Les villages traditionnels reculent devant l'urbanisation galopante. Ils disparaissent même chaque jour davantage. Leur préservation demeure une question urgente.
La campagne vietnamienne évolue en même temps que le pays. Bien nourris et habillés, les villageois veulent maintenant améliorer leurs conditions de vie avec, évidemment, la construction d'une maison en dur. Les vielles maisons en bois ou en brique cèdent la place peu à peu aux constructions en béton, plus modernes, plus solides. Les villages traditionnels doivent ainsi faire face aux menaces de l'urbanisation.
Comment faire pour préserver la culture et l'architecture des villages de la campagne vietnamienne d'antan ? Cette question provoque beaucoup de débats. Il s'agit d'une nouvelle tâche qui exige de gros soutiens, efforts et investissements, tant moraux que matériels.
Si la préservation des vieux quartiers de Hanoi et de Hôi An font l'objet d'une grande attention depuis longtemps, celle des villages traditionnels n'est d'actualité que tout récemment. Ainsi, le village de Duong Lâm est le premier à avoir reçu le feu vert du gouvernement pour élaborer un plan de préservation et à bénéficier des aides financières japonaises pour les travaux. (voir article du 7/4/06)

Des solutions pour préserver
Le village de Thô Hà, dans la province de Bac Ninh, à 30 km de Hanoi, est entouré de rivières. Il réunit tous les caractères typiques d'un village vietnamien : maison communale, pagode, porte d'entrée, maisons, et même des sycomores..., tous sont très vieux. Même les métiers traditionnels du village, la céramique et la fabrication de l'alcool de riz réputé de marque Làng Vân, sont aussi transmis de père en fils depuis 4 ou 5 siècles. S'il est préservé, ce village pourra devenir un petit musée culturel ethnique dont l'intérêt sera la présentation de l'architecture rurale et la culture commerciale d'antan. Hôi An en est un exemple réussi de ce type de préservation.
Duong Lâm se compose d'un groupe de villages typiquement vietnamiens et de sites historiquement. Situées sur une colline de latérite, les maisons en sont toutes construites avec ce matériau d'origine. Une véritable collection de l'architecture à la vietnamienne. Proche de Hanoi, Duong Lâm a toujours su préserver sa culture, son accent oral typique et son caractère particulier. Dans cette région, en plus des villages traditionnels, il importe de déterminer la liste des sites et patrimoines matériels et immatériels à préserver.
Le village Phuoc Tich, à 35 km de la ville de Huê (Centre), baigné par la rivière Ô Lâu, est aussi un patrimoine digne d'être préservé en tant qu'un village ancien du Centre. Ses maisons en bois datées d'une centaine d'années nécessitent une attention particulière des architectes vietnamiens qui les comparent aux vieilles maisons de Hôi An. Le métier traditionnel du village, la fabrication de céramique, est menacé de disparition.
S'ils sont préservés, les villages traditionnels seront les témoins de l'histoire et de l'identité culturelle rurale du Vietnam.

(Source : Lê Hanh/CVN)