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Alain.R.Truong
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29 octobre 2016

La collection du prince Félix Youssoupoff (1887-1967) et de son épouse, la princesse Irina de Russie à Drouot

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Le prince Félix Youssoupoff (1887-1967) et son épouse la princesse Irina de Russie (1895-1970), petite-fille du tsar Alexandre III et unique nièce du tsar Nicolas II.  Photo Couteau Begarie.

PARIS.- Le 4 novembre prochain sera dispersée à l’hôtel des ventes de Drouot à Paris, une précieuse et émouvante collection, comprenant plus de 120 objets et souvenirs historiques, ayant appartenu au prince et à la princesse Félix Youssoupoff. Cet ensemble fut conservé avec respect et nostalgie durant 60 ans à Cuernavaca, au Mexique, par Victor Contreras, qui fut durant, les dernières années de leur existence, le témoin privilégié de ce couple d’exception. Alors élève de l’école des Beaux- Arts, à Paris, Victor rencontra en 1958 lors d’une réception officielle celui qui resta toute sa vie son guide, son exemple et son mentor. L’affection mutuelle du couple envers ce jeune étudiant de 17 ans, était telle qu’ils en firent leur fils spirituel et décidèrent de l’accueillir chez eux durant 5 ans.

A la mort du prince en 1967, puis après la disparition de la princesse en 1970, l’unique enfant du couple, la princesse Irène Youssoupoff,
comtesse Cheremetieff, légua en souvenir de ses chers parents les objets historiques présentés dans cette vacation. Victor Contreras devenu depuis l’un des sculpteurs les plus renommés du Mexique reste à son âge, un homme affable, toujours aussi jeune d’esprit et le gardien de la mémoire du couple princier.

Le prince Félix et son épouse, par leur  nom, et leur action restent encore aujourd’hui des personnages incontournables de l’histoire de
la Russie impériale. Leurs vies, commencées en Russie sous les ors et les fastes de la Cour Impériale, se terminèrent après la Révolution dans une charmante petite maison du XVIe arrondissement à Paris. Leur destinée fantastique et le rôle que joua le prince dans l’assassinat du moine Raspoutine, dont la néfaste influence sur la Famille impériale précipita la chute de la dynastie, a fait d’eux des légendes.

Tous ces objets intimes sont les fragments et les témoins de cette grande histoire. Ainsi seront dispersés : portraits, tableaux, bustes, icônes, leur ayant appartenu, dont une partie de la garde-robe du prince (est. :1/2 000 €/p) (9-10) et le costume d’apparat qu’il porta lors du bal d’Eglington, à Londres, le 11 juillet 1912 (est. : 25/30 000 €) (1). Son portrait vétu de cette tenue de boyard reste la plus célèbre représentation que l’on connaisse de lui. Il en évoquera d’ailleurs largement le souvenir dans ses mémoires publiés en 1952 : « (...) je reçus une invitation pour un grand bal costumé à l’Albert Hall. Comme j’avais le temps devant moi, je profitai d’un congé en Russie pour me commander, à Saint-Pétersbourg, un costume russe. J’y trouvai un brocart d’or à fleurs rouge du XVIe siècle. Le costume était magnifique : constellé de pierreries et brodé de zibeline, avec toque assortie. Il fit sensation. Ce soir-là, je connu tout Londres et, le lendemain, ma photographie était dans tous les journaux… ». A cette époque Félix fait ses études à Oxford. A l’University College, il était, selon l’un des témoins « d’une inimaginable beauté et le plus bel adolescent qui ait existé au monde ». Entouré de légendes, il vivait dans une atmosphère de mystère oriental et de fantasmagorie que créait sa grande naissance, sa considérable fortune et le luxe féérique de sa famille. Par son mariage en 1914 avec l’unique nièce du tsar Nicolas II, la princesse Irina Alexandrovna de Russie, il devient un membre de la Famille impériale.

