 cm ; 85 1/4 by 64 in. Estimation: 70.000-100.000 €. Photo: Sotheby's.

Provenance: Très probablement ancienne collection de S. A. R. la duchesse Marie-Caroline de Berry ; 
Probablement collection des descendants de Louise d’Artois, devenue par mariage duchesse de Parme et de Plaisance ; 
Vente Dorotheum, Vienne, 13 avril 1943, n°76
Acquis à cette vente par les grands-parents des propriétaires actuels.

LittératureJournal de Paris, 15 septembre 1820 (s.p.) ; 
Le Journal de la Drôme, 20 septembre 1820p. 2 ;
J. Gustave, « MM. Kinson etc… », Journal des théâtres, de la littérature et des arts, n°158, 21 septembre 1820, p. 2. et 3 ;
Le Moniteur universel, 23 septembre 1820 ;
Société des Artistes et des gens de Lettres, Annales Des Bâtiments Et Des Arts, De La Littérature Et De L'industrie, Volume VII, Paris, 1820, p. 414-416 ;
Charles Paul Landon, Annales du musée et de l'école moderne des Beaux Arts, Imprimerie royale, Paris, 1822, p. 19-20 ;
Marie Armand Lievin de Bast, Annales du Salon de Gand et de l'Ecole moderne des Pays-Bas : Recueil de morceaux choisis parmi les ouvrages de peinture, sculpture, architecture et gravure, exposés au Musée en 1820 et d'autres nouvelles productions de l'art ; gravés au trait avec l'explication des sujets et une notice sur les artistes, Goesin-Verhaeghe,Gand, 1823, p. 81 ; 
Michel Masson, Quatre époques de la vie de S.A.R. Madame, duchesse de Berry, suivies des Protestations et adresses de toutes les villes de France en faveur de Son Altesse Royale. 2e édition, Dentu, Paris, 1833, p. 17 et p. 59 ; 
Biographie des hommes remarquables de la Flandre Occidentale, t. I, 1843, Imprimerie de Vandecasteel-Werbrouck, p. 264 ;
Alexandre Couvez, Inventaires des objets d'art qui ornent les églises et les établissements publics de la Flandre occidentale dressés par des commissions officielles, Bogaert, Bruges, 1852, p. 109 ; 
Vicomte de Reiset, "La naissance du Duc de Bordeaux", La Revue de Paris (1894-1970), Neuvième année, t. II, Paris, 1902, p. 313 ;
Victor Hugo, Œuvres complètes de Victor Hugo. Littérature et philosophie et mêlée, vol. I, Philosophie, Albin Michel, 1934, p. 420-421 ;
Marcelle Brunet, "Etrange destinée d'un portrait de la duchesse de Berry", Cahiers de la céramique et des arts du feu, n°2 mars 1956, pp. 33-38 ;
Claire Constans, Musée national du château de Versailles, Vol. I, Les peintures, RMN, Paris, 1995, p. 501 ;
Berenice Vanrenterghem, Kinsoen Brugge 1770 - Brugge 1839, février 2007 ;
Sandrine Gachenot, « Ferréol Bonnemaison, peintre, marchand, restaurateur de tableaux et directeur des restaurations au Musée royal de 1816 à 1826 », Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art français, 2007, (paru en 2008), p. 276

Notes: L’air grave dans sa robe noire faisant ressortir sa pâleur, la duchesse de Berry porte dignement son récent deuil. Son mari, Charles-Ferdinand d’Artois, duc de Berry, avait été assassiné le 13 février 1820 par un opposant des Bourbons qui visait aussi par ce geste, le père du duc, le futur roi Charles X. Cet émouvant tableau rassemble une famille meurtrie en représentant, la duchesse et la fille du couple, Louise d’Artois, tendant les bras vers son défunt père évoqué par son buste, réalisé en 1817 par le sculpteur belge Henri-Joseph Ruxthiel. 
Le peintre Kinson présenta le tableau à la duchesse et à Louis XVIII, le 11 septembre 1820, arrachant au Roi des larmes d’émotion. Bouleversé par cet hommage à la famille, Louis XVIII éleva Kinson au grade de chevalier de l’ordre royal de la légion d’honneur. La duchesse enceinte au moment de l’assassinat, l’était encore au moment de ce portrait. Proche de son terme, elle souhaita que l'oeuvre fût placée dans son appartement au moment de sa « délivrance » - comme l’on disait alors pudiquement-, afin de lui « donner du  courage » selon ses propres mots. 

