Boilly - Chroniques parisiennes au Musée Cognacq-Jay
Affiche de l'exposition Boilly - Chroniques parisiennes au Musée Cognacq-Jay © DR
Artiste virtuose, prolifique et inclassable, Louis-Léopold Boilly (1761-1845) se fait le chroniqueur enthousiaste de Paris pendant soixante ans, d’une révolution à l’aube d’une autre (1789 et 1848). Il est à la fois le portraitiste des Parisiens, le peintre de scènes urbaines, l’inventeur de trompe-l’œil saisissants et l’auteur de caricatures piquantes.
Cette exposition monographique explore la carrière foisonnante de Boilly au travers de 130 œuvres qui invitent à découvrir la singularité de l’artiste, son brio, son humour et son inventivité. Elle présente plusieurs chefs-d’œuvre inédits ou exposés pour la première fois en France.
Louis-Léopold Boilly, Deux jeunes amies qui s'embrassent, vers 1789-1793. Huile sur toile, 42,5 × 35 cm. Wiltshire, The Ramsbury Manor Foundation © The Ramsbury Manor Foundation
Originaire du Nord de la France, Boilly part à la conquête de la capitale à l’âge de 24 ans, en 1785, pour ne plus jamais la quitter. Peu intéressé par la grande histoire de Paris, il est fasciné par la modernité de la ville, son effervescence et ses spectacles. Boilly, en chroniqueur de la vie quotidienne, dresse le portait intime d’une génération.
"Oh ! errer dans Paris ! adorable et délicieuse existence ! Flâner est une science, c’est la gastronomie de l’œil. Se promener, c’est végéter ; flâner c’est vivre. […] Flâner, c’est jouir, c’est recueillir des traits d’esprit, c’est admirer de sublimes tableaux de malheur, d’amour, de joie, des portraits gracieux ou grotesques ; c’est plonger ses regards au fond de mille existences […]." Honoré de Balzac, Physiologie du mariage, 1829
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Autoportrait en sans-culotte, vers 1793. Huile sur carton, 23 × 17 cm Collection particulière © Guillaume Benoît.
L’artiste aime scruter les lieux comme les visages de Paris. Il s’illustre dans l’art du portrait en fixant les visages des Parisiens et des Parisiennes sur des petits formats qui deviennent sa marque de fabrique. Le portraitiste se double volontiers du caricaturiste, posant sur ses concitoyens un regard amusé, voire mordant. Son goût pour la provocation comme pour la virtuosité technique se retrouve dans ses Trompe-l’œil, à l’éblouissante qualité illusionniste.
L’exposition dévoile également le jeu raffiné auquel se livre l’artiste pour se mettre lui-même en scène. Il brosse des autoportraits pleins de dérision, multiplie les signatures et se glisse parmi les protagonistes de ses scènes de foule, à l’image d’un Alfred Hitchcock dans ses films. Ces stratagèmes instaurent une relation complice entre l’artiste et le spectateur. Tout au long du parcours de l’exposition, le visiteur est invité, dans un jeu de piste ludique, à retrouver le visage ou les indices de la présence de Boilly.
Louis-Léopold Boilly, Le Doux réveil, entre 1795 et 1800. Huile sur toile, 32,5 × 23,5 cm © Paris Musées / Musée Cognacq-Jay
Organisée dans le prolongement de la publication du catalogue raisonné de l’artiste rédigé par Etienne Bréton et Pascal Zuber (édition Arthena, 2019), cette exposition sera l’occasion de découvrir plusieurs chefs-d’œuvre présentés pour la première fois en France et provenant de prestigieuses collections particulières, dont l’une des plus importantes, aujourd’hui conservée au Ramsbury Manor Foundation, au Royaume-Uni.
16 février-26 juin 2022
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), La Marche incroyable, vers 1797. Huile sur panneau, 39,3 × 51 cm. Collection particulière © Guillaume Benoît
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Quarante portraits, vers 1798. Huile sur toile, 22 × 16 cm. Collection particulière © Shac : Étienne Bréton / Saint-Honoré Art Consulting © Guillaume Benoît
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), "L'Indiscret", entre 1795 et 1800. Huile sur toile, H. 46 x l. 38.5 cm, Musée Cognacq-Jay © Paris Musées / Musée Cognacq-Jay
Louis-Léopold Boilly, Réunion d'artistes dans l'atelier d'Isabey, vers 1798. Huile sur toile, 72 × 130 cm © RMN - Grand Palais (musée du Louvre) / Adrien Didierjean
Louis-Léopold Boilly, L'arrivée d'une diligence dans la cour des messageries, 1803 © RMN - Grand Palais (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Les Coucous sur le quai des Tuileries, vers 1807-1810. Esquisse au pinceau et à l’encre de Chine sur toile préparée, 36 × 130 cm Musée Carnavalet, Histoire de Paris © Paris Musées / Musée Carnavalet
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Trompe-l’œil aux cartes et pièces de monnaie, vers 1808-1815. Huile sur vélin marouflé, enchâssé sur le plateau d’une table en acajou, 48 × 60 cm (table : H. 76 cm). Lille, Palais des Beaux-Arts. © RMN-Grand Palais / Stéphane Maréchalle © RMN-Grand Palais / Jacques Quecq d’Henripret
Louis-Léopold Boilly, Le passage de la planche, vers 1810-1814 © RMN - Grand Palais (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Vue intérieure du Panthéon avec figures, vers 1806-1819 ou après 1830. Huile sur papier marouflé sur toile, 63 × 85,5 cm. Musée Carnavalet, Histoire de Paris © Paris Musées / Musée Carnavalet
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), La Prison des Madelonnettes, vers 1815-1819 Huile sur papier marouflé sur toile, 76 × 106 cm Musée Carnavalet, Histoire de Paris © Paris Musées / Musée Carnavalet
Louis-Léopold Boilly, L'entrée du théâtre de l'ambigu-comique à une représentation gratis, 1819 © RMN - Grand Palais (musée du Louvre) / Philippe Fuzeau
Louis-Léopold Boilly, "Distribution de vin et comestibles aux Champs-Elysées, à l'occasion de la fête du roi", 1822 © Paris Musée Carnavalet - Histoire de Paris / Musée Carnavalet / Paris Musées
Louis-Léopold Boilly, Les Grimaces, vers 1823 © Guillaume Benoît
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Après le souper, après 1830. Huile sur toile, 36,8 × 48 cm. Collection particulière © Guillaume Benoît
Louis-Léopold Boilly (1761-1845), Scène du carnaval, 1832. Huile sur toile, 61 × 107 cm. Wiltshire, The Ramsbury Manor Foundation © The Ramsbury Manor Foundation
Louis-Léopold Boilly, Le Spectacle ambulant de Polichinelle, 1832. Wiltshire, The Ramsbury Manor Foundation © The Ramsbury Manor Foundation