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Lot 195. Attribué à Irfé.  Tunique en soie sauvage, de couleur bleu gris, avec boutonnage à brandebourg sur l’avant.  Travail de haute couture, vers 1925/1930. Légères rousseurs, mais bon état général. Estimation: 800 - 1 000 €Photo Couteau Begarie.

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Lot 205. Smoking du Prince Félix Youssoupoff. En drap de laine noire, à col châle en satin de soie assorti avec son pantalon. On y joint une chemise à jabot plissé griffée Christian Dior, et un nœud papier en soie noire. Fabrication espagnole vers 1940/1950. Bon état général. Estimation: 2 000 - 2 500 €Photo Couteau Begarie.

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Lot 189. Tenue de boyard portée par le prince Félix Youssoupoff à l’occasion du tournoi d’Eglington, le 11 juillet 1912. Travail russe datant de 1912.  Estimation: 25 000 - 30 000 €. Photo Couteau Begarie.

Costume d’apparat composé d’un habit et d’une veste richement brodés. Habit en brocart d’or datant du XVIIIe siècle à motifs floraux polychromes, enrichi sur le haut des manches et sur le devant de brandebourgs en cordonnets or et perles de nacre. Fermeture agrafée sur le devant, gros boutons en métal doré ajouré sertis de perles, en parement. La partie basse du costume est soulignée d’un galon or serti de cabochons de verres colorés et d’éléments de broderies anciennes sur velours appliqués. Veste en taffetas de soie couleur safran semé de fleurs en broderie de fils argenté, le cœur rehaussé d’une perle de nacre. Col haut dans une broderie sur velours assortie à celle du bas de l’habit. Fermeture agrafée, brandebourg en cannetille doré et boutons bijoux en parement. Poignets mousquetaires en brocart et broderie or rehaussés de perles de nacre et frangés. 

Usures du temps, accidents, nombreux manques dont la zibeline qui bordait à l’origine le costume, manque un bouton. Restaurations d’usage. Travail commandé à Saint-Pétersbourg en 1912 pour l’évènement, à partir d’un habit en brocart du XVIIIe siècle. On y joint sa paire de bottes en maroquin vert à décor floral d’applications de cuirs multicolores rebrodés, avec talon gainé de maroquin rouge et pointe relevée et cloutée. Restaurations d’entretien, usures du temps.   

Historique : Au début du XXe siècle, le costume russe était très en vogue et s’inspirait des tenues traditionnelles portées par les membres de la noblesse Russe du XIVe siècle. Félix avait gardé, de son enfance, le souvenir émerveillé de costumes similaires portés par ses parents lors du célèbre bal organisé, le 3 févier 1903, par le Tsar Nicolas II au Palais d’Hiver. Il s’en était largement inspiré pour cette tenue de Boyard spécialement réalisée à Saint-Pétersbourg, et qu’il porta lors du bal costumé donné à l’Albert Hall de Londres, le 11 juillet 1912, en souvenir du tournoi d’Eglington. à cette époque, le jeune homme terminait ses études à Oxford et ne portait que le titre de comte Soumarokoff-Elston. à l’University College il était, selon l’un des témoins : « d’une inimaginable beauté et le plus bel adolescent qui ait existé au monde ». Il écrira d’ailleurs dans ses mémoires, publiés en 1952 sous le titre « Avant l’exil », en souvenir de cet événement : « Quelques jours après mon retour, je reçus une invitation pour un grand bal costumé à l’Albert Hall. Comme j’avais le temps devant moi, je profitais d’un congé en Russie pour me commander, à Saint-Pétersbourg, un costume russe. J’y trouvais un brocart d’or à fleurs rouges du XVIe siècle. Le costume était magnifique : constellé de pierreries et brodé de zibeline, avec toque assortie. Il fit sensation. Ce soir-là, je connus tout Londres et, le lendemain, ma photographie était dans tous les journaux… ». Son portrait vêtu de cette tenue reste encore aujourd’hui la plus célèbre représentation que l’on connaisse de lui. 