Notre toile à l’exécution brillante est datée du jour même de cette présentation à la famille royale. L’imaginer comme étant la première version n’est alors pas vain et il s'agirait aussi de la version déposée dans l'appartement de la duchesse le 23 septembre 1820, à temps, donc, pour la naissance du futur comte de Chambord, Henri d’Artois, le 29 du même mois. 
Parallèlement, de nombreux témoignages de contemporains vantent la qualité du portrait de la duchesse exposé dans l’atelier du peintre et lors d’un Salon exceptionnel dans la salle de l’Ecole des Beaux-Arts. Victor Hugo lui-même témoigna : « Nous nous hâtons d’en venir au beau portrait de la duchesse de Berri (sic) par M. Kinson. Tout Paris a voulu voir ce tableau (....). Sa composition est de l’effet le plus vrai, le plus touchant et le plus dramatique. Tous les Français en font le même éloge que le Roi. ». Le Salon s’étant organisé peu de temps après la présentation du tableau au Roi le 11 septembre, il semblerait que la version exposée au Louvre et celle présentée au Roi soient un seul et même tableau, probablement l'oeuvre présentée ici. 
D’autres versions apparaissent très vite. Une version d’une femme peintre peu connue, Sophie Debon (1787-1848), fut exposée au Salon de Paris en 1822 (n°292) et l'on mentionne aussi une version exposée au musée de Gand en 1823. Le château de Versailles acheta en 1945 une version qui provenait du château de Frohsdorf en Autriche, dernière demeure du comte de Chambord. Non signée, ni datée, d’une technique un peu sèche, et plus froide que notre tableau, il s'agit vraissembablement d'une seconde version, peut-être celle exposée à Gand. 
Notre version, quant à elle, réapparut en 1943 lors d’une vente au Dorotheum à Vienne où elle fut acquise par les grands-parents des propriétaires actuels. Selon la tradition transmise par le Dorotheum, le tableau provenait des collections des descendants directs des modèles.

Au cours de son séjour londonien en 1825, Eugène Delacroix est frappé par la misère de la ville qu’il évoque dans cette aquarelle, Le mendiant anglais (estimation : 30.000-50.000 €). Dans sa monographie consacrée au peintre, Adolphe Moreau décrit cette oeuvre de la façon suivante : « Il est vu de profil, regardant à gauche: vêtu d'une longue redingote couverte de pièces ; la tête enveloppée de plusieurs mouchoirs et les doigts de ses pieds passant à travers les restes informes de sa chaussure. Il marche lentement sous une pluie torrentielle, tenant à la main son chapeau d'où l'eau découle. »

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Lot 62. Ferdinand-Victor-Eugène Delacroix (Charenton-Saint-Maurice 1798 - 1863 Paris), Le mendiant anglais. Aquarelle sur papier ; Annoté au dos, probablement de la main de Frédéric Villot : Par Eug. Delacroix/ Mendiant de Londres/ Delacroix l'a dessiné de sa fenêtre., 22,8 x 16 cm ; 9 by 6 1/4 in. Estimation: 30.000-50.000 €. Photo: Sotheby's.

Authentification: Nous remercions la galerie Brame et Lorenceau qui a confirmé l'authenticité de cette oeuvre. Elle sera incluse au catalogue critique numérique de l'oeuvre de l'artiste actuellement en préparation par le comité Delacroix.

