Zao Wou-Ki, "Il ne fait jamais nuit" à l'Hôtel de Caumont-Centre d’Art jusqu'au 10 octobre 2021
Zao Wou-Ki dans son atelier de campagne, vers 2000. © Photo : Guillaume de Laubier
L’Hôtel de Caumont-Centre d’Art présente une exposition des œuvres de l’artiste français d’origine chinoise Zao Wou-Ki (1920-2013), réalisée en collaboration avec la Fondation Zao Wou-Ki.
L’exposition regroupe près de 80 œuvres de 1935 à 2009 (huiles sur toile, aquarelles et encres de Chine sur papier) provenant de collections publiques et privées. Cet ensemble a pour ambition de mettre au jour un des grands thèmes de création de l’artiste : inventer de nouveaux espaces picturaux construits à partir de son travail sur la couleur et la représentation de la lumière. Lumière et espace sont en effet indissociables dans son œuvre et permettent de comprendre son objectif récurrent de « donner à voir » ce qui ne se voit pas et qui l’habite, « l’espace du dedans ».
Dans la période qui suit son installation à Paris en 1948, Zao Wou-Ki explore le thème de la lumière diurne ou nocturne dans une série d’œuvres poétiques intégrant simplement la représentation des astres lunaire et solaire.
La pratique de l’encre de Chine, grâce à Henri Michaux à partir de 1970, lui permet de faire évoluer la tradition chinoise. Il entame alors un travail sur le vide, associé au blanc ou à la réserve, et le plein, associé au noir de l’encre. Cette recherche se prolonge dans sa peinture et lui fait découvrir de nouveaux espaces.
Les œuvres des années 1970 et 1980 renvoient à une face plus sombre, correspondant à des périodes de souffrances et de deuil. Ces va-et-vient entre lumière et part d’ombre puisent leur inspiration dans la longue histoire de la peinture chinoise qui recherche l’équilibre des contraires.
Guidé à ses débuts et jusqu’à la fin de sa vie par le génie de Paul Cézanne (Paysage Hangzhou, 1946 ; Hommage à Cézanne, 2005), Zao Wou-Ki a lui aussi été sensible à la lumière spécifique du soleil du midi de la France. Après avoir loué entre 1958 et 1972 un atelier dans le Var où il retrouvait nombre d’amis, l’architecte Josep Lluís Sert lui construit un atelier à Ibiza en 1973, qui sera un nouveau lieu de création.
À partir de 2004, Zao Wou-Ki séjourne à plusieurs reprises en été dans la propriété du Luberon du couturier Emanuel Ungaro, très attaché par ailleurs à sa ville natale d’Aix-en-Provence. Zao Wou-Ki y travaille « sur le motif », fait nouveau pour lui, et peint une série d’aquarelles qui seront présentées pour la première fois à l’Hôtel de Caumont. Elles rendent compte de la luminosité et des couleurs tantôt flamboyantes tantôt assourdies des paysages du Luberon. Ces œuvres expriment à l’ultime moment de sa vie son bonheur de peindre l’immuable.
Ciel, Zao Wou-Ki © Tous droits réservés
01.10.73, Zao Wou-Ki, 1973 © Adagp, Paris, 2021, photo : Courtesy Christie’s.
06.10.71, Zao Wou-Ki, 1971. © Adagp, Paris, 2021, photo : Collections Musée Bertrand de la ville de Châteauroux
Hommage à José Luis, Zao Wou-Ki, 1988 © Adagp, Paris, 2021, photo: Manuel Alves
14.03.92, Zao-Wou-Ki, 1992 © Adagp, Paris, 2021, photo: Dennis Bouchard
01.10.73, Zao Wou-Ki, 1973 © Adagp, Paris, 2021, photo : Courtesy Christie’s.
Diptyque Il ne fait jamais nuit, Zao Wou-Ki, 2005 © Adagp, Paris, 2021, photo : droits réservés.
Ville engloutie, Zao Wou-Ki © Tous droits réservés.
Sans titre, Zao Wou-Ki, vers 1950 © Adagp, Paris, 2021, photo: Antoine Mercier.
Sans titre, Zao Wou-Ki, 1949 © Adagp, Paris, 2021, photo: Antoine Mercier.
Sans titre (La Cavalierie), Zao Wou-Ki, 2008 © Adagp, Paris, 2021, photo: Antoine Mercier
Hommage à Turner, Zao Wou-Ki, 1975 © Adagp, Paris, 2021, photo: droits réservés
Hommage à Henri Matisse, Zao Wou-Ki, 1986 © Adagp, Paris, 2021, photo: Naomi Wenger
Hommage à Henri Matisse I, Zao Wou-Ki, 1986 © Adagp, Paris, 2021, photo Dennis Bouchard.
Hommage à Cézanne, Zao Wou-Ki, 2005 © Adagp, Paris, 2021, photo: Dennis Bouchard
Feuille du carnet peint à Saint-Jeoire-en-Faucigny, Zao Wou-Ki, 1950 ©Adagp, Paris, 2021, photo Naomi Wenger.