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Alain.R.Truong
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27 février 2018

"Parfums de Chine, la culture de l'encens au temps des empereurs" au musée Cernuschi

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"Parfums de Chine, la culture de l'encens au temps des empereurs" au musée Cernuschi

PARIS - Cette exposition aborde de manière inédite la civilisation chinoise à travers l’art de l’encens et du parfum en Chine depuis le IIIe siècle avant notre ère jusqu’au XIXe siècle. Près de 110 objets d’art et d’archéologie rassemblés pour la première fois invitent à un véritable voyage à travers la civilisation chinoise.

Céramiques, dessins, bronzes ou toiles issus des collections du Musée de Shanghai et présentés en Europe pour la première fois sont accompagnés par une vingtaine de pièces issues des collections du musée Cernuschi. La découverte de ces prêts exceptionnels va plonger le visiteur au cœur d’un parcours muséographique et sensoriel original ponctué par des expériences olfactives qui rythment les étapes du cheminement chronologique de l’exposition. 

Doté d’une symbolique qui s’enrichit au fil du temps, le parfum permet d’aborder de nombreux aspects de la culture chinoise. Depuis sa signification dans les pratiques liturgiques jusqu’à son association à l’art de vivre des lettrés, l’encens a suscité une grande diversité de productions artistiques. Des brûle-parfums aux tables à encens, l’histoire du parfum en Chine permet d’aborder les plus brillantes créations artistiques, et ce à travers une grande diversité de médiums. En effet, les œuvres présentées permettent au public de découvrir un vaste aperçu des savoir-faire des artisans de Chine, depuis les techniques des bronziers, des laqueurs, ou des sculpteurs sur bambou. Enfin, un ensemble de peintures signées de grands noms, comme Chen Hongshou ou Qiu Ying, mettent en scène belles dames, ermites et lettrés dans leur rapport à l’encens, qu’il soit associé à la toilette, à la méditation ou au rituel.

L’exposition bénéficie du soutien de la maison Dior Parfums et des créations exclusives de son parfumeur-créateur François Demachy.

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Chen Hongshou, Femme parfumant ses manches sur un brûle-parfum, détail, encre et couleurs sur soie, 129 x 47 cm, Dynastie des Ming (1368-1644)© Musée de Shanghai

L’encens et les pratiques rituelles des Han aux Tang (IIIe siècle av. J.-C. – IXe s. ap. J.-C.)

Cette première partie aborde les premiers temps de la consommation de l’encens en Chine à travers des pratiques intimement liées au culte des ancêtres et à la conception de l’au-delà, ainsi qu’aux croyances taoïstes et bouddhistes.

À partir de la dynastie des Han (IIIe s. av. J.-C.-IIe s. ap. J.-C.), l’habitude de brûler des matières odoriférantes dans un contexte sacré ou profane est attestée par les nombreux brûleparfums qui occupent une place très importante dans le mobilier funéraire. L’apparition du boshan lu, un brûle-parfum dont la forme évoque une montagne mythique, témoigne de l’apparition de nouvelles pratiques et croyances. La consommation de l’encens dans le cadre des cérémonies bouddhiques, révèle ses fonctions rituelles et symboliques, et permet d’évoquer les routes de la soie et du parfum.

Le développement du bouddhisme a en effet une influence considérable sur la consommation de l’encens en Chine dès les premiers siècles de notre ère. 

Les représentations sculptées et peintes permettent d’observer comment le parfum occupe une place majeure au cœur des cérémonies aux pieds mêmes des statues du bouddha. L’arrivée du bouddhisme au sein de la cour impériale donne lieu à la création de vastes sanctuaires et à l’organisation de cérémonies où l’encens joue un rôle clef dans la représentation de la piété impériale.

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Brûle-parfum avec une paire d’oiseaux, bronze, Dynastie des Han (IIIe s. av. J.-C. – IIIe s. apr. J.-C), 19,4 x 9,25 cm, musée de Shanghai © Musée de Shanghai

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« Brûle-parfum canard ». Bronze. Dynastie Han de l’Ouest (202 av. J.-C. à 220 ap. J.-C.). Paris, musée Cernuschi© musée Cernuschi

Parfum et culture lettrée sous les Song et les Yuan (Xe -XIVe siècle)

L’essor de la culture lettrée sous la dynastie Song (Xe -XIIIe siècle) enrichit considérablement la culture du parfum en promouvant l’encens au sein des pratiques lettrées. Faisant désormais l’objet d’évocations poétiques, mais également d’une véritable littérature d’experts sur ses composants et sa fabrication, l’encens est considéré par les lettrés comme un vecteur de méditation. L’intégration de l’encens dans la culture matérielle des élites est à l’origine de nombreuses créations, notamment en céramique, les célèbres fours des époques Song et Yuan rivalisant d’élégance pour réaliser des brûle-parfums, boîtes et vases à encens.