Provenance: Collection Frédéric Villot ;
Vente Villot, Paris, Hôtel Drouot, 11 février 1865, n°12 ;
Collection Jacques Dormeuil, 1957

Littérature: Adolphe Moreau, Eugène Delacroix et son oeuvre, Paris, 1873, p.108 ;
Alfred Robaud, L'oeuvre complet de Eugène Delacroix, Paris, 1885, p.40, n°127, reproduit

Note: Au cours de son séjour londonien en 1825, Delacroix est frappé par la misère de la ville et l'évoque notamment dans notre aquarelle. Adolphe Moreau dans sa monographie consacrée au peintre décrit notre oeuvre de la façon suivante : 

Il est vu de profil, regardant à gauche: vêtu d'une longue redingote couverte de pièces ; la tête enveloppée de plusieurs mouchoirs et les doigts de ses pieds passant à travers les restes informes de sa chaussure. Il marche lentement sous une pluie torrentielle, tenant à la main son chapeau d'où l'eau découle. "

Cette aquarelle a été gravée par Frédéric Villot (dans les mêmes dimensions que l'oeuvre originale) et a fait partie de sa collection personnelle. 

Ce Petit garçon au chien d’Etienne Dinet (estimation : 25.000-35.000 €) fut réalisée au château d'Héricy, près de Fontainebleau, propriété familiale de l’artiste.

Si Etienne Dinet est l'un des artistes orientalistes français les plus importants au tournant du XXe siècle, il développe ici une palette « impressionnisante », dans la veine d’un Auguste Renoir. Le spectateur ne peut être que séduit par le bleu candide du regard enfantin, les tonalités rose tendre des fleurs qui répondent aux joues rebondies du bambin, mais aussi par la virtuosité technique avec laquelle a été reproduite le dense pelage de ce chien alangui et heureux.

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Lot 102. Alphonse-Etienne Dinet (Paris 1861 - Paris 1929, Le petit garçon au chien. Signé, daté et situé en bas à gauche E.DINET/ Héricy 1892. Huile sur toile, 88,4 x 114 cm ; 33 1/4 by 84 7/8 inEstimation: 25.000-35.000 €. Photo: Sotheby's.

Authentification: Le tableau fut perçu très favorablement au Salon de 1893. Gaston Jollivet le décrit ainsi : "C'est, en effet, un véritable chef d'oeuvre de la mignonnerie que ce petit garçon bien en chair, aux belles joues appelant le baiser, qui s'aplatit de tout son long sur un magnifique terreneuve, endormi mollement le long d'une marche."

Notre oeuvre fut réalisée au château d'Héricy, près de Fontainebleau, propriété familiale d'Etienne Dinet. En 1927, la propriété fut rachetée par une Américaine, Miss Linzee-Cushing. Revendue en 1936, la maison devint en 1958 la mairie d'Héricy. 
Etienne Dinet est l'un des artistes orientalistes français les plus importants de la fin du XIXe et du début du XXe siècle. Il découvre la ville de Bou-Saäda dans le Sud de l'Algérie en 1884 et peint la vie quotidienne algérienne, en prenant souvent comme modèle les enfants jouant ; le gouvernement algérien lui consacre à Bou-Saäda un musée inauguré en 1993.

Exposition: Salon de la Société Nationale des Beaux Arts, Paris, 1893, n° 346 sous le titre Portraits ;
Fontainebleau, Société des Amis des Arts, n °82

Littérature: Ludovic Baschet, Salon illustré, Société Nationale des Beaux-Arts Paris, 1893, n°4, reproduit
Olivier Merson, Le Salon de 1893, reproduit, p.70
Gaston Jollivet, Le Salon de 1893, décrit p.78, reproduit p.88
Denise Brahimi et Koudir Benchikou, Catalogue raisonné d'Etienne Dinet, Paris, 1991, p.168, n°36

