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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
1 avril 2020

Statue Fang, eyema byeri, Rio Muni, Guinée Équatoriale - Nord du Gabon

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Lot 53. Statue Fang, eyema byeri, Rio Muni, Guinée Équatoriale - Nord du Gabon. Hauteur : 38 cm. (15 in.). Estimate EUR 350,000 - EUR 500,000 (USD 382,611 - USD 546,587).  © Christie's Images Ltd 2020.

ProvenanceAcquise in situ par Guy Montbarbon, Gabon, en 1965
Collection Guy Montbarbon, Paris
Collection Roger Budin, Genève
Jean-Louis Picard, Drouot-Montaigne, Paris, Collection Roger Budin et à divers amateurs, 8 octobre 1991, lot 255
Loed van Bussel (1935-2018), Amsterdam
Michel Koenig (1944-2014), Bruxelles
John Giltsoff (1947-2014), Londres
Collection privée européenne
Sotheby's, New York, 15 mai 2003, lot 52
Christine Valluet et Yann Ferrandin, Paris, de 2003 à 2006
Serge Schoffel, Bruxelles
Collection privée.

NoteCette statue féminine Fang, eyema byeri, s'inscrit dans une morphologie conjuguée d'expression et de puissance, associée à un équilibre subtil des formes. D'un point de vue stylistique, cette statue s'apparente aux productions des Fang du Sud, notamment celles des peuples du sud du Rio Muni - les Okak de la vallée de l’Utamboni - et les voisins Mekè des Monts de Cristal (cf. l'étude réalisée par Louis Perrois à propos de cet exemplaire le 5 juin 2015). Cette oeuvre affiche les caractéristiques formelles des groupes Fang Okak et Mekè du Rio Muni, à savoir les bras allongés et le geste des mains saisissant les cuisses à hauteur des genoux - comparable à une figure collectée par G. Tessmann entre 1904 et 1907 au Rio Muni, aujourd'hui conservée dans la collection du musée Lübeck (inv. n° 5895b) et reproduite dans Falgayrettes-Leveau, C., Fang, Musée Dapper, 1991, p. 59.

Le visage présente un large front au modelé arrondi, des joues légèrement creusées et de grands yeux cloutés qui encadrent un petit nez au bout galbé. La large bouche aux lèvres charnues est projetée vers l'avant. Elle s'étire et s'ouvre sur des dents apparentes taillées en pointes. La coiffe casquée, à deux crêtes, intégrant les oreilles aux pavillons curvilignes, est ornée de motifs géométriques finement gravés. L'attention est portée sur le visage mis en valeur par la composition sculpturale ajourée. Cette statue trouve son accomplissement dans l'articulation fluide des transitions corporelles. La délicatesse de sa petite taille n'enlève en rien l’allure puissamment compacte de cette statue. Son apparence varie selon les différents points de vue qu’elle demande à être regardée et invite à la circumambulation.

L'ancienneté de cette statue est attestée par son épaisse patine et sa qualité sculpturale et permet de dater sa création au XIXe siècle. L’organisation patrilinéaire de la société Fang explique le corpus relativement restreint d’effigies ancestrales féminines connues. L'une d'entre elle, attribuée aux Fang-Okak et provenant des anciennes collections André Derain et Paul Guillaume, est comparable à notre exemplaire (cf. Sotheby's, Paris, Arts d'Afrique de la Collection Daniel et Marian Malcom, 22 juin 2016, lot 3). Une seconde figure féminine similaire, aux bras allongés et aux mains posées sur les cuisses, est actuellement conservée dans la collection du New Orleans Museum of Art (inv. n° 79.338).

Christie's. Arts d'Afrique, d'Océanie et d'Amérique du nord, Paris, 2 June 2020

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