Or des peuples anciens du continent américain chez Christie's Paris, 7 Avril 2020
Lot 8. Pendentif en or, Style international, Env. 500-1000 ap. J.-C. Poids brut : 270.3 gr. Longueur : 11.5 cm. (4 ½ in.). Estimate EUR 50,000 - EUR 70,000 (USD 54,659 - USD 76,522). © Christie's Images Ltd 2020.
L’AFFIRMATION DU POUVOIR AU TRAVERS DES OBJETS DE LUXE
Pour les peuples anciens du continent américain - comme souvent pour beaucoup d’autres peuples dans d’autres parties du monde - l’or était associé à la richesse, au statut social et au pouvoir politique, tout en étant doté d’une signification spirituelle et symbolique. Les Incas présents au Pérou au XVe siècle de notre ère considéraient l’or comme la pluie de la lune, une de leurs divinités majeures, et le mot pour évoquer l’or dans la langue náhuatl, la langue des Aztèques du Mexique ancien, est teocuitlatl (déjection des dieux). Les Incas considéraient les montagnes d’où l’or était extrait comme des huacas (lieux sacrés) et ont fait de riches offrandes aux mines pour solliciter une bonne production du métal précieux. Dans les pays de l’Isthme du Costa Rica et du Panama les populations considéraient la production aurifère comme une activité sacrée, et purifiaient leurs corps en jeûnant durant plusieurs jours en amont pour garantir une bonne production. Dans le vaste empire inca, qui au moment de la conquête espagnole au cours de la première moitié du XVIe siècle s’étendait du centre du Chili jusqu’à l’Équateur, l’or était la propriété exclusive des dirigeants incas et aucune autre personne ne pouvait en posséder ne serait-ce que la plus petite quantité. De la même façon, les puissants dirigeants aztèques, dont l’empire s’étendait alors de la côte du Pacifique au golfe du Mexique, gardaient le contrôle exclusif sur les mines et les ateliers de production.
Bien que l’or soit doté d’un symbolisme religieux et séculier pour les anciennes cultures américaines, le métal précieux n’acquiert sa réelle valeur culturelle que lorsqu’il a été transformé en objets doté d’une iconographie bien spécifique. Selon le récit d’un indien du Panama fortement étonné par la transformation des objets d’or en lingots par les Espagnols et qui a été transcrit dans les documents ethno-historiques du XVIe siècle, une quantité d’or brut n’avait pas plus de valeur qu’un vulgaire morceau d’argile.
Lorsque les premiers Européens sont arrivés en Amérique à la fin du XVe siècle, l’or était employé dans une zone s’étendant du sud du Mexique actuel jusqu’au centre du Chili, au nord de l’Argentine et à la Bolivie. Les récits coloniaux contiennent de nombreuses informations sur la technique aboutie du travail du métal développée par les peuples autochtones depuis plusieurs millénaires. Les descriptions indiquent que la méthode la plus répandue pour récolter une production d’or natif était celle utilisant des récipients de lavage et qui est aussi connue sous l’appellation d’orpaillage, sachant que de nombreuses rivières, dont en particulier celles du nord du Pérou, de l’ouest et du centre de la Colombie tout comme celles du Costa Rica et du Panama charriaient de grandes quantités de minerai (la technique de base consiste à laver les graviers de la rivière dans un récipient, ce qui fait retomber au fond les particules, les pépites et les grains d’or). L’exploitation minière souterraine n’a été pratiquée avec certitude qu’au Pérou et en Colombie au cours des derniers siècles précédant la conquête, bien que les preuves archéologiques soient rares.
Les habitants de l’Amérique ancienne pratiquaient déjà la plupart des techniques du travail de l’or telles que celles connues aujourd’hui. La technique la plus ancienne consistait à marteler des boules d’or pour en faire des feuilles au moyen de marteaux en pierre après les avoir placées sur des enclumes elles aussi en pierre. L’emploi d’une telle technique exigeait de véritables compétences manuelles et une réelle compréhension de l’évolution du métal tout au long du processus de martelage, la répétition du geste pouvant entrainer une fragilité du métal qui finissait par se casser. Pour restaurer sa malléabilité, la feuille d’or devait être recuite, en étant réchauffée juste à la bonne température et sans la fondre pour la rendre souple et travaillable à nouveau. Après la compréhension du processus de fonte à bonne température des pépites d’or, c’est le processus du moulage qui fut ensuite découvert, avec la technique dite de fonte à la cire perdue qui fut la plus utilisée.