Le philosophe ou l'inspiration du poète (estimation : 50.000-80.000 €) par Henri Martin, très imprégnée de symbolisme. L’artiste y exalte son goût pour les muses. Parmi les nombreuses commandes publiques qu’il reçut, beaucoup concernèrent des allégories féminines. En 1893, sa ville natale de Toulouse lui réclama pour le Capitole une série d’allégories artistiques placées dans la salle des pas perdus, avant que l’hôtel de ville de Paris ne lui passe une commande similaire en 1895.
Cette peinture tient de Gustave Moreau et de Puvis de Chavannes par ces apparitions soudaines de figures gracieuses, sensuelles. Elle se place ainsi entre les personnifications illuminées des Arts réalisées quelques années plus tard pour l’hôtel de ville de Paris (la Peinture, la Sculpture, la Littérature et la Musique) et les dessins qu’il était en train de fournir pour illustrer la pièce de Victor Hugo Angelo entre 1885 et 1895. Poétique et troublante, l’oeuvre de Martin avait marqué son maître Puvis de Chavannes, qui déclara devant une de ses toiles présentées au Salon : « Celui-là sera mon héritier » !

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Lot 141. Henri-Jean-guillaume Martin (Toulouse 1860 - La Bastine-du-Vert 1943), Le philosophe ou l'inspiration du poète. Signé et daté en bas à droite Henri Martin/88. Huile sur toile, 130,2 x 97, 8 cm ; 51 1/4 by 38 1/2 inEstimation: 50.000-80.000 €. Photo: Sotheby's.

Authentification: L'authenticité de ce tableau a été confirmée par Monsieur Cyrille Martin.

Provenance: Vente Tajan, Hôtel Drouot, Paris, 21 décembre 2000, n°17

ExpositionEden Close At Hand The Paintings of Henri Martin 1860-1943, Anderson Galleries, New York, 2005, n°1, illustré en couleurs, p. 37

Note: Peintre né à Toulouse, Henri Martin avait un certain goût pour les muses. Il appréciait beaucoup ces « filles de son imagination » à la fois « compagnes », « sœurs » et « inspiratrices » comme disait le conservateur du Musée du Luxembourg, Léonce Bénédite. Parmi les nombreuses commandes publiques qu’il reçut, beaucoup concernèrent des allégories féminines. En 1893, sa ville natale lui réclama pour le Capitole une série d’allégories artistiques placées dans la salle des pas perdus, avant que l’hôtel de ville de Paris ne lui passe une commande similaire en 1895. 

Notre peinture, antérieure à ces deux importantes commandes publiques, est très imprégnée de symbolisme. Elaborée alors qu’il était âgé de vingt-huit ans, la peinture tient de Moreau et de Puvis de Chavannes par ces apparitions soudaines de figures gracieuses, sensuelles. Elle se place ainsi entre les personnifications illuminées des Arts réalisées quelques années plus tard pour l’hôtel de ville de Paris (la Peinture, la Sculpture, la Littérature et la Musique) et les dessins qu’il était en train de fournir pour illustrer la pièce de Victor Hugo Angelo entre 1885 et 1895. 

Poétique et troublante, l’œuvre de Martin avait marqué son modèle Puvis de Chavannes qui déclara devant une de ses toiles présentées au Salon : « Celui-là sera mon héritier » !

*Record mondial pour Louyse Moillon le 27 juin 2013 (1.033.500 €), pour Artemisia Gentileschi le 26 juin 2014 (865.500 €) et pour Anne Vallayer-Coster le 26 mars 2015 (903.000 €) chez Sotheby’s France

PARIS.- For this year's first sale of Old Master and 19th century paintings and drawings on 16 June, Sotheby’s France is once again highlighting women artists. Artemisia Gentileschi, Louyse Moillon and Anne Vallayer-Coster were all painters who marked the history of art, to whom Sotheby’s France has already paid tribute by bringing back onto the market magisterial works remained for decades in private collections. The world records achieved by Sotheby’s for these three artists* illustrate the point to perfection. This year is no exception, as the catalogue acclaims the skill of three women painters: firstly, Louyse Moillon, with a still life worthy of the greatest compositions by Caravaggio's followers, then the Italian artist Sofonisba Anguissola and the Polish artist Anna Dorothea Therbusch. Three other Caravaggesque works also feature in the catalogue, together with two anthropomorphic portraits by a follower of Giuseppe Arcimboldo. 

