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Alain.R.Truong
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13 juin 2022

"L'Âge d'or de la Renaissance portugaise" au Musée du Louvre

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Cristóvão de Figueiredo, Le Départ des reliques de sainte Auta de Cologne (revers), 1522 - 1525. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 1462 BR. Pint. H. 70,5 x L. 76 cm © DGPC/ADF, Luísa Oliveira / José Paulo Ruas

PARIS - Très rarement présentée ou même identifiée dans les musées français, la peinture portugaise mérite d’être mieux connue : cette présentation de treize panneaux peints de très belle qualité, prêtés par le Museu Nacional de Arte Antiga de Lisbonne (MNAA), sera une découverte pour le public français. Les visiteurs du Louvre pourront faire connaissance avec la peinture raffinée et merveilleusement exécutée d’artistes comme Nuno Gonçalves (actif 1450-avant 1492), Jorge Afonso (actif 1504-1540), Cristóvão de Figueiredo (actif 1515-1554) ou encore Gregorio Lopes (actif 1513-1550). Cette exposition est programmée dans le cadre de la Saison France-Portugal 2022.

Opérant une synthèse très originale entre les inventions picturales de la Renaissance italienne et les innovations flamandes, importées par des peintres comme Jan Van Eyck qui séjourne au Portugal en 1428-1429, l’école de peinture portugaise s’affirme à partir du milieu du XVe siècle, parallèlement à la formidable expansion du Royaume de Portugal.

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 Frei Carlos, Le Bon Pasteur. Vers 1520. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 1. Pint. H. 90 x L. 65 cm © DGPC/ADF, José Paulo Ruas

Avec le mécénat des rois Manuel I (1495-1521) et João III (1521-1557) qui s’entourent de peintres de cour et commandent de nombreux retables, la peinture portugaise connaît, dans la première moitié du XVIe siècle, un âge d’or, avant de connaître une éclipse avec la crise de succession portugaise en 1580 et l’annexion du Portugal par la couronne d’Espagne.

Depuis l’exposition fondatrice de 1930 au Jeu de Paume à Paris, L’art portugais de l’époque des grandes découvertes au XXe siècle, les dernières expositions en France sur ce sujet (Soleil et ombres : l'art portugais du XIXe siècle, Paris, musée du Petit Palais, 1987 et Rouge et or. Trésors du Portugal baroque, Paris, musée Jacquemart-André, 2001) ne traitaient pas de ce temps privilégié de la Renaissance portugaise.

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 Nuno Gonçalves, Saint Vincent attaché à la colonne. Vers 1470. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 1549. Pint. H. 208 x L. 88,8 cm © DGPC/ADF, Luísa Oliveira / José Paulo Ruas

Au musée du Louvre, l’acquisition de peintures portugaises, en particulier grâce à la générosité de donateurs, a permis de commencer à esquisser une histoire de cette école, avec un petit noyau de quatre peintures portugaises, datant du XVe au XVIIIe siècle. Le département des Peintures souhaite continuer à enrichir cet ensemble, conformément à l’exigence de proposer un panorama le plus complet possible de la peinture européenne.

Le temps de cette exposition-dossier sera aussi l’occasion de faire connaître les peintures portugaises présentées plus généralement en France, en lien avec le projet de recensement des tableaux ibériques des collections publiques françaises mené en partenariat avec l'Institut National de l'Histoire de l'Art.

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Maître de Lourinhã, La Conversion du magicien Hermogène par saint Jacques le Majeur. Vers 1520 - 1525. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 20. Pint. H. 128 x L. 84 cm © DGPC/ADF, Luísa Oliveira / José Paulo Ruas

Hormis Nuno Gonçalves, dont un panneau ouvre l’exposition et qui est le premier grand peintre portugais, les artistes de l’exposition sont tous actifs à Lisbonne dans la première moitié du XVIe siècle. Capitale du vaste empire portugais, Lisbonne est alors une ville multiculturelle et tournée vers l’Océan où affluent les richesses et les découvertes du Nouveau Monde. Elle accueille aussi les cours des rois Manuel Ier et Jean III qui sont tous deux des rois bâtisseurs et de grands mécènes. 

L'exposition souhaite faire découvrir un moment particulièrement innovant de l'histoire de la peinture européenne, où les peintres d’origine flamande comme Francisco Henriques ou le Maître de Lourinha importent au Portugal la maîtrise d’une technique très raffinée de la peinture à l’huile, un goût nouveau pour les paysages et pour les effets décoratifs des étoffes et des matériaux précieux.

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 Peintre anonyme, L'Enfer. Vers 1510 - 1520. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 432. Pint. H. 119 x L. 21,8 cm. © DGPC/ADF, Luísa Oliveira / José Paulo Ruas

Autour de Jorge Afonso, qui joue un rôle majeur à la cour, se forme ainsi un groupe d’artistes, unis entre eux par des liens familiaux, qui ont assimilé cette nouvelle manière de peindre et exécutent la grande majorité des retables commandés par le roi pour les églises et les monastères. Le raffinement de la technique flamande convient parfaitement à cet art de cour mais se mêle aussi à un sens parfois cocasse de la narration, à un goût pour les détails naturalistes et pour la représentation de figures et d’objets du quotidien.

Les peintures exposées au Louvre sont toutes religieuses et recèlent de savoureux détails, souvent une nature morte ou une ouverture vers un paysage d’une grande poésie. Le panneau anonyme de l’Enfer, ne fait pas exception et a très probablement été commandé dans un contexte religieux ; l’évocation des péchés capitaux permet aussi de décrire avec précision des objets, dont certains sont importés d’Amérique et laisse place à des nus, qui sont très rares dans la peinture portugaise de cette époque.

Commissariat : Charlotte Chastel-Rousseau, conservatrice au département des Peintures du musée du Louvre et Joaquim Oliveira Caeteno, directeur du Museu Nacional de Arte Antiga de Lisbonne.

10 juin - 10 octobre 2022

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 Jorge Afonso, L'Adoration des bergers, 1515. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 2096. Pint. H. 160,5 x L. 124,5 cm © DGPC/ADF, Luísa Oliveira

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Gregório Lopes, La Vierge et l'Enfant Jésus entourés d'anges et de musiciens, 1539. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 30. Pint. H.121 x L. 89 cm © DGPC/ADF, Luísa Oliveira / José Paulo Ruas

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Cristóvão de Figueiredo, Le Mariage de sainte Ursule de Cologne avec le prince Conan (face), 1522 - 1525. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 1462 B. Pint. H. 70,5 x L. 76 cm © DGPC/ADF, Luísa Oliveira / José Paulo Ruas

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Frei Carlos, La Vierge allaitant l'Enfant Jésus. Vers 1520. Huile sur panneau de chêne. Lisbonne, Museu Nacional de Arte Antiga, inv. 1180. Pint. H. 30 x L. 22 cm. © DGPC/ADF, Luísa Oliveira / José Paulo Ruas

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