L’or de l’Amérique ancienne a pour l’essentiel été travaillé par des artisans hautement qualifiés dans la production d’ornements somptueux de toutes sortes décorés d’iconographies religieuses complexes et destinés à embellir les visages, les têtes et les corps des individus de statut social élevé. Les œuvres en or qui témoignaient d’une grande beauté et d’une grande qualité artisanale ont été enterrées après leur mort avec les individus puissants pour attester de leur statut, jusque dans l’au-delà.
Les preuves archéologiques les plus anciennes du travail de l’or en Amérique ont été découvertes dans les hautes terres péruviennes et datent du milieu du deuxième millénaire avant J.-C. On suppose que la connaissance technologique de ce type de travail s’est ensuite diffusée vers le nord - probablement via des travailleurs itinérants - vers l’Équateur et la Colombie, le Panama et le Costa Rica pour finalement atteindre le Mexique au cours des IXe ou Xe siècles après J.-C.
Les objets en or péruviens étaient principalement réalisés à partir de feuilles martelées. En plus des élégantes parures de visage et de corps, comme les éléments décorés destinés à couvrir les bras, les mains ou les bouts des doigts, les artisans métalliers du Pérou ont également produit un grand nombre de récipients, de bols et de gobelets ornés de figures humaines ou animales réalisés selon la technique du repoussé avec des incrustations de pierres semi-précieuses. On trouve également en Colombie - probable conséquence des fortes identités culturelles de la région - des objets en or d’une grande diversité stylistique et dont beaucoup présentent des êtres composites mythiques des plus complexes et des plus détaillés. Les objets du Panama et du Costa Rica pour leur part sont principalement moulés et comportent de nombreuses similitudes de formes, de style et de répertoires iconographiques, les plaques circulaires ou carrées et qui sont probablement des pectoraux souvent richement décorés à la technique de l’embossage avec des créatures mythologiques complexes étant l’une des caractéristiques de l’orfèvrerie du Panama.
Heidi King
Historienne de l'art, art précolombien
LUXURY OBJECTS FOR THE POWERFUL
For the peoples of ancient America - not unlike many peoples in other parts of the world - gold was associated with wealth, status and worldly power, but it was also endowed with spiritual and symbolic meaning. The Inka of 15th century Peru thought of gold as the rain of the moon, one of their major deities, and the word for gold in nahuatl, the language of the Aztecs of Mexico, is teocuitlatl (excrement of the gods). The Inka considered the mountains where gold was found to be huacas (sacred places) and made rich offerings to the mines asking for the release of the precious metal. In the Isthmian countries of Costa Rica and Panama people regarded gold collecting a sacred activity, purifying their bodies by fasting for several days beforehand to ensure success. In the vast Inka Empire, which at the time of the Spanish conquest in the first half of the 16th century stretched from Central Chile to Ecuador, gold was the property of the Inka rulers and no commoner could even own the smallest amount. Similarly, the mighty rulers of the Aztecs, whose empire stretched at that time from the Pacific coast to the Gulf of Mexico, had sole control over the mines and workshops.
Despite the religious and secular symbolism associated with gold in ancient American cultures, the precious metal acquired cultural value only when it was worked into objects of meaningful imagery. In the words of a Panamanian Indian, recorded in the 16th century ethno-historical sources, stunned by the Spaniards’ melting down of gold objects into ingots, a lump of raw gold had no more value than a lump of clay.
When the first Europeans came to the Americas in the late 15th century, gold was worked in an area stretching from present-day Mexico south to central Chile, northern Argentina and Bolivia. Colonial accounts include ample information about the sophisticated metal working tradition developed by indigenous peoples over several thousand years. Descriptions of native mining state that the most common method of obtaining gold was by panning (fig. 1), also known as placer mining, since many rivers, especially those in northern Peru, western and central Colombia and in Costa Rica/Panama carried large amounts of the ore. The basic panning process consists of washing river gravel in a pan, causing the flakes, nuggets and grains to settle at the bottom. Underground mining was evidently practiced only in Peru and Colombia during the last few centuries before the conquest although archaeological evidence is scarce.