As well as Orientalist works and landscapes, the section dedicated to 19th century paintings and drawings contains a moving family portrait by François-Joseph Kinson and a watercolour by Eugène Delacroix, made during his stay in London. A neo-Impressionistic painting by Etienne Dinet stands out for its naïve charm and technical virtuosity, while a Symbolist work by Henri Martin, an artist much admired by Puvis de Chavannes, evokes an entrancing atmosphere.  

Old Masters Paintings 
Three women painters considered major artists of their times
 
Appearing on the market for the first time, this Basket of Damsons (estimate: €450,000-650,000) is an important painting in Louyse Moillon's work – firstly because of its date, 1629, when the artist, aged 19, produced one of the very first signed and dated still lifes known in France. It is similar to the Still Life with Peaches, also from 1629, which was sold for €1,033,500 in 2013 at Sotheby’s in Paris. Here Louyse Moillon establishes her prominence as a woman painter with a work of considerable charisma. Through a striking staging worthy of Caravaggio-style compositions, the artist depicts the fruits with almost dramatic intensity, while rendering their satin-like skins with great delicacy. This intimist still life illustrates not only the talent but also the strength of character of a young woman who, like her elder, Artemisia Gentileschi, made her mark on the history of art.  

A Mannerist Italian woman painter who specialised in portraits, Sofonisba Anguissola was one of the rare female artists of the time to enjoy an international reputation. She was summoned to the court of Philip II of Spain, where she was appointed lady-in-waiting to the Queen and official painter to the Royal family. This Portrait of Maximilian II of Austria (estimate: €12,000-15,000) shows the eldest son of Ferdinand I of Habsburg and Anne of Bohemia. He was subsequently elected King of the Romans on 24 November 1562, then King of Bohemia and Hungary, and Emperor of the Romans. 

A Mannerist Italian woman painter who specialised in portraits, Sofonisba Anguissola was one of the rare female artists of the time to enjoy an international reputation. She was summoned to the court of Philip II of Spain, where she was appointed lady-in-waiting to the Queen and official painter to the Royal family. This Portrait of Maximilian II of Austria (estimate: €12,000-15,000) shows the eldest son of Ferdinand I of Habsburg and Anne of Bohemia. He was subsequently elected King of the Romans on 24 November 1562, then King of Bohemia and Hungary, and Emperor of the Romans. 

Three Caravaggesque Scenes 
Rediscovered works fresh on the market 

This Adoration of the Shepherds (estimate: €60,000-80,000) is a fine example of so-called "European Caravaggism". Fresh on the market, this was painted in around 1640, and marvellously illustrates Caravaggio’s influence for chiaroscuro, and the dramatic changes he brought about in the pictorial artistic precepts of late 16th and early 17th century Europe. The classic religious subject, the composition tightly focused on life-size figures, the rusticity of an intimist scene (which seems to include the spectator), is abruptly deprived of its sacred aura and brought down to the level of ordinary people: these were all pictorial principles invented by Caravaggio. This painting is similar to a work on the same subject now in the Church of Pieta dei Turchini in Naples, which was formerly attributed to one Giovanni Do. 

This Christ at the Column (estimate: €60,000-80,000) is a discovery in the work of Pietro Novelli, who was indisputably the most important and influential artist of the Sicilian Seicento. In 1630, he began to receive major commissions from Sicilian dignitaries. As well as a distinct touch of the Caravaggesque aesthetic, this work betrays the influence of Van Dyck, who stayed in Palermo in 1624. Through his Rubens-like exuberance and Venetian palette, Van Dyck undoubtedly gave an original and innovative impetus to Novelli's art, which made a lasting impression on his work.  

