Il arbore une superbe expression intemporelle. Le sculpteur nous offre une oeuvre d’une grande pureté : front rectangulaire équilibré, arcades sourcilières marquées sur des lignes en léger relief, lèvres sensuelles dessinées avec soin et harmonie. Il émane de cette oeuvre un sentiment d’équilibre et de noblesse caractéristique de cette civilisation. Basalte brun à veinures blanches, traces racinaires, sculpté et poli, Percements biconiques. 18x17,5x9cm

Les masques en pierre sont caractéristiques de l’art de Téotihuacan. Le formalisme des visages et l’expression hiératique sont les composantes principales de cette culture. Jusqu’à ce jour, seuls trois masques ont été trouvés dans un contexte archéologique. Tous provenaient de dépôts rituels de salles et de couloirs des bâtiments administratifs situés le long de l’avenue principale de Téotihuacan. Cette dernière, hautement symbolique, rejoint le temple du soleil à celui de la lune. Il est donc probable que ces masques jouaient un rôle de première importance au cours de cérémonies destinées à immortaliser le visage mais aussi l’âme du seigneur défunt. De manière générale, on considère donc qu’ils étaient attachés à de grandes statues de bois personnifiant le dignitaire lui-même devenu divinité ou être surnaturel.

Teotihuacan Female-dignitary mask, brown veined basalt; 7 1/16 x 6 7/8 x 3 1/2 in.

Provenance: Galerie Mermoz, années 1970, ancienne collection Jorge Enciso.

Situé dans les quartiers résidentiels de Zurich, le SAK était la seule institution suisse entièrement dédiée aux arts précolombiens. Au-delà d’expositions présentant au grand public la collection d’Hans Koella et différentes oeuvres offertes par des collectionneurs privés, le SAK avait de nombreuses activités. Il finançait certaines publications scientifiques et académiques. Il finançait également un laboratoire spécialisé dans la conservation d’objets précolombiens. Ses portes étaient régulièrement ouvertes à des groupes scolaires, des archéologues et des scientifiques spécialisés pour des conférences publiques destinées à promouvoir les arts de l’Amérique précolombienne. A sa fermeture en 1999, quelques oeuvres de cette collections ont été acquises par le MET de New York.

Bibliographie- « Mascaras Mexicanas », Editions de la société des Arte Moderno, Mexico 1945, page 44, fig. n°35 pour un masque
proche.
- « Symboles sacrés, quatre mille ans d’art des Amériques », Editions de la Réunion des Musées Nationaux, Paris 2002, page 87, fig. 51 pour une oeuvre proche provenant des collections du Saint Louis Art Museum, acquisition 1948. 

Art Pré-Colombien : Collection Berjonneau-Muñozchez Millon et Associés Paris, 75009 Paris, le 20 Septembre 2017 à 14h00