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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
14 juin 2016

Capezzale en corail, cuivre doré, nacre, ivoire, argent et cabochons de verre, Trapani, XVIIIème siècle

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Lot 60. Capezzale en corail, cuivre doré, nacre, ivoire, argent et cabochons de verre, Trapani, XVIIIème siècle. Estimation 25,000 – €35,000 ($28,182 - $39,455). Photo Christie's Image Ltd 2016.

Au centre une Vierge en ivoire; sous une cloche en plexiglas; 30 x 19 cm. (11 ¾ x 7 ½ in.)

Provenance: Vente Sotheby's, Milan, 20 décembre 2004, lot 233

Collection aristocratique européenne.

Littérature. BIBLIOGRAPHIE COMPARATIVE:
A. Daneu, L'arte Trapanese del Corallo, Milano, 1975, Tavola 32b.
M.C. Di Natale, Il corallo Trapanese nei secoli XVI e XVII, Brescia, 2002, p. 18, fig.13.
C. del Mare et M.C. di Natale, Mirabilia coralii, Palermo, 2009, p. 216, fig. 53.

NoteLa naissance du corail nous est narrée dans les Métamorphoses d'Ovide lorsque Persée décapite la Gorgone Méduse. Le sang qui coule alors de la tête de la Gorgone se pétrifie et se change en corail. Par la suite, dans l'iconographie chrétienne, le corail devient un symbole du sang du Christ et on lui attribue par extension des propriétés magiques. Utilisé en talisman, il permet de repousser le mal, de résoudre les problèmes de saignement et de fertilité et, à la Renaissance, de détecter le poison dans la nourriture. 

Le corail « Corallium rubrum » a toujours été un matériau très prisé que l'on utilise aussi bien dans sa forme naturelle que pour créer des objets d’art complexes. La production d'œuvres d'art en corail est documentée dans plusieurs centres européens, dont Landshut en Bavière, en Espagne et en Sicile. Le plus fameux d'entre eux, par sa qualité et sa finesse d'exécution, est Trapani, petite ville en bord de mer près de Palerme en Sicile, dont l'essor est dû à la Cour du Vice-Roi qui commande aux artisans toutes sortes de fantaisies. La production de Trapani se caractérise par l’emploi de petits éléments de corail sculptés de différentes formes montés sur des supports de cuivre doré et parfois associés à des émaux afin d’obtenir des effets variés. Par sa position géographique et ses riches ressources naturelles incluant de grands récifs coralliens, Trapani devient l’un des principaux ports commerciaux de la Méditerranée. La croissance d’une classe prospère de marchands, alliée à un riche clergé, contribue au développement à grande échelle de l’orfèvrerie et du travail du corail dès le XVIème siècle. L’installation en 1628 dans la ville de la guilde des artisans du corail, le Arte dei corallari, témoigne de la forte demande pour ces objets.  

Les objets en corail, majoritairement religieux, tels que les crucifix, les monstrances et les bénitiers, étaient surtout acquis par les trésors des églises, tandis que les objets profanes, tels que les cadres de miroirs, les tazze ou les vases, étaient acquis par les cours et les membres de la noblesse. Le corail, considéré comme précieux et rare au XVIème siècle, était offert en tant que cadeau diplomatique à travers les cours européennes. Du fait de sa rareté et de l’intérêt florissant pour les sciences naturelles en Europe, le corail devient un des matériaux les plus appréciés pour la création d’objets d’art destinés aux cabinets de curiosités princiers. Ainsi, l’un des objets les plus notables du grand cabinet de curiosités des électeurs de Saxe à Dresde est un vase en argent doré représentant Daphné se transformant en arbre, pour échapper à Apollon la poursuivant, de larges branches de corail émergeant de sa tête. Cet objet a été réalisé à la fin du XVIème siècle par l’orfèvre de Nuremberg Abraham Jamnitzer, copiant une pièce de son père Wenzel aujourd’hui exposée au musée national de la Renaissance à Ecouen. Toutefois, la plus grande partie de la production semble avoir été destinée au marché local ou à l’exportation vers l’Italie du Sud ou l’Espagne.  

A CORAL, GILT-COPPER, MOTHER-OF-PEARL, IVORY, SILVER AND GLASS CABOCHONS CAPEZZALE, TRAPANI, 18TH CENTURY

In the Metamorphosis, Ovid recounted the story of Perseus slaying the Gorgon Medusa and went on to describe that the blood that flowed from her head turned to coral when it fell to the ground. Coral also became a symbol in Christian iconography of the blood of Christ and thus, by extension, attained mystical properties. As a talisman it was used to ward off evil, to aid with problems of bleeding and fertility and, in the Renaissance, to detect poison in foods. 

Coral “Corallium rubrum” has long been a prized material for the creation of works of art, and the production of coral items is documented in European centres as far apart as Landshut, in Bavaria, and Sicily. Trapani, a small town by the sea near Palermo in Sicily, was certainly the most important centre of production, with its output supported by the court of the Sicilian Viceroy from the 16th to the 18th centuries. Due to its geographical position and rich natural resources, including extensive coral banks, Trapani became one of the principal commercial ports in the Mediterranean. This growth resulted in the expansion of a prosperous merchant class who, together with the wealthy clergy, contributed to the development of a high level of coral and goldsmith's work. The demand for coral objects is indicated by the establishment of a guild of coral workers, the Arte dei Corallari, in the town in 1628. Coral was considered to be a very precious and rare commodity in the 16th century and has found its way to European courts as diplomatic gifts. Coral became one of the materials favoured for the fashioning of works of art for princelyKunstkammern principally due to its rarity and because of the burgeoning interest in the Natural Sciences throughout Europe.  

However, the majority of the output seems to have been destined for the local market or for export to Southern Italy or Spain and the mostly religious works, such as crucifixes, monstrances and holy water-stoups, were largely acquired by church treasuries, and secular pieces were acquired by the nobles and the court.  

Trapani work is characterized by the employment of small pieces of coral carved into many different shapes and set in a ground of gilt-copper to obtain a variety of effects. Small sculptural elements may be executed in coral as well, but three-dimensional mounts also play an important role. One of the most striking objects in the great Kunstkammer of the Electors of Saxony in Dresden is a silver-gilt cup in the form of Daphne who is turning into a tree in order to escape from the pursuit of Apollo; from the head of the nymph large branches of coral emerge. It was made in the late sixteenth century by the Nuremberg goldsmith Abraham Jamnitzer, copying a piece by his father Wenzel which is now in the Louvre.

Christie's. SCULPTURE & OBJETS D'ART EUROPÉENS, 15 June 2016, Paris

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