This extremely fine Saint Jérome emerging from the darkness, also new on the market, is characteristic of Mattia Preti's expressive Luminism (estimate: €30,000-40,000). It has remained in the same illustrious family since the 18th century, passing down directly from one of Louis XVI's ministers. Here Preti has produced a sublime meditation on death. Saint Jerome raises a helpless gaze to the trumpet announcing the Last Judgement, while a celestial light reveals his body in all its mortal fragility.  

Giuseppe Arcimboldo: 
Two anthropomorphic portraits by a 17th century follower of the artist
 
The universal images of this catalogue include a pair of early 17th century anthropomorphic portraits of Spring and Summer (estimate: €200,000-300,000) by a follower of Giuseppe Arcimboldo. The two works have inscriptions in Spanish: Estio and Primabera, indicating where they came from. This indication, combined with the woven motif symbolising the house of Habsburg, bear witness to the popularity of the originals, which once formed part of the Spanish Royal collections. 

Arcimboldo was discovered in the light of Surrealism, when Salvador Dali saw him as the "father" of the movement. Arcimboldo's work has come down through the centuries without losing any of its evocative power. 

19th Century Paintings and Drawings 
The Portrait of the Duchesse du Berry with her daughter Louise by François-Joseph Kinson (estimate: €70,000-100,000) shows the grave face of a woman mourning her husband with dignity. Charles-Ferdinand d’Artois, Duc de Berry, had just been assassinated by an opponent of the Bourbons, who hoped in this way to strike a blow at the power of the monarchy. This moving painting thus brings a suffering family together. The painter, Kinson, presented it to the Duchesse and Louis XVIII on 11 September 1820, drawing tears of emotion from the king. Overwhelmed by this tribute, Louis XVIII raised Kinson to the rank of Chevalier de l’Ordre Royal of the Légion d’Honneur. The Duchesse was pregnant at the time of the murder and when this portrait was painted. She asked for the work to be placed in her apartment on the day she gave birth in order, as she said, to give her courage.  

During his stay in London in 1825, Eugène Delacroix was struck by the poverty of the city, which he depicts in this watercolour Le mendiant anglais (estimate: €30,000-50,000). In his monograph devoted to the painter, Adolphe Moreau describes this work as follows: "He is seen in profile facing left, wearing a long frock coat full of patches, his head wrapped in several kerchiefs and his toes poking through the shapeless tatters of his shoe. He walks slowly in torrential rain, holding his hat, streaming with water, in his hand."  

This Petit garçon au chien by Etienne Dinet (estimate: €25,000-35,000 €) was painted at the Château d'Héricy near Fontainebleau, the artist's family estate. Although Etienne Dinet was one of the leading Orientalist artists at the turn of the 20th century, here he explores an Impressionistic palette in the vein of Auguste Renoir. Any viewer would be enchanted by the candid blue gaze of the child, the tender pink of the flowers echoing his chubby cheeks, and the technical virtuosity lavished on the thick coat of the languid and contented dog.  

Le philosophe ou l'inspiration du poète (estimate: €50,00080,000) by Henri Martin, is deeply imbued with Symbolism. Here the artist highlights his taste for the muses. Many of the public commissions he received involved feminine allegories. In 1893, his native city of Toulouse requested a series of artistic allegories for the waiting room of the Capitole; a similar commission came from Paris City Hall in 1895. This painting is reminiscent of Gustave Moreau and Puvis de Chavannes, with the unexpected appearance of a graceful, sensual figure. It comes between the luminous personifications of the Arts he produced a few years later for Paris City Hall (Painting, Sculpture, Literature and Music) and the illustrative drawings he was also providing for Victor Hugo's play Angelo between 1885 and 1895. Martin's poetic, disquieting work made an impression on his master Puvis de Chavannes, who, upon seeing one of his paintings exhibited at the Salon, exclaimed "This is my heir!" 

*World records for Louyse Moillon on 27 June 2013 (€1,033,500), Artemisia Gentileschi on 26 June 2014 (€865,500) and Anne VallayerCoster on 26 March 2015 (€903,000) at Sotheby’s France.

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