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Alain.R.Truong
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14 septembre 2016

Faune au chevreau, Attribué à Jacques-François-Joseph Saly (Valenciennes, 1717 - Paris, 1776)

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Lot 37. Faune au chevreau, Attribué à Jacques-François-Joseph Saly (Valenciennes, 1717 - Paris, 1776). Estimation : 250 000 € / 300 000 €. Photo Kohn.

Marbre blanc - H. 75,5 cm, L. 26,5 cm, P. 21,5 cm

Le thème du Faune au chevreau est inspiré d’une sculpture antique de l’époque romaine découverte en 1675 près de la Chiesa Nuova à Rome, copie d’une oeuvre disparue de la période hellénistique de la seconde École de Pergame (160-150 av. J.C.). 

Restaurée et complétée par le sculpteur Ercole Ferrata (1610-1686) sur demande de Christine de Suède, elle est aujourd’hui conservée au Musée du Prado . Cette œuvre antique, dont un moulage avait été réalisé et exposé à l’Académie de France à Rome, servit de modèle aux sculpteurs venus parfaire leur formation à la Villa Médicis, comme Jacques-François Saly. 

Ce dernier conçut son Faune au chevreau lors de son séjour à Rome et exposa un modèle en plâtre en 1750 à Paris (qui entra plus tard dans les collections de l’Ermitage à Saint - Pétersbourg et qui fut détruit à la fin du XIXe siècle). Il fut reçut à l’Académie royale de Peinture et de Sculpture en 1751 sur présentation du marbre, offert à Christian VII de Danemark en 1768 lors de son séjour à Paris et disparu depuis. 

Notre œuvre reprend toutes les caractéristiques du plâtre et en conséquence du marbre de réception. 

Le jeune faune, reconnaissable à sa petite queue au creux de ses reins, se tient debout dans un léger déhanchement et porte un chevreau posé sur un tronc d’arbre. Des instruments de musique y sont suspendus. Tous deux tournent la tête vers la droite de manière harmonieuse, comme s’ils venaient d’être surpris par un évènement.

Le Faune au chevreau reçut un accueil chaleureux au Salon ; la grâce juvénile et la douceur de la physionomie ne pouvant qu’être appréciées par la Cour de Louis XV, en particulier la Marquise de Pompadour et les amateurs éclairés, comme le Comte de Caylus. Il fut alors décliné dans différents matériaux, plâtre, terre cuite, bronze ou marbre, certains sous la direction de l’artiste, d’autres réinterprétés à des époques postérieures.

Originaire de Valenciennes, issu d’une famille de petits bourgeois, Jacques-François-Joseph Saly, dont les aptitudes artistiques furent très tôt décelées par ses parents, bénéficia d’une formation auprès d’Antoine Gillis (1702-1781) et d’Antoine Joseph Pater (1670-1747). Il fut envoyé à Paris en 1732 pour parfaire ses compétences dans l’atelier de Guillaume Coustou (1677-1746). En 1738, il obtient le Grand Prix de sculpture pour son David présenté à Sâtil, ce qui lui permit de partir étudier à Rome de 1740 à 1748. Il devient Sculpteur du Roi par son agrégation en 1750 à l’Académie royale de Peinture et de Sculpture. Sa renommée grandissante, il fut recommandé par Edme Bouchardon pour honorer la commande d’une statue équestre de Frédéric V, roi du Danemark et de Norvège sur la place d’Amalienbourg face à la résidence royale. Saly s’installa à Copenhague de 1753 à l’achèvement de l’œuvre monumentale et ne revint en France qu’en 1774 deux ans avant son décès. 

La brièveté de son activité en France, la disparition de certaines œuvres suite au vandalisme révolutionnaire (Monument à Louis XV à Valenciennes, Tombeau du Comte de la Marche à l’église Saint-Roch à Paris), l’absence de signature, selon une pratique fréquente à cette époque, qui ont fait glissé certaines œuvres vers des attributions erronées, confirment la rareté de cet artiste qui reçut des commandes prestigieuses. La Marquise de Pompadour lui commanda en 1752 un chef-d’œuvre, l’Amour essayant une de ses flèches, qui fut présentée au Roi l’année suivante. Cette sculpture, redécouverte en 2002 fut déclarée par l’État Trésor national et vint de rejoindre les collections du Musée du Louvre grâce notamment au mécénat privé pour une somme estimée à 5,5 millions d’euros. 

On y retrouve la grâce juvénile, la douceur du rendu du marbre, la finesse de sculpture des détails visible sur notre œuvre. 

Il n’existe qu’une seule sculpture en marbre référencée à ce jour du Faune au chevreau portant la signature de Saly. Daté de 1751, elle est aujourd’hui conservée dans les collections du Musée Cognacq-Jay à Paris. Celui présenté au Paul Getty Museum de Malibu et portant une signature et une date apocryphes de NL Coustou et de 1715, s’est directement inspiré du marbre de 1751 de Saly mais est une réalisation du XIXe siècle. 

L’oeuvre présentée ici est une pièce d’exception tant par la virtuosité du travail du marbre, que par la rareté du sujet.

Dessins et Tableaux Anciens XVIIe - XVIIIe siècles, Sculptures, Objets d'Art, le 15 Septembre 2016 à 18h. KOHN, 75008 PARIS

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