The ancient Americans developed most of the gold working techniques known today. The earliest method was to beat gold nuggets into sheets with stone hammers over stone anvils. Hammering requires manual skill and understanding of the behavior of the metal throughout the hammering process. Repeated hammering causes the metal to become brittle and eventually break. To restore malleability, the sheet must be annealed, that is heated to just the right temperature to make it soft (fig. 2) and workable again without melting it. Once the discovery was made that gold nuggets melt with the application of sufficient heat, the casting process was the next invention. The most common was the lost-wax method.
Most of the gold in ancient America was worked by highly skilled specialists into sumptuous adornments of various kinds bearing complex religious iconography to embellish the face, head and body of high status individuals. Upon their deaths the gold works displaying great beauty and superb craftsmanship were buried with the powerful individuals to acknowledge their status even in the afterlife.
The earliest archaeological evidence of gold working in the Americas was obtained in the Peruvian highlands dating to the mid-second millennium B.C.; it is assumed that knowledge of the technology spread north - probably by itinerant workers - to Ecuador and Colombia, Panama/Costa Rica eventually reaching Mexico in the ninth or tenth century A.D.
Peruvian gold objects were mostly made of hammered sheet. In addition to exquisite facial and body ornaments including decorated arm, hand and fingertip covers, Peruvian metal artists also created large numbers of vessels, bowls and beakers embellished with repousse human or animal figures and inlays of semi-precious stones. In Colombia - probably the result of strong regional ethnic identities - great stylistic diversity can be observed on the gold objects, many displaying the most intricate and detailed composite mythical beings. Objects from Panama and Costa Rica are predominantly cast and share many formal, stylistic and iconographic similarities; circular and square plaques probably pectorals, often richly embossed with complex mythological creatures are diagnostic of goldwork from Panama.
Heidi King
Art Historian, Pre-Columbian Art
Lot 1. Pendentif-Pectoral, Coclé, Parita, Péninsule d'Azuero, env. 800-1500 ap. J.-C. Hauteur : 14 cm. (5 ½ in.). Estimate EUR 10,000 - EUR 15,000 (USD 10,932 - USD 16,398). © Christie's Images Ltd 2020.
Provenance: Hélène (Leloup) et Henri Kamer (1927-1992), Kamer & Cie, Paris
Collection James et Marilynn Alsdorf, Chicago
Sotheby's, New York, 23 novembre 1998, lot 69
Collection privée américaine, acquis lors de cette vente.
Literature: McNear, E., High Culture in the Americas before 1500, 1982, Chicago, p. 38, fig. 85.
Exhibited: Chicago, The Arts Club of Chicago, High Culture in the Americas before 1500, 15 novembre - 31 décembre 1982.
Note: Pectoral percé de quatre trous de suspension, de forme carrée, travaillé au repoussé avec la représentation d’une divinité à l’allure de saurien se tenant debout avec des jambes retombantes, des bras levés et des mains se terminant par des têtes d’alligators, au visage avec un sourire montrant nettement ses dents et une coiffure avec un saurien à deux têtes fortement courbé que l’on retrouve aussi émergeant de son visage.
Il a été suggéré que la représentation omniprésente d’une créature d’alligator à crête dans l’art de la province de Coclé pouvait en fait être mise en relation étroite avec les iguanes, qui ont été associés au phénomène de domination dans la littérature ethnographique en raison de leur capacité à marcher sur leurs pattes postérieures et de leurs têtes particulièrement visibles, voir Jones, 2012 : p. 125.
Coclé Gold Pectoral
Of square form, repousse with a standing saurian deity with legs bent, arms raised and hands terminating in alligator heads, the face with toothy grin and headdress with sharply curving double-headed saurian, similar creatures emanating from the face; pierced with four pair of suspension holes, for attachment to a garment.
It has been suggested that the pervasive crested alligator imagery in Coclé art may actually be more pertinent to iguanas, which have been associated with rulership in the ethnographic literature because of their ability to walk on their hind legs and their prominently crested heads, see Jones, 2012: p. 125.
Lot 2. Gobelet en or, Sicán, env. 900-1100 ap. J.-C. Hauteur : 12.2 cm. (4 7/8 in.). Estimate EUR 4,000 - EUR 6,000 (USD 4,373 - USD 6,559). © Christie's Images Ltd 2020.
Provenance: Par réputation Frank Elmer (1895-1985), New York, dans les années 1970
Collection privée européenne, depuis les années 1980.