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Lot 190. Félix Felixovich, Prince Youssoupoff (1887-1967). Portait photographique le représentant posant dans son costume de boyard, lors du Bal donné à l’Albert Hall de Londres, le 11 juillet 1912. Tirage argentique datant de 1912, anciennement monté sur carton, découpé.  H. : 30 cm - L. : 17, 5 cm. Estimation: 2 500 - 3 000 €Photo Couteau Begarie.

Historique : ce portrait est le tirage original publié dans la presse anglaise au lendemain du bal. Le prince conserva toute sa vie cette photographie qui se trouvait dans sa chambre à coucher rue Pierre Guérin à Paris. Et conservé depuis dans sa descendance.

Dans cet exceptionnel ensemble se trouve également une collection de 25 dessins visionnaires, représentant les célèbres « grotesques » peints à la fin des années trente par le prince Félix (est. : entre 2/4 000 € /p.). Ce dernier dans ses mémoires nous en explique l’origine : « à cette époque de ma vie j’étais pris d’un désir irrésistible de dessiner. Jusqu’alors c’était ma femme Irina, qui dessinait avec beaucoup de talents des silhouettes de rêve, des visages aux yeux immenses qui semblaient appartenir à un monde inconnu (10 dessins seront mis en vente estimé entre 1 500/2 500 €/p) (15-17). Il est indiscutable que j’ai commencé à faire mes dessins sous l’influence des créations de ma femme. Je me suis adonné à la peinture comme si j’avais été ensorcelé. Mais ce que je créais étaient des visions de cauchemar plutôt que des créatures de rêve. Moi, qui n’aimais que la beauté sous toutes ses formes, je ne pouvais créer que des monstres (… )  ce que je faisais finissait toujours par être des créatures grotesques et difformes semblables à celles qui hantaient l’imagination de certains artistes du Moyen-Age (…). Un jour j’ai arrêté de dessiner aussi subitement que j’avais commencé (…)»

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Lot 145. Félix Felixovich, Prince Youssoupoff (1887-1967). Profil d’homme au chapeau noir. Technique mixte sur carton, signée en bas à gauche. Rousseurs. H. : 30 cm – L. : 22, 5 cm. Estimation: 4 000 - 5 000 €. Photo Coutau-Begarie

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Lot 146. Félix Felixovich, Prince Youssoupoff (1887-1967). Profil de femme à la coiffe rougeTechnique mixte sur carton, signée en bas à gauche. Rousseurs et légères déchirures sur les bords. H. : 30 cm – L. : 22, 5 cmEstimation: 4 000 - 5 000 €. Photo Coutau-Begarie

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Lot 176. Félix Felixovich, Prince Youssoupoff (1887-1967). Tête fantastique au manteau rouge avec bouquet de fleursTechnique mixte, signée en bas à gauche de son monogramme à l’encre. H. : 19 cm - L. : 24, 5 cm. Estimation: 3 000 - 3 500 €Photo Coutau-Begarie

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Lot 175. Félix Felixovich, Prince Youssoupoff (1887-1967). Tête fantastique à la cravateAquarelle et encre, signée en bas à droite de son monogramme à l’encre. H. : 19 cm - L. : 24, 5 cm. Estimation: 3 000 - 3 500 €Photo Coutau-Begarie

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Lot 177. Félix Felixovich, Prince Youssoupoff (1887-1967). Tête fantastique au nez poilu. Technique mixte, signée en bas à gauche de son monogramme à l’encre. H. : 19 cm - L. : 24, 5 cmEstimation: 3 000 - 3 500 €Photo Coutau-Begarie

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Lot 150. Félix Felixovich, Prince Youssoupoff (1887-1967). Caricature présumée d’Arletty (1898-1992)Technique mixte sur carton, signée en bas à droite. Manques et déchirures. H. : 30 cm – L. : 22, 5 cm. Estimation: 4 000 - 5 000 €. Photo Coutau-Begarie

