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Alain.R.Truong
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14 septembre 2016

Exceptionnel dôme par Carlo Minotti (1560-Rome, après 1626), Rome, fin du XVIe siècle – début du XVIIe siècle

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Lot 10. Exceptionnel dôme par Carlo Minotti  (1560-Rome, après 1626), Rome, fin du XVIe siècle – début du XVIIe siècle. Estimation sur demandePhoto Kohn

Structure en bois, bronzes dorés, pierres dures : porphyre rouge, améthyste, agate, éclogite à grenat, marbre noir, jaune de Sienne, rouge antique de Mani, rose, lapis-lazuli, calcite rouge, brèche « petit antique », ivoire. H. 165 cm, L. 88 cm, P. 63 cm 

ProvenanceCollection Galerie Ratton-Ladrière, Paris

La structure du tabernacle a été réalisée en bois. L’ouverture s’effectue par l’arrière, invisible des fidèles. Sur cette structure, un habillage de bronze doré composé d’étages successifs a été réalisé avec des tableaux de pierres dures suivant trois directions majeures : Ouest, Sud et Nord. 

La partie basse constituée d’une semelle en bois porte le premier niveau dont l’ossature en bronze doré se développe en faces enserrant des tableaux de porphyre rouge, de pans coupés et de redans porte-colonnes accueillant de petites plaques de jaspes siliceux et d’améthyste (l’emploi de cette pierre a peut-être été conçue pour pallier une possible disparition de panneaux originels). 

L’étage majeur est constitué de grands panneaux de pierres dures, dont une roche métamorphique constituée de pyroxène jadéite vert et de grenats rouges, insérés dans la structure en bronze doré. 

Ils sont séparés par des colonnes galbées de jaspe siliceux posées sur des rondelles de bois sur les bases et sous les chapiteaux de style corinthien. Les pans coupés s’ornent de tableaux de vases fleuris de marqueterie de pierres dures en lapis-lazuli, ivoire, Jaune de Sienne, rouge de Mani, rose « d’alabastro a pecorelle » sur fond de calcaire noir. De petites têtes d’angelots scandent le sommet des panneaux. Cet étage majeur est surmonté d’un niveau faisant la transition avec le dôme. Orné de plaques d’améthystes et de brèche de Petit antique des Pyrénées, il est scandé de volutes en console en bronze doré. Le dôme est composé de huit pans portant sur fond noir des vignettes formant des fleurons de pierres dures, lapis-lazuli, pierre jaune, ivoire, de cabochons de calcaire rouge et de petits cartouches en lapis-lazuli. 

Au sommet, se déploie le lanternon en bronze doré constitué de consoles en volutes séparées par des petites fenêtres cintrées fermées par des plaques d’améthyste. 

L’arrière est entièrement constitué de bois, destinée à ne pas être vue des fidèles, elle permet aux officiants de déposer ou prendre les objets du culte.

Cet exceptionnel ouvrage a été réalisé par un orfèvre romain, Carlo Minotti (1560-ap. 1626) référencé entre 1587 et 1613 dans la cité pontificale. Il réalisa notamment le reliquaire du Saint Berceau à Sainte Marie Majeure. Sa solide réputation lui permit d’obtenir des commandes au-delà des frontières. En 1616, il est approché par Alonso de Torres Ponce de Leon pour le compte du Cinquième Marquis de Villafranca, Don Pedro de Tolède y Osorio y Colonna (1557-1627), désireux d’offrir au monastère de l’Annonciation sur ses terres un précieux et majestueux tabernacle. Minotti s’inspira du Tabernacle de la Chapelle du Saint Sacrement à Saint Jean de Latran conçu vers 1600 par Targone Pompeo (1575-1630), fils d’orfèvre vénitien et architecte. 

L’œuvre fut livrée et assemblée sur place en automne 1618 et achevée en 1619. 

Elle reprend pour modèle le dôme de Saint-Pierre de Rome conçu par Michel Ange au milieu du XVIe siècle. Une évolution par niveaux successifs employant des ordres différents, des pans scandés de colonnes et pilastres et une couverture à pans coiffée d’un lanternon. Nous retrouvons sur notre ouvrage cette même construction agrémentée également de panneaux de pierres dures. 

Le travail de la Pietra Dura, connu depuis l’Antiquité eut un regain d’intérêt dans la seconde moitié du XVIe siècle d’abord dans la Cité Pontificale puis au XVIIe siècle à Florence qui deviendra capitale de la marqueterie de pierres dures. 

Nous retrouvons sur des pièces monumentales d’orfèvrerie romaine ce travail de mélange de matériaux et de couleurs et ces compositions en tableaux. Ainsi, le Cabinet monumental dit de Sixte V réalisé à Rome vers 1585-1590 présente des colonnettes en agate semblables aux nôtres. Les panneaux de bouquet floraux sur fond noir se retrouveront sur de nombreuses œuvres, comme sur un tabernacle réalisé par l’atelier des Corbarelli qui travaillèrent en Italie du Nord au XVIIe siècle.

Dessins et Tableaux Anciens XVIIe - XVIIIe siècles, Sculptures, Objets d'Art, le 15 Septembre 2016 à 18h. KOHN, 75008 PARIS

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