Note: Vase de forme évasée décoré d’une bande centrale en relief travaillée au repoussé et comportant une frise représentant des créatures aviformes avec des ailes.
Sicán Gold Beaker
Of flaring form, with a central raised band repousse with a frieze of stylized avians, each with wings outspread.
Lot 3. Gobelet en or, Sicán, env. 1000-1250 ap. J.-C. Hauteur : 17.8 cm. (7 in.). Estimate EUR 20,000 - EUR 25,000 (USD 21,863 - USD 27,329). © Christie's Images Ltd 2020.
Provenance: Collection Mme et M. Jérôme Pustilnik, New York, dans les années 1960-1970
Sotheby's, New York, 2 mai 1990, lot 26
Ancient Art of the New World, New York, acquis lors de cette vente
Collection privée américaine, acquis auprès de cette dernière le 9 décembre 1998.
Note: Gobelet de type double-base comportant un pied-hochet ajouré, décoré d’une frise de motifs enroulés, au col évasé et à bordure resserrée, décoré de quatre lézards à longue queue réalisés au repoussé, chacun incrusté depuis l’origine de morceaux de turquoise en forme de plaques séparés entre eux de rangées de motifs incrustés d’éléments ronds en turquoise, et avec une frise de motifs enroulés au-dessus.
Pour un modèle de gobelet avec un pied-hochet, voir Fondation de l'Hermitage, El Oro del Peru, Lausanne, 1998, fig. 124.
Sicán Gold and Turquoise Beaker
Of double-foot type composed of a pierced rattle foot embossed with a frieze of curl motifs, with a flaring beaker fitted tightly on top, with four repousse, long-tailded lizards, each inlaid with original turquoise plaques, separated by further rows of indentations inlaid with turquoise roundels, with a raised frieze of curl motifs above.
For the inlay technique of a rattle beaker, see Fondation de l'Hermitage, El Oro del Peru, Lausanne, 1988, no. 124.
Lot 4. Gobelet en or, Sicán, env. 900-1100 ap. J.-C. Hauteur : 24.2 cm. (9 5/8 in.). Estimate EUR 35,000 - EUR 45,000 (USD 38,261 - USD 49,193). © Christie's Images Ltd 2020.
Provenance: Düsseldorf Art Fair, à la fin des années 1970
Collection privée européenne, acquis auprès de cette dernière.
Note: Iconographie habituelle du seigneur de Sicán qui est probablement une représentation de la divinité mythologique créatrice Naymlap, à la bouche en creux montrant une rangée de crocs entrecroisés, aux grands yeux encerclés en forme de virgule et aux oreilles affirmées, surmontée d’une coiffure élaborée coiffée d’un chapeau rond retenu à l’arrière par un bandeau décoré de chevrons avec un médaillon comme fermoir décoré de petits disques disposés sur la coiffure plate.
La civilisation Sicán s’est développée le long de la côte nord du Pérou entre 750 et 1375 ap. J.-C. Elle a succédé à la culture Mochica et a précédé la culture Inca. Lors de la période chronologique médiane (env. 900-1100 ap. J.-C), le dynamisme économique a permis un développement politique et religieux au travers de l’extension du réseau commercial.
Ce gobelet en or se rapproche des gobelets andins typiques en céramique ou des quero en bois (qero, kero). Au cours de la période coloniale espagnole, ce type de récipient était utilisé lors des repas de fêtes pour boire de la bière de maïs (chicha en espagnol). Les orfèvres Sicán privilégiaient l’emploi de feuilles de métal constituées dans un alliage de cuivre et d’or, le cuivre étant inclus pour renforcer la dureté de la feuille métallique, et les artisans travaillaient la feuille de métal en la chauffant et en la martelant pour lui donner la forme d’un gobelet. Les Sicán réalisaient ensuite à la surface des gobelets et au moyen de moules figuratifs une décoration en bas ou haut-relief qui était mise en valeur au travers de jeux d’ombres et de lumière, l’art Sicán étant figuratif de style et religieux de conception avec une iconographie dominée par une divinité connue sous la dénomination de « Seigneur de Sicán ».