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Lot 149. Félix Felixovich, Prince Youssoupoff (1887-1967). Caricature présumée d’Edith Piaf (1915-1963)Technique mixte sur carton, signée en bas à gauche. Manques sur les bords. H. : 30 cm – L. : 21, 5 cm. Estimation: 4 000 - 5 000 €. Photo Coutau-Begarie

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Lot 85. Irina Alexandrovna, princesse Youssoupoff, née princesse de Russie (1895-1970). Personnage fantastique entouré de fleurs bleues. Aquarelle sur papier, sans signature apparente, conservée sous verre dans un encadrement moderne en bois naturel. Bon état. A vue : Diam. : 7, 5 cm. Cadre : H. : 20, 5 cm - L. : 20, 5 cm. Estimation: 1 500 - 2 500 €. Photo Coutau-Begarie.

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Lot 83. Irina Alexandrovna, princesse Youssoupoff, née princesse de Russie (1895-1970). Groupe de têtes fantastiques. Aquarelle et gouache sur papier, sans signature apparente, conservée sous verre dans un encadrement moderne en bois naturel. Légères rousseurs, mais bon état. A vue : Diam. : 7, 5 cm; Cadre : H. : 20,5 cm - L. : 20,5 cm. Estimation: 1 500 - 2 500 €. Photo Coutau-Begarie.

Nous présenterons ensuite une magnifique icône triptyque en argent, réalisée par la Maison Gratcheff, qui suivait le prince dans tous ses déplacements, représentant le Christ Pantocrator entouré de deux archanges protecteurs (est. : 25/30 000 €); puis l’icône de voyage en vermeil et émaux polychromes de la princesse Irina (35/40 000 €); le cachet en cristal ciselé aux armes de la Maison Youssoupoff (est. : 9 4/6 000 €), utilisé durant toute sa vie par le prince Félix pour cacheter sa correspondance intime; un portrait miniature sur ivoire de forme ovale représentant son père, le prince Félix Youssoupoff (1856-1928), en tenue de Chevalier-garde, (est. : 4/6 000 €) ; un portrait sur émail représentant sa mère, la princesse Zénaïde Youssoupoff (1861-1939) (est. : 1/2 000 €) ; le livre d’or des invités du prince et de la princesse Félix Youssoupoff, datant de 1934 à 1943, sur lequel sont inscrits plusieurs centaines de signatures autographes des personnages les plus célèbres de l’époque (est. : 3/5 000 €) ; un précieux album de photographies intimes du couple et des membres de la Famille impériale (est. : 3/5 000 €) ; un ouvrage composé par le prince à partir de citations imprimées et manuscrites intitulé « mes pensées par des hommes célèbres, Youssoupoff » (est. : 3/5 000 €); de nombreux portraits photographiques représentant sa femme portant les créations, de la Maison de couture IRFE fondée en 1924 à Paris par le couple princier, composé des deux premières lettres de leur prénom (est. : 1/2 000 € /p.) ; une reproduction contemporaine du célèbre portrait peint par Valentin Serov (1865-1911) représentant le jeune prince à l’âge de 16 ans, posant en 1903 avec son chien favori Gugusse (est. : 3/5 000 €), etc.

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Lot 94. Icône triptyque de voyage en argent, Gratcheff, Saint-Pétersbourg, 1896. Estimation: 25 000 - 30 000 €. Photo Coutau-Begarie.

A décor finement ciselé d’une frise d’arabesques feuillagées, ornée d’une croix orthodoxe. Deux portes s’ouvrent au centre sur une icône peinte sur cuivre représentant le Christ Bénissant entouré à gauche de Saint Georges et à droite d’un Saint Ange gardien, dans un décor à motifs d’arabesques feuillagées sur fond mati. Avec crochet d’attache au dos. Usures du temps et petits manques, mais bon état général. Poinçon titre : 84, Saint-Pétersbourg, 1896. Poinçon d’orfèvre : Gratcheff. Fermé : H. : 18 cm - L. : 13 cm. Ouvert : H. : 18 cm - L. : 25 cm. Poids brut : 1 k 124 grs.

