Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja. Tout Nasr Eddin, ou presque. Paroles recueillies et présentées par Jean-Louis Maunoury. Éditions Phébus, collection "Libretto", 2002. © Editions Phébus
12 avril 2018
L'effet de l'opium.
Nasr Eddin avait entendu dire que l’opium mettait en euphorie et faisait voir les choses tout à fait autrement qu’elles ne sont.
Il décide donc d’essayer, et se rend chez le marchand où il se procure à grand prix de quoi allumer quelques pipes. Après quoi, il entre au bain, se déshabille et commence à fumer son narguileh…
Rien ne se passe. Même au bout d’une heure, Nasr Eddin n’éprouve rien, tout est normal, tout est ordinaire, et la colère monte en lui : ce n’est pas de l’opium qu’on lui a vendu, c’est de la poudre de perlimpinpin !
Il sort furieux du hammam, bien décidé à récupérer son argent. Il traverse toute la ville, nu comme un ver, sans même s’apercevoir que sur son passage on rit ou on le couvre d’insultes. Il est hors de lui quand il arrive à la boutique :
— Mon argent, escroc ! Ton opium ne m’a fait aucun effet !
— En es-tu bien sûr ? demande le marchand.
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