Une quantité très importante d’objets en métal précieux qui montrent pour la plupart le haut niveau de production atteint par les artisans a été produite au sein de la zone géographique concernée par cette même période chronologique. La quantité et l’importance de l’usage du métal au cours de la Période médiane Sicán ne connait aucun équivalent dans les civilisations préhispaniques du Nouveau Monde. Les grands gobelets en or figuraient parmi les productions les plus emblématiques au sein des productions métallurgiques Sicán. Les productions artistiques Sicán aux représentations si spécifiques étaient généralement utilisées dans des cérémonies célébrant la vie ou commémorant une mort. Ce type de vaisselles en or était réservé aux plus hautes couches de la société Sicán.
Pour des modèles similaires, voir Jones 1985 : n° 69 et 71, avec la représentation de gobelets de la collection Jan Mitchell Collection qui se trouvent au Metropolitan Museum of Art de New York.
Sicán Gold Head Beaker, Middle Sicán
Embossed with the classic Sicán Lord’s countenance, probably a depiction of the mythical founder-deity Naymlap, with a recessed mouth showing bared, crossed fangs, large, rimmed comma-shaped eyes and pronounced ears, wearing an elaborate headdress incorporating a rounded cap secured at the back with a chevron-decorated band with a central medallion clasp and trimmed with small discs overlaid on the plaited coiffure.
The Sicán culture inhabited the lengthy north coast of Peru between about A.D. 750 and 1375. They succeeded the Moche and preceded the Inca Empire. By the Middle Sicán phase (A.D. 900-1100) the dynamic economy led to political and religious expansion with increased trade networks.
This gold beaker resembles a typical Andean ceramic goblet or wooden quero (qero, kero). Through the Spanish Colonial period, these vessel forms were used in feasts for drinking corn beer, called chicha in Spanish. Sicán goldsmiths favored the use of sheet metal consisting of a gold-copper alloy; the copper provided for increased strength in sheet metal production. The artisans would work the sheet metal through annealing and hammering to shape the goblet form. Through the use of figural molds, the Sicán created low to high-relief designs on the vessel surface, which are visually enhanced through the play of light and shadow. Sicán art is representational in style and religious in nature with the iconography dominated by a deity known as the “Sicán Lord”.
The Middle Sicán era produced enormous quantities of precious metal artifacts, many showing extraordinarily high craftsmanship. The scale and the range of metal use by the people of the Middle Sicán was unprecedented in the pre-Hispanic New World. Large gold beakers were some of the most iconic in the repertoire of Sicán metalworkers.
These gold vessels were reserved for the highest elite in Sicán society. Used mainly in rituals to celebrate life, or commemorate a death, Sicán art had a special purpose.
Lot 5. Pendentif en or, Chiriquí, env. 1000-1500 ap. J.-C. Hauteur : 3.2 cm. (1 ¼ in.). Estimate EUR 3,000 - EUR 5,000 (USD 3,280 - USD 5,466). © Christie's Images Ltd 2020.
Provenance: André Emmerich (1924-2007), New York
Collection Hans Hofmann (1880-1966), New York, acquis auprès de ce dernier
Hans Hoffmann était un peintre américain né en Allemagne, autant réputé pour sa peinture que pour son enseignement artistique. Sa carrière se déroule sur deux générations et deux continents, et il est considéré pour avoir autant précédé qu’influencé l’expressionnisme abstrait.
Hans Hofmann was a German-born American painter, renowned as both artist and teacher. His career spanned two generations and two continents, and is considered to have both preceded and influenced Abstract Expressionism.
Sotheby's, New York, 28 mai 1997, lot 279
America Antigua, Tilbourg, Pays-Bas, acquis lors de cette vente
Collection privée belge, acquis par l'actuel propriétaire auprès de cette dernière.
Note: Pendentif rattaché à un anneau moderne et représentant un personnage masculin surnaturel aux jambes nettement arquées qui tient une partie de serpent sinueux à la queue enroulée qui rejoint une bouche évoquant un grognement.
Chiriquí Gold Figural Pendant
The supernatural male figure with deeply bent legs, holding the remains of a sinuous serpent the tail curled up into the snarling mouth, attached to a modern gilt ring.
Lot 6. Collier en or, Sinú, env. 900-1200 ap. J.-C. Longueur : 46 cm. (18 1/8 in.). Estimate EUR 6,000 - EUR 9,000 (USD 6,559 - USD 9,839). © Christie's Images Ltd 2020.
Provenance: The Merrin Gallery, Inc., New York
Collection privée américaine, acquis auprès de cette dernière le 11 juillet 1991.