Historique : cette précieuse icône ayant appartenu au prince Félix Youssoupoff, se trouvait sur la table de chevet de sa chambre à coucher, rue Pierre Guérin à Paris, dernière résidence du couple princier. Il ne s’en séparait jamais et l’accompagnait durant tous ses voyages en exil depuis la Révolution russe de 1917.

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Lot 108. Icône triptyque de voyage en vermeil, Dimitri Smirnoff, Moscou, 1899-1908Estimation: 35 000 - 40 000 €. Photo Coutau-Begarie.

A décor de motifs en émaux polychromes cloisonnés d’inspiration Art Nouveau, surmontée d’une croix en vermeil. Deux portes à décor d’anges protecteurs en émaux polychromes cloisonnés s’ouvrent au centre sur une icône peinte sur cuivre représentant le Christ Bénissant, entouré à gauche de Saint Isidore de Yourieff et à droite de Saint Révérend Antoniy de Petchory. Manque un élément sur la partie droite, mais bon état général. Poinçon titre : 84, Moscou, 1899-1908. Poinçon d’orfèvre : Dimitri Smirnoff, actif de 1905 à 1917. Fermé : H. : 14 cm - L. : 7, 5 cm. Ouvert : H. : 14 cm - L. : 14,5 cm. Poids brut : 312 grs.

15

Lot 126. Sceau à cacheter, Travail russe du XIXe siècleEstimation: 4 000 - 6 000 €. Photo Coutau-Begarie.

Sculpté dans un bloc en cristal de roche, modèle pans coupés, gravé d’un blason d’alliance, probablement des familles Youssoupoff et Soumarokoff-Elston sous couronne comtale, appliqué sur un grand manteau d’hermine surmonté d’une couronne princière. Accidents et manques, en l’état. H. : 5, 5 cm – L. : 2, 5 cm. 

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Lot 166. Ouvrage du Prince Youssoupoff, Mes pensées dites par des hommes célèbres, Paris, 1942Estimation: 3 000 - 5 000 €. Photo Coutau-Begarie.

reliure d’époque signée Alexandre Petersen Danilovitch (fournisseur de SM l’impératrice Maria Féodorovna), à Saint-Pétersbourg, dorée sur tranches, couverture en tissu de couleur marron portant l’inscription manuscrite du titre de la main du prince Félix Youssoupoff, contenant 40 pages avec des citations imprimées de personnages célèbres, comme : Saint Vincent de Paul, La Bruyère, Jean-Jacques Rousseau, George Sand, Saint-Simon, Beethoven, Lacordaire, Marmontel, Tolstoï, Goethe, Clemenceau, Aristote, Fénelon, Molière, La Rochefoucauld, Shakespeare, Balzac, Marc-Aurèle, etc… et en fin de volume 10 pages manuscrites en français de la main du prince Félix Youssoupoff de citations et de bonnes phrases. La premier page de cet ouvrage porte une inscription manuscrite autographe de la main du prince Felix, en caractères cyrilliques signée : « Youssoupoff ». Nombreuses pages vierges. Format à l’italienne. Usures du temps, manque plusieurs pages. H. : 19 cm – L. : 22, 5 cm.

Traduction : « Oh la femme, garde ta pureté. Car si tu la perds. Tu perds tout ce que tu as de plus précieux et cher ».

2

Lot 138. Ecole française, vers 1924. Portrait de la princesse Irina Youssoupoff, portant une des créations de la Maison Irfé. Estimation: 1 200 - 1 500 €. Photo Coutau-Begarie.

Tirage photographique d’époque, conservé sous verre, dans son encadrement d’origine. Bon état. H. : 24, 5 cm – L. : 19 cm. 

