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Alain.R.Truong
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4 décembre 2019

"Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés" au Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM)

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MontréalLe Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM) souhaite la bienvenue à six personnes momifiées de l’Égypte ancienne. Le MBAM est honoré de les accueillir en première nordaméricaine dans le cadre de Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés : exposition alliant arts et science issue des recherches entreprises au British Museum. Jusqu’à récemment, très peu d’informations étaient disponibles au sujet de la vie et de la mort de ces personnes. Grâce aux plus récentes technologies non invasives, le public prendra part à un voyage dans le temps, reculant de quelques millénaires pour découvrir comment vivaient ces six personnes le long du Nil entre 900 avant l’ère commune (AEC) et l’an 180 de notre ère. Ici, plus de 240 artéfacts aideront à la mise en contexte de leur quotidien.

Auparavant, l’étude des momies n’était possible qu’à condition de défaire leurs bandelettes, un processus invasif proscrit par les musées. Avec le développement de techniques d’imagerie médicale de pointe, leur examen s’effectue maintenant par tomodensitométrie (image tridimensionnelle par scanographie).

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Plaquette des sept huiles, Ancien Empire, vers 2686-2181 AEC, probablement Abydos (Égypte), calcite, EA 6122. © The Trustees of the British Museum.

« C’est avec grande émotion que nous souhaitons la bienvenue à Nestaoudjat, Tamout et Irthorrou, ainsi qu’à leur compagne et à leurs compagnons d’Hawara et de Thèbes », déclare Nathalie Bondil, directrice générale et conservatrice en chef du MBAM. « Nous sommes honorés d’accueillir ces témoins exceptionnels de notre antiquité commune pour qu’ils nous racontent leurs cultures, métiers, croyances et souffrances, bref, pour qu’ils partagent leur vie avec nous. Grâce à leurs témoignages directs et aux recherches croisées entre plusieurs disciplines scientifiques (comme l’anthropologie ou l’égyptologie), nous pouvons remonter au temps d’une civilisation remarquable. Impressionnée par ma visite d’une version antérieure de cette exposition savante et innovante au British Museum il y a quelques années, je suis émue de pouvoir la présenter en première à Montréal et en Amérique du Nord. Merci à tous ceux qui nous permettent de mieux comprendre la momification et les rites funéraires dans l’Égypte ancienne, gages d’immortalité. Et surtout, merci à nos six invités immémoriaux. »

Co-commissaire de l’exposition et conservateur de bioarchéologie au British Museum, Daniel Antoine explique : « Grâce aux dernières percées en tomographie, nous avons virtuellement enlevé toutes les bandelettes afin de permettre aux visiteurs d’observer, dans un détail inégalé, les restes soigneusement momifiés de six individus. Nous avons ainsi pu acquérir un nouveau point de vue sur la vie et la mort en ancienne Égypte tout en préservant l’intégrité des momies. Des techniques d’embaumement utilisées dans la conservation des corps à l’état de santé au moment du décès, nous commençons à avoir une meilleure idée de la personne qui se cache derrière chaque masque. »

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Modèle de barque funéraire, XIIe dynastie, vers 1985-1795 AEC, provenance inconnue, bois de figuier sycamore, EA 9525. © The Trustees of the British Museum

« Cette exposition est une opportunité unique de découvrir la vie et les mort de six individus ayant vécu en Egypte ancienne. Les conservateurs, scientifiques et restaurateurs du British Museum ont combinés leur connaissance pour explorer les données des CT scans et étudier les objets de la vaste collection du musée, offrant un aperçu unique de la vie de ces hommes, femmes et enfants », Marie Vandenbeusch, cocommissaire de l’exposition, conservatrice et égyptologue au British Museum.

« Au cours des dernières années, la science et les progrès technologiques ont grandement contribué à une meilleure compréhension et à une contextualisation plus approfondie de notre passé lointain. Véritable voyage dans le temps, l’exposition nous fera nous émerveiller sur la manière dont on vivait aux abords du Nil il y a plus de 2 000 ans », ajoute Laura Vigo, conservatrice de l’archéologie et de l’art asiatique, MBAM, et commissaire de la présentation montréalaise.