Note: Collier composé de vingt-quatre oiseaux réalisés à la technique de la fonte, aux formes allongées très stylisées et avec des yeux sphériques, incrustés au revers de morceaux de coquilles de spondyles.
Sinú Gold Necklace
Composed twenty-four cast, highly stylized, elongated avians each with spherical eyes, threaded along the reverse with spondylus shell spacers.
Lot 7. Spatule à chaux en or, Calima, env. 200-400 av. J.-C. Hauteur : 27.9 cm. (11 in.). Estimate EUR 7,000 - EUR 9,000 (USD 7,652 - USD 9,839). © Christie's Images Ltd 2020.
Provenance: André Emmerich (1924-2007), New York, vers 1970, photo ref. 8297-26 et 27
Collection Laurence Claiborne Witten II (1926-1995), Connecticut
Cora Williams Witten, transmise par héritage
Sotheby's, New York, 23 novembre 1998, lot 50
Collection privée américaine, acquise lors de cette vente.
Note: Spatule finement moulée et surmontée d’une représentation anthropomorphe assise élaborée avec une tête de saurien encadrée de volutes échelonnées qui descendent vers le bas du dos, et avec une petite tête de grenouille émergeant à l’extrémité.
Les spatules à chaux en or sont des exemples significatifs du niveau atteint dans l’art de la fonte à la cire perdue. Les peuples des civilisations andines ont consommé et consomment encore des produits issus de la coca. Les spatules à chaux - palillos - faisaient partie des objets utilisés pour la consommation rituelle de la coca qui comprenaient un ensemble de contenants, les poporos, qui étaient destinés à contenir la poudre de chaux produite à partir de coquillages marins. Les alcaloïdes provenant des feuilles de coca étaient consommés au travers de la poudre préalablement concassée.
Pour un exemple similaire, voir Emmerich, 1967 : n° 80.
Calima Gold Lime Dipper
The finely cast solid dipper surmounted by an elaborate anthropomorphic seated figure with a saurian head framed by graduated scrolls extending down the back, with a tiny frog's head projecting from the end.
Ceremonial gold lime dippers eloquently display the art of lost-wax casting. Andean peoples consumed and continue to consume coca. Lime dippers, palillos, were part of the coca ritual paraphernalia including containers, poporos, in which lime powder from seashells was stored. The alkaloids from the coca leaves would be released by the powder extract once chewed.
For a similar example, see Emmerich, 1967: no. 80.
Lot 8. Pendentif en or, Style international, Env. 500-1000 ap. J.-C. Poids brut : 270.3 gr. Longueur : 11.5 cm. (4 ½ in.). Estimate EUR 50,000 - EUR 70,000 (USD 54,659 - USD 76,522). © Christie's Images Ltd 2020.
Provenance: Collection privée américaine
America Antigua, Tilbourg, Pays-Bas, acquis auprès de cette dernière le 11 juin 1992
Collection privée belge, acquis auprès de cette dernière.
Note: Pendentif à l’allure massive représentant un animal mythique composite au corps étroit et sinueux avec des anneaux de suspension placés sur les talons de l’un des côtés, au corps nettement arqué et se terminant de part et d'autre de deux têtes grimaçantes parées de tresses et avec de grandes bouches montrant des dents incisées, des yeux en grains de café à moitié fermés et parées d’ornements auriculaires proéminents.
Pour un objet similaire, voir Seligman et Berrin,1982 : n° 111. Les productions en or de Style International se distinguent des autres œuvres en or postérieures, du Panama, par une volonté de simplicité, des surfaces lisses et douces avec le minimum de détails ajoutés. De telles créatures jumelles sont à mettre en relation avec le concept de régénération et de dualité.
International Style Gold Double-Headed Effigy Pendant
The densely cast mythical composite animal with narrow, curved body, legs tightly bent, each upright snarling head trimmed by braidwork, with large snouts baring incised teeth, half-closed coffee-bean eyes and adorned with prominent ear ornaments, the outstretched talons supporting suspension loops.
The International style is distinguished from later Panamanian gold works by an emphasis on simplicity, smooth silken surfaces with minimal, additive details. Such double-bodied creatures are related to concepts of regeneration and duality. For a similar double-bodied pendant, see Seligman and Berrin, 1982: no. 111.
Christie's. Art précolombien, Paris, 7 Avril 2020