Au registre des objets intimes nous découvrirons le chapelet du prince, (est. : 1/2 000 €) (13) ; le fume-cigarettes de la princesse Irina en ambre cerclé d’or, (est. : 600/800 €) ; ou encore les flacons à parfum de voyage en cristal ornés de leurs bouchons en argent gravés au chiffre du prince et distillant encore l’odeur de son parfum (est. : 600/800 €), et une petite boîte en argent et émail contenant de la terre de Russie, que tenait dans sa main le prince Félix le jour de sa mort (est. : 2/3 000 €), etc.

16

Lot 99. Chapelet-rosaire de prière. Travail français du XXe siècle. Estimation: 300 - 500 €. Photo Coutau-Begarie.

Perles sculptées en os, métal doré. Bon état. L. : 50 cm.

Provenance : ayant appartenu au prince Youssoupoff qui le conservait dans sa chambre à coucher de sa villa rue Pierre Guérin à Paris. Souvenir d’un pèlerinage à Lourdes.  

Sans oublier cette magnifique petite statue en argent représentant Jupiter, attribuée à Benvenuto Cellini et montée sur un socle en or par la Maison Cartier à New York, faisant partie des rares trésors que le Prince Youssoupoff avait pu sauver de la Révolution bolchévique (est. : 200/250 000 €) (12).

Cette vacation historique s’imposera naturellement comme l’un des rendez-vous majeurs de ce dernier trimestre 2016.

13

Lot 137. Attribuée à Benvenuto Cellini (1500-1571). Jupiter Fulgure. Estimation: 200 000 € / 250 000 €. Photo Couteau Bégarie.

Statuette en argent finement ciselé, le représentant tendant son bras droit vers le ciel et portant sur l’avant-bras une tunique en signe de colère tout en tenant de sa main « le foudre », tandis que de la main gauche il tient un brandon. Il repose sur un socle colonne en or rose finissant sur une base carrée, appliqué sur un miroir biseauté au mercure et un socle carré en or jaune, orné sur la face avant d’un cartouche serti à chaque extrémité d’un petit saphir cabochon portant l’inscription en émail bleu « Jupiter Fulgur – 15e siècle – Attribué à Benvenuto Cellini, collection du prince Youssoupoff », l’ensemble repose sur quatre pieds sculpté en corail. Un mécanisme activé par deux molettes en or serties de cabochons de saphir permet de le faire pivoter. Monture signée Cartier, créée probablement à New York en 1923 ou 1924, lors du voyage de six mois effectué par le prince Félix Youssoupoff afin de vendre sa collection de bijoux et de précieux objets de vitrine. Dans ses mémoires, le prince précise que cette statuette appartenait à son père, le comte Félix Félixovitch Soumarokoff-Elston, prince Youssoupoff (1856-1928), et qu’après avoir été exposée dans la boutique d’Elsie de Woolfe, à New York, elle fut confiée avec un ensemble d’objets et de bijoux à Pierre Cartier, afin qu’il puisse se charger de les vendre. Deux montures similaires furent également réalisées à cette période par la maison Cartier pour mettre en valeur deux autres objets précieux de la collection Youssoupoff : un « Bouddha » taillé dans un rubis, provenant du Palais d’été de Pékin et la « Vénus Bleue », sculptée dans un saphir bleu translucide (voir en référence la photographie ci-jointe de la vitrine de la boutique Cartier à New York). 
Manque globe en verre d’origine, usures du temps, miroir oxydé, mais bon état général. Statuette : H. : 7 cm – L. : 4 cm. L’ensemble : H. : 13, 5 cm – L. : 11 cm. Poids brut : 403 grs.

