LENS - Poétique et sensorielle, l’exposition offre une rencontre inédite avec des chefs-d’oeuvre de l’Histoire de l’art. Près de 75 ans après l’exposition mythique Le Noir est une couleur, le visiteur du Louvre-Lens est plongé dans l’observation fascinante de cette tonalité au symbolisme pluriel dans les arts occidentaux, de l’antiquité à nos jours.
Inspirée du terril plat sur lequel repose le Louvre-Lens, l’exposition rend aussi hommage au passé minier dont les images sont dominées par le charbon et ses traces aux infinies nuances.
Couleur du paradoxe, le noir est-il une absence de lumière, un vide, une somme réjouissante de toutes les couleurs, un éblouissement ? D’emblée, l’exposition immerge le visiteur dans une expérience du noir familière grâce aux représentations artistiques de thématiques omniprésentes dans l’histoire de l’art, comme la nuit et son ciel noir.
Théodule Ribot, Saint Vincent, Vers 1860 Huile sur toile 98 cm ; L. 130 cm Palais des Beaux-Arts - Lille © RMN-Grand Palais - Philippe Bernard.
À la fois couleur de tous les commencements, de l’infini, de l’intemporel mais aussi celle de la mort et de l’ignorance, le noir forme un élément structurant mais ambigu de la représentation du sacré. Il suscite la crainte comme la fascination, tous deux ferments du sentiment mélancolique chers aux artistes pour révéler dans leurs créations la beauté et la sensualité de cette couleur.
Le noir devient ainsi la couleur emblématique des modernités industrielle et esthétique. Empreint d'une dimension sociale forte, symbole de puissance, couleur de l'élégance comme de l'austérité, le noir répond à des codes dont s'emparent la mode et les artistes.
Gustave Courbet, Le ruisseau du puits noir, Vers 1865. Huile sur toile, 80 cm ; L. 100 cm, Musée des Augustins – Toulouse © Toulouse, musée des Augustins. Photo Daniel Martin.
Au fil du 20e siècle, il s’affranchit au point de devenir une substance plastique sans cesse interrogée, comme en témoignent aujourd’hui les œuvres de Pierre Soulages.
L'exposition réunit ainsi près de 180 œuvres, croisant les époques et les disciplines, entre peinture, mode, arts décoratifs, projections et installations. De Velázquez et Ribera aux artistes des 19e et 20e comme Delacroix, Courbet, Manet, Kandinsky, Malevitch, Reinhard et Soulages, avec des pièces des créatrices Jeanne Lanvin et Yohji Yamamoto, Soleils Noirs interroge les paradoxes du noir et les mille manières dont il a inspiré les artistes, de l’Antiquité à nos jours.
Edouard Manet, Portrait de Berthe Morisot à l'éventail , 1874. Huile sur toile, H. 61 cm ; L. 50,5 cm, Palais des Beaux-Arts – Lille. Institution propriétaire : Musée d'Orsay - Paris © RMN-Grand Palais musée d'Orsay - Hervé Lewandowski.
Alexander Harrison, La solitude, Vers 1893. Huile sur toile, 105 ; L. 171,2 cm, Musée d’Orsay – Paris © RMN-Grand Palais musée d’Orsay – Hervé Lewandowski.
Kasimir Malevich, Croix [noire], 1915. Huile sur toile, 80 cm ; L. 80 cm, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais - Philippe Migeat.
Vassily Kandinsky, Von hier bis Dort [D’ici jusque-là], 1933. Tempera et gouache sur carton gris, 41,5 cm ; L. 57 cm, Centre Pompidou - Musée national d'art moderne - Paris © Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais - Philippe Migeat.
Hans Hartung, T 1967-H25, 1967. Photo: Jean-Claude Planchet/Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais; © ADAGP, Paris.
Pierre Soulages, Peinture 202 x 453 cm, 29 juin 1979, 1979. Photo: Philippe Migeat/Centre Pompidou, MNAM-CCI, Dist. RMN-Grand Palais; © ADAGP, Paris.
Jannis Kounellis, Untitled, 1985. Photo: Jean-Luc Lacroix/Musée de Grenoble.