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Brûloir à encens tripode, céramique céladon (Fours de Longquang), Dynastie des Song (960-1279), Musée de Shanghai © Musée de Shanghai

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Peinture représentant la consumation de l’encens, éventail circulaire en soie, Anonyme, 24 x 43 cm, Dynastie des Yuan (XIIIe s. – XIVe s. apr. J.-C.), musée de Shanghai © Musée de Shanghai

L’art de vivre et les usages de l’encens sous les Ming (XIVe – XVIIe siècle)

Les usages lettrés de l’encens, apparus sous les Song, codifiés sous les Ming, ont modelé en profondeur la manière d’apprécier le parfum en Chine. Inversement, l’encens est devenu indissociable de l’image du lettré, comme le montrent les nombreuses peintures représentant les pavillons et les jardins qui servent de décor aux activités littéraires et artistiques : l’encens y est omniprésent aux côtés de la peinture, de la calligraphie, de la musique ou des échecs. 

Depuis l’époque des Han, les parfums font l’objet d’usages aussi bien sacrés que profanes et jouent en particulier un rôle dans la toilette, féminine mais aussi masculine. Ces pratiques perdurent pendant les dynasties suivantes, en particulier sous les Ming (1368-1644), dont la culture de l’encens est évoquée par des peintures, céramiques, orfèvrerie, laques et jades qui occupent trois salles respectivement consacrée à l’art de vivre, aux dévotions privées et à la toilette. 

Une peinture de Chen Hongshou résume l’esprit de cette époque : elle figure une belle dame assise sur un lit et déployant ses manches au-dessus d’un brûle parfum en forme de canard. Ce chef d’œuvre de poésie est aussi une évocation très précise de l’utilisation du parfum dans la Chine classique. 

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Les dix-huit lettrés, Anonyme, encres et couleurs sur soie, 134,2 x 76,6 cm. Dynastie des Ming (XIVe s. – XVIIe s. apr. J.-C), musée de Shanghai © Musée de Shanghai

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Brûle-parfum tripode ajouré, céramique aux cinq couleurs et or, four de Jingdezhen, Dynastie des Ming (XIVe s. – XVIIe s. apr. J.-C.), 8 x 15,5 cm, musée de Shanghai © Musée de Shanghai

Parfum de cour et studios lettrés sous la dernière dynastie (XIVe -XVIIIe siècle)

Depuis l’époque des Song, les anniversaires de l’empereur donnaient lieu à des présents d’encens, qui jouaient un rôle particulier dans les cérémonies associées aux vœux de longévité. À partir des Ming, les manufactures impériales jouent un rôle particulier dans l’essor de la production de porcelaine de Jingdezhen. Sous les Qing, l’encens acquiert une telle importance dans le système impérial qu’il est considéré comme bien d’état constituant une réserve de capitaux. 

Cette partie de l’exposition permet de montrer l’évolution du goût au sein de la cour à travers la diversité des décors, floraux ou animaliers, d’inspiration bouddhiste ou taoïste. Cette époque est également marquée par l’apparition de nouvelles formes d’objets destinées à recevoir l’encens en bâtons, à parfumer les coiffures et les chapeaux, tandis que le principe d’un mobilier conçu pour l’encens, forgé sous les Ming, régit désormais les pratiques de l’encens dans tous les intérieurs.

Du 9 mars au 26 août 2018.

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Ensemble de cinq objets destinés à l’autel, céramique de la famille rose, fours de Jingdezhen, règne de l'(empereur Qianlong (1735-17959) et Daoguang (1820-1850), Dynastie des Qing (XVIIe s. - XXe s. après JC), musée de Shanghai. © Musée de Shanghai

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Brûle parfum ajouré, cuivre et or, Dynastie des Qing, 18ème-20ème ap JC, Musée de Shanghai. © Musée de Shanghai

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Brûle-parfum. Dynastie des Qing (1644-1912). Bronze. Paris, musée Cernuschi© musée Cernuschi

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