Historique : dans le second tome de ses mémoires publiés en 1954, sous le titre « En Exil », le prince Félix écrit : « par un beau jour de novembre 1923, chargés de tous nos bijoux et collections de bibelots, nous montions à bord du paquebot Berengaria, à destination de New York. (…) Aussitôt débarqués nous apprenions que tous nos bijoux et notre collection de bibelots étaient confisqués par la douane (...) la douane finit par nous restituer le collier de perles noires et la collection de tabatières, miniature et bibelots divers… Elsie de Woolfe - plus tard lady Mendell -, qui avait alors une maison de décoration à New York, nous ayant offert son magasin pour y exposer nos bibelots, je les rangeais moi-même dans une grande vitrine dressée dans un des salons. Miniatures dans des cadres de diamants, tabatières en émail et montres en or, statuette de divinités grecques ou chinoises, coulées en bronze ou taillées dans un bloc de rubis ou de saphir, dagues orientales aux poignées enrichies de pierreries, tous ces objets, derniers vestiges d’un passé révolu, furent disposés comme je les avais toujours vus placés dans la vitrine du cabinet de travail de mon père, à Saint-Pétersbourg ; réminiscence qui n’allait pas sans mélancolie (…) Comme rien ne se vendait, je finis par confier le tout à la maison Cartier. Je connaissais personnellement Pierre Cartier. C’était un homme serviable et loyal et sur qui je savais compter pour agir au mieux de nos intérêts (…) finalement, le collier de perles noires fut vendu (…), je plaçai dans une affaire immobilière l’argent provenant de la vente des objets confiés à Cartier et, nous étant fait restituer « les joyaux de la Couronne », nous embarquâmes pour la France ». 

Référence : dans l’ouvrage de Hans Nadelhoffer, Cartier, l’auteur écrit en page 319 : « Parmi les autres trésors des Youssoupoff, on compte la « Vénus Bleue », taillée dans un seul saphir bleu translucide de onze centimètres de long, monté sur un rubis représentant une tête de Méduse en intaille ; un Buddha taillé dans un rubis provenant du Palais d’Eté près de Pékin ; et une statuette de Jupiter attribuée à Benvenuto Cellini ». 

PARIS - More than 120 personal and historic items belonging to the Prince and Princess Yusupov will be offered for sale during this auction. Preserved by Victor Contreras, a friend of the princely couple, in Cuernavaca, Mexico, for 60 years, this collection is comprised of paintings, icons, and part of the Prince’s wardrobe, along with a set of 25 “grotesques” drawings made by the Prince himself at the end of the 1930’s. 

A tribute to the Great Russian Empire 
The Prince Felix and his wife, through their names and actions, are major figures of the Russian Empire history. They lived in the splendors of the royal imperial court, and ended up in a private hotel of the 16th arrondissement of Paris after the Revolution. Their incredible life trajectory, as well as the part they played in Rasputin’s assassination, is today legendary. 

In memory of her parents after their death, Princess Irina Yusupov, Countess Sheremeteva and sole children of the couple, gave the historic items presented during this auction to Victor Contreras. The latter met the princely couple in 1958 during a formal reception when he was a fine art student. They became fond of this 17-years old young man, treated him like a spiritual son and took him in their home for 5 years. 

Beyond their undeniable quality, the items offered for sale during this auction are a real testimony of the private and official history of the Russian Empire. Among other items: 

  •  A silver statue of Jupiter attributed to Benvenuto CELLINI (1500 - 1571) and mounted on a golden pedestal by Cartier in New York. It is one of the rare treasures the Prince Yusupov saved during the Revolution (200,000/250,000 €) 
  •  A silver-gilt and polychrome enamel portable icon of Princess Irina. (35,000/40,000 €) 
  •  The regalia worn by Prince Felix Yusupov during the Eglington ball held in London, on July 11th, 1912. (25,000 /30,000 €)
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Commentaires
O
Bravo pour ce blog .! <br /> <br /> Ce Jupiter Fulgur en colère ... Est il pour Poutine ? ? 😁
Répondre
O
Superbe vente . étonnant ce trésor de Cellini monté par Cartier .Le Bouddha décrit dans l historique a été vendu par La F D Gallery de New York il y a 3 ans environ .<br /> <br /> Il avait été retrouvé en Amérique du Sud et vendu 4 300 000 Dollars ! ! ! <br /> <br /> Combien fera ce Jupiter , autre trésor des Youssoupoff . les Paris sont ouverts .
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