« Art et diplomatie. Les œuvres japonaises du Château de Fontainebleau (1862-1864) »
Paravent japonais à six feuilles, papier peint sur fond d’or, peintre de l’école de Kano, musée national du château de Fontainebleau © RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Gérard Blot
L’exposition « Art et diplomatie. Les œuvres japonaises du Château de Fontainebleau (1862-1864) » sera inaugurée dans les salles du château lors du Festival de l’histoire de l’art le 4 juin 2021 et restera visible jusqu’au 20 septembre 2021.
Elle présentera au public des cadeaux diplomatiques offerts par l’avant-dernier Shôgun Iemochi à Napoléon III, lors de deux ambassades japonaises en 1862 et 1864. Un temps exposé et admiré, cet ensemble d’œuvres d’art a par la suite été rangé dans les réserves du Château et progressivement oublié. L’exposition sera l’occasion de les redécouvrir.
L’art d’offrir des cadeaux
Les ambassades itinérantes de 1862 et 1864 avaient pour ambition de sonder les intentions des gouvernements européens et de tenter de renégocier les traités dits inégaux qui venaient d’être signés suite à l’ouverture forcée du Japon par le Commodore Perry en 1854. Le Japon, par son inscription dans le monde sinisé, avait une grande expérience de l’art d’offrir des cadeaux. C’est donc en s’appuyant sur cette tradition qu’il envoie en France des peintures, des objets en laque et dans d’autres matières. Les archives diplomatiques japonaises nous renseignent sur le soin qui a présidé au choix des œuvres et sur le processus de fabrication – ce sont les peintres officiels du shogunat qui ont réalisé les kakemono et le paravent – et comment elles ont parfois été adaptées au goût occidental. Ces présents doivent avant tout permettre au Japon de manifester son prestige sur la scène internationale. Mais leur présence au Château de Fontainebleau s’inscrit aussi dans la grande tradition du goût des élites européennes pour l’art de l’Asie orientale, à la veille de l’éclosion du Japonisme.
A la croisée de deux univers
Cette exposition donne ainsi vie à un ensemble d’œuvres au statut particulier, situées à une période de transition où le Japon fait ses premiers pas sur la scène internationale. Elle est le résultat de découvertes faites par une équipe de chercheurs et conservateurs français et japonais.
Commissaires : Vincent Droguet, conservateur général du patrimoine, sous-directeur chargé des collections au service des Musées de France, ancien directeur du patrimoine et des collections du château de Fontainebleau.
Estelle Bauer, professeure et directrice du département des Etudes japonaises à l’Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO).
Le catalogue de l’exposition sera publié en français et complété par un cahier traduisant tous les textes en japonais. (Éditions Faton).
Détail d'un paravent, Japon, musée national du château de Fontainebleau. Photo: © RMN-Grand Palais (château de Fontainebleau) / Gérard Blot.
Détail d’un kakémono : Kanô Tangen Moritsune, Passereaux et fleurs d’automne, milieu du XIXe siècle, musée national du château de Fontainebleau © RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Gérard Blot
Kakémono, peinture sur soie, Japon, musée national du château de Fontainebleau © RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / Gérard Blot
Cabinet, Japon, musée national du château de Fontainebleau.
Groupe de trois figures, porcelaine, musée national du château de Fontainebleau © RMN-Grand Palais (château de Fontainebleau) / Gérard Blot