Magnifique couronne à décor hexagonal renfermant des têtes de profil maintenues par deux agrafes. Elles s’inscrivent au cœur d’une construction géométrique symbolisant le Boa Macanche (Boa constrictor ortoni). Elle est agrémentée de disques, maintenus également par des agrafes, qui représentent les astres. Cette couronne est réalisée par la technique de l’or découpé, martelé, repoussé et agrafé. Cette œuvre provient de la vallée de Lambayeque, elle devait orner la tête d’un chef particulièrement puissant. Or natif. Les pépites d’or alluvionnaires sont battues, martelées, embouties et découpées avec des outils en silex. Diamètre de la couronne : 17cm.
Les chercheurs ne considèrent plus actuellement la civilisation Chavin comme matrice des autres cultures péruviennes. Ils ont une vision plus précise de la période formative. Les travaux publiés récemment situent cette période entre 2 000 et 300 avant J.-C. A l’intérieur de celle-ci, trois grandes cultures émergent et se distinguent par un point de vue géographique : Paracas Cavernas au Sud ; Chavin de Huantar au centre (en altitude) et Cupisnique au Nord (maritime). Dans ces trois civilisations, les différences symboliques ou culturelles sont minimes car on retrouve pour chacune d’entre elles : le félin, l’aigle, le serpent, la tête d’homme aux crocs proéminents, le seigneur aux deux sceptres et enfin les têtes trophées. Quels sont les symboles de cette couronne ? Les motifs hexagonaux personnifient les tâches du Boa Macanche, admiré par les hommes de l’Amérique précolombienne pour sa force titanesque, les têtes trophées sont un signe de pouvoir, les serpents symbolisent le renouveau de la nature et le savoir des chamanes. Enfin les disques sont les astres qui illuminent le chemin des seigneurs. Cette couronne s’inscrit parmi les premières réalisations de l’orfèvrerie précolombienne.
Cupinisque gold crown with trophy heads. Height : 6 5/8 in.
Provenance: Ancienne collection Alvaro Guillot-Muñoz, années 1935-1950.
Situé dans les quartiers résidentiels de Zurich, le SAK était la seule institution suisse entièrement dédiée aux arts précolombiens. Au-delà d’expositions présentant au grand public la collection d’Hans Koella et différentes oeuvres offertes par des collectionneurs privés, le SAK avait de nombreuses activités. Il finançait certaines publications scientifiques et académiques. Il finançait également un laboratoire spécialisé dans la conservation d’objets précolombiens. Ses portes étaient régulièrement ouvertes à des groupes scolaires, des archéologues et des scientifiques spécialisés pour des conférences publiques destinées à promouvoir les arts de l’Amérique précolombienne. A sa fermeture en 1999, quelques oeuvres de cette collections ont été acquises par le MET de New York.
Bibliographie: « L’or des Inca » Editions de la Pinacothèque de Paris ; 2011 ; page 39 fig.1 pour une œuvre proche.
Art Pré-Colombien : Collection Berjonneau-Muñoz chez Millon et Associés Paris, 75009 Paris, le 20 Septembre 2017 à 14h00