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Vases canopes de Djedbastetiouefankh, XXXe  dynastie, vers 380-343 AEC, Hawara, Égypte, calcaire, EA 22374, EA 22375, EA 22376 et EA 22377. © The Trustees of the British Museum

Science et archéologie

Le British Museum possède 80 momies égyptiennes rassemblées petit à petit depuis la création du musée dans les années 1750. Elles ont pour la plupart été acquises au dix-neuvième siècle de collectionneurs européens. Suivant son code déontologique, le British Museum refuse toute intervention invasive sur ces momies, notamment de défaire leurs bandelettes. Or, de nouvelles méthodes scientifiques permettent des recherches plus poussées préservant l’intégrité des corps embaumés. Ces approches à la fine pointe de la technologie jettent un nouvel éclairage sur différents aspects de la vie – et de la mort – des six Égyptiens présentés ici. Leurs scans radiographiés fournissent des renseignements rarement accessibles au moyen de sources archéologiques traditionnelles.

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Visualisation de la momie d’Irthorrou, Basse Époque, XXVIe  dynastie, vers 600 AEC, EA 20745. © The Trustees of the British Museum

Grâce à la tomodensitométrie (CT scan) et à l’imagerie tridimensionnelle à haute résolution – techniques dues au développement des appareils à rayons X dans les années 1970 –, l’excellent état de conservation des momies renseigne les anthropologues et les égyptologues sur des aspects importants touchant la biologie, le régime alimentaire, les maladies, les rites funéraires et les techniques d’embaumement. Le tomodensitomètre allie radiographie et ordinateur : un faisceau de rayons X est déplacé autour de la momie de manière à produire des milliers d’images transversales. Les données obtenues sont compilées par des logiciels de pointe qui reconstituent des images détaillées en 3D permettant de visualiser les structures internes du corps sans le détériorer.

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Visualisation montrant le squelette d’un enfant, époque romaine, vers 40-60 EC, Hawara, Égypte, EA 22108. © The Trustees of the British Museum

Du point de vue biologique, ces avancées technologiques nous en disent long sur les squelettes des momies. Par exemple, les méthodes d’évaluation quantitative mises au point par les archéologues judiciaires et les anthropologues physiques nous permettent d’estimer l’âge de la personne au décès par le stade de croissance des dents ou le stade de développement du squelette. Avec l’examen tomographique, on peut aussi déterminer le sexe et la taille de la personne, les maladies dont elle souffrait et la méthode employée pour l’embaumer. Grâce à l’anthropologie physique, à l’égyptologie, à la recherche scientifique et à la conservation, notre compréhension du passé redonne vie à ces habitants de la vallée du Nil.

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Visualisation du corps de Tamout, Troisième Période intermédiaire, début de la XXIIe dynastie, vers 900 AEC, EA 22939. © The Trustees of the British Museum

Parcours : Six momies, six vies

Les anciens Égyptiens croyaient qu’il était essentiel de préparer adéquatement la dépouille du défunt pour assurer sa survie dans l’au-delà. Il s’agissait de conserver le corps dans son intégralité en vue de l’inhumation, tant pour le protéger contre les animaux et les éléments que pour offrir au défunt une « demeure » pour l’éternité.

Chaque momie, ou chaque individu, rythme le parcours des visiteurs en racontant sa propre histoire. L’exposition est divisée en six espaces permettant d’explorer une thématique différente : la momification et ses techniques, les croyances et les religions, la santé et l’alimentation, la vie de famille, et la diversité culturelle. Ces corps momifiés sont accompagnés de plus de 240 artéfacts et d’imageries numériques 3D révélant les plus récentes découvertes égyptologiques.

L’exposition s’ouvre avec Nestaoudjat, une femme mariée originaire de Thèbes, dont le nom signifie « celle qui appartient à l’œil oudjat ». Nestaoudjat a vécu durant la dynastie koushite. À sa mort, vers l’an 700 AEC, elle avait entre 35 et 49 ans.

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Cercueil intérieur de Nestaoudjat, XXVe  dynastie, vers 700-680 AEC, EA 22812a. © The Trustees of the British Museum

Femme d’âge moyen (35 à 49 ans), Tamout était chanteuse d’Amon. Sa momie révèle de nombreuses amulettes placées sur sa peau par les prêtres-embaumeurs. Elle aurait vécu au cours de la Troisième Période intermédiaire, au début de la XXIIe dynastie, vers 900 AEC.

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Momie de Tamout, Troisième Période intermédiaire, début de la XXIIe dynastie, vers 900 AEC, EA 22939. © The Trustees of the British Museum. 

Irthorrou était un stoliste et un grand prêtre du temple d’Akhmim. Chargé de vêtir le dieu Min, il était également le maître des secrets. Sa momie témoigne des particularités d’une vie passée au service des dieux, ainsi que du pouvoir des prêtres de son rang. Adulte d’âge moyen (35 à 49 ans), Irthorrou a vécu à la Basse Époque, lors de la XXVIe dynastie, environ 600 ans avant notre ère.

