Nicolas de Staël (1914-1955), Composition, 1949
Lot 10. Nicolas de Staël (1914-1955), Composition, signé 'Staël' (en bas à droite), huile sur toile, 55 x 46 cm. Peint en 1949. Estimate EUR 300,000 - EUR 500,000 (USD 329,812 - USD 549,687). Price realised EUR 694,000. © Christie's Image Ltd 2019
signed 'Staël' (lower right), oil on canvas, 21 5/8 x 18 1/8 in. Painted in 1949
Provenance: Galerie Jacques Dubourg, Paris.
Galerie Ariel, Paris.
Collection particulière, Copenhague (acquis en 1983).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature; P. Heron, The Changing forms of art, Londres, 1955, no. 13 (illustré).
J. Dubourg et F. de Staël, Catalogue raisonné des peintures de Nicolas de Staël, Paris, 1968, no. 188 (illustré, p. 120).
F. de Staël, Nicolas de Staël, Catalogue raisonné de l'œuvre peint, Neuchâtel, 1997, no. 213 (illustré, p. 272).
Exhibited: Londres, Matthiesen Gallery, Nicolas de Staël, février-mars 1952, no. 9.
Note: A la fin des années 1940, alors qu’il peint Composition, Nicolas de Staël traverse une période d’intense invention. Il va alors abandonner les bâtonnets allongés et nerveux de ses précédentes toiles pour peindre des empâtements plus larges, statiques. Travaillant la matière à la truelle, en plans rectilignes, Staël se met à sculpter l’espace pictural en profondeur. Derrière le camaïeu lumineux de pâtes grises, qui couvre l’entière surface de Composition, se cache ainsi un maillage de couleurs franches – rouge, jaune ou vert – qui ouvrent l’horizon visuel, font oublier un instant la planéité de la toile.
La maturation de la pâte de Staël entraîne un regain d’intérêt critique et institutionnel. Rue Gauguet, peinte en 1949, rejoint l’année d’après les collections du Museum of Fine Arts de Boston ; c’est aussi en 1950 que Bernard Dorival, conservateur en chef au Centre Pompidou, fait acheter une toile par le musée. Composition elle-même porte en germes ce succès : elle figurera en 1952 dans la première exposition de l’artiste à Londres. C’est que Staël s’engage dès 1949 dans une abstraction unique, éloignée des querelles théoriques d’après-guerre. Comme l’explique alors Dorival : « Nicolas de Staël est abstrait. Mais, de tous les abstraits, c’est sans doute celui qui évite le mieux le danger du décoratif et atteint le plus à l’humanité » (Bernard Dorival in « Tal Coat, Singier, Nicolas de Staël », La Table Ronde, n°31, juillet 1950).
At the end of the 1950s, when he painted Composition, Nicolas de Staël was going through a period of intense creativity. He left behind the jerky, slender lines of his previous paintings to focus on larger, static paintings for which he used impasto technique. Working the material with a painting knife in rectilinear planes, Staël began to sculpt depth into the pictorial space. Behind the luminous shades of textured greys covering the entire surface of Composition hides a mesh of crisp colours – red, yellow, and green – that open up the visual horizon, making you briefly forget the flatness of the canvas.
The development of Staël's textures led to renewed critical and institutional interest. Rue Gauguet, painted in 1949, became part of the Boston Museum of Fine Arts' collection the following year. It is also in 1950 that Bernard Dorival, head curator at the Centre Pompidou, purchased a painting for the museum. Composition itself bears the seeds of this success. It was featured in the artist's first exhibition in London, in 1952. In 1949, Staël began a unique form of abstraction, far removed from the theoretical disputes of the post-war period. As Dorival then explained: "Nicolas de Staël is abstract. But, of all the forms of abstraction, his is surely the one that best avoids the danger of decorative art and most reaches humanity" (Bernard Dorival, ‘Tal Coat, Singier, Nicolas de Staël,’ La Table Ronde, no. 31, July 1950).
Christie's. Paris Avant-Garde, Paris, 17 October 2019