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Momie d’Irthorrou, Basse Époque, XXVIe dynastie, vers 600 AEC, EA 20745. © The Trustees of the British Museum

Une prêtresse anonyme ramène les visiteurs au temple d’Amon, à Karnak. Les recherches démontrent que cette femme était chanteuse – titre qui, à partir de la XXIIe dynastie, jouit d’un grand prestige – et qu’elle avait entre 35 et 49 ans. Elle a vécu lors de la Troisième Période intermédiaire, au cours de la XXIIe dynastie, vers 800 AEC.

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Cartonnage contenant la momie, XXIIe dynastie, vers 800 AEC, EA 25258. © The Trustees of the British Museum

L’enfant d’Hawara vivait pendant la période romaine. Le soin avec lequel on l’a préparé pour la vie éternelle illustre une vénération nouvelle des enfants, rarement momifiés auparavant. Celuici est décédé vers l’âge de 2 ans, vers les années 40-60 de notre ère.

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Momie d’un enfant, époque romaine, vers 40-60 EC, EA 22108. © The Trustees of the British Museum

Comme des centaines d’autres retrouvées dans l’oasis du Fayoum, la dernière momie est décorée d’un portrait. Si son identité demeure inconnue, un jeune homme de Thèbes est représenté sur la plaque de bois qui l’accompagne. Les recherches démontrent que celui-ci avait entre 17 et 20 ans lors de son décès, et qu’il a vécu à l’époque romaine, vers les années 140-180 de notre ère.

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Momie d’un homme, époque romaine, vers 140-180 EC, EA 6713. © The Trustees of the British Museum

Autres oeuvres présentées à l'exposition:

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Modèle d’instruments utilisés pour la cérémonie de l’ouverture de la bouche, Ve-VIe dynasties, vers 2494-2181 AEC, provenance inconnue, calcaire, calcite et schiste, EA 58404. © The Trustees of the British Museum

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Amulettes en forme de poisson, XIIe dynastie, vers 1900-1800 AEC, provenance inconnue, or et feldspath, EA 30484 et 30485. © The Trustees of the British Museum

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Statuette d’Isis allaitant Horus, Basse Époque, 664-332 AEC, provenance inconnue, bronze et or, EA 34954. © The Trustees of the British Museum

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Collier plastron, XIe dynastie, vers 2040-1985 AEC, Deir el-Bahari (Égypte), pâte émaillée, EA 40928. © The Trustees of the British Museum

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Peinture originale : tombe de Nébamon et d’Ipouky, fin de la XVIIIe dynastie, vers 1390-1349 AEC. Dessin de Nina de Garis Davies (1881-1965), Ar. 1185. © The Trustees of the British Museum

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Quatre amulettes d’œil oudjat, Troisième Période intermédiaire et Basse Époque, vers 1070-305 AEC, provenance inconnue, faïence, serpentine, obsidienne et jaspe, EA 7183, 8068, 8070 et 8073. © The Trustees of the British Museum

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Statuette de Taouret, Basse Époque, 664-332 AEC, provenance inconnue, stéatite émaillée, EA 11862. © The Trustees of the British Museum

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Situle de Hor, fin Basse Époque-début Époque ptolémaïque, vers 350-280 AEC, Thèbes (Égypte), bronze, EA 38212. © The Trustees of the British Museum

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Bracelet de Nimlot, XXIIe dynastie, règne de Shéshonq Ier, vers 940 AEC, probablement de Sa el-Haggar (Saïs) (Égypte), or et lapis-lazuli, EA 14594. © The Trustees of the British Museum

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Collier, XVIIIe dynastie, probablement règne de Thoutmosis III, vers 1479-1425 AEC, provenance inconnue, or, lapis-lazuli, cornaline, turquoise et coquillage, EA 3076. © The Trustees of the British Museum

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Étiquettes de momies, époques et provenances variées, bois, faïence, calcaire, EA 26668, 22874, 57616 et 23185. © The Trustees of the British Museum

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Étiquette de momie, époque romaine, vers 100-300 EC, provenance inconnue, bois, EA 26668. © The Trustees of the British Museum

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Stèle funéraire de Déniouenkhonsou, XXIIe  dynastie, vers 800 AEC, EA 27332. © The Trustees of the British Museum

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Masque en cartonnage, fin de l’époque ptolémaïque-début de l’époque romaine, vers 100 AEC-100 EC,EA 51146. © The Trustees of the British Museum.

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 Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley 

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Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley

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Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley

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 Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley

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Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley 

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Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley

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Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley

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Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley

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 Vue de l’exposition Momies égyptiennes : passé retrouvé, mystères dévoilés au MBAM. Photo MBAM, Denis Farley

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