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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
24 mai 2006

Les Pays-Bas réinventent le bleu de Delft

delftAssiettes design, miroirs à mosaïques ou vasques blanches pour salles de bains stylées, la ville de Delft, connue depuis le 17e siècle pour ses faïences bleues, tente de dépoussiérer l'image vieillotte et chère de sa "porcelaine" pour attirer un public nouveau.
Si les étalages de la vieille ville, située entre La Haye et Rotterdam, présentent encore les carreaux, les sabots et les moulins à vent traditionnels, des objets design et pas forcément peints en bleu ont fait leur apparition.
La "Koninklijke Porceleyne Fles", qui a produit des faïences sans interruption depuis 1653 et se targue d'être la plus ancienne entreprise du genre au monde, est -elle aussi résolument entrée dans la modernité.
"À cause de cette tradition séculaire, nous avons une image un peu poussiéreuse", regrette Chantal Deen, responsable marketing de la petite société d'une cinquantaine d'employés. L'entreprise, cotée en bourse, a dû moderniser une partie de son offre au fil du temps, mais depuis une dizaine d'années elle veille à ce que ses produits soient aussi ludiques et abordables.
Wendy Schenk, 23 ans, habillée à la dernière mode, est assise au milieu du musée, un pinceau et un vase à tulipes à la main. "Avant, nous travaillions dans l'atelier, mais nous sommes descendus pour avoir un contact direct avec le client. Ainsi ils voient qu'il y a aussi des jeunes qui veulent devenir maîtres dans la peinture de Delft", dit-elle.
Dans une petite salle à côté, 2 Américaines, la soixantaine, participent à l'atelier "Fabriquez votre carreau de Delft". Une "Ronde de nuit" d'après le tableau de Rembrandt, de quelques mètres de hauteur, entièrement en carreaux, sert de source d'inspiration.
"Pour éviter à ceux qui ne peuvent s'offrir du vrai Delft, allant de quelques dizaines à des milliers d'euros, de rentrer les mains vides, on a du Delft de second choix et également du Delft d'imitation, comme des petits sabots en porte-clés à 2 euros," explique Chantal Deen, qui tient le magasin de souvenirs.
Arlyne Wolff, 67 ans, et Dorothy Hanis, 78 ans, ont finalement choisi des petits moulins pour leur famille du Kentucky, au Sud des États-Unis. "Nous préférons acheter des cadeaux qui montrent que nous sommes bien allées à Delft, la ville des faïences", expliquent-elles.
Maruth Alten, 25 ans, est venue avec son ami Anjo Jol, 30 ans, pour découvrir l'histoire derrière les assiettes de sa grand-mère. "Je suis néerlandaise, mais je n'ai jamais su ce que c'était que la vraie faïence de Delft, encore moins le +nouveau Delft+", dit-elle en observant une tasse du designer néerlandais contemporain Dick Bruna.
À partir de fin mars, lorsque le parc floral voisin de Keukenhof ouvre, des bus entiers de touristes venus d'Europe - Angleterre, Allemagne, France -, mais surtout des États-Unis et du Japon viennent voir l'usine. L'année dernière 150.000 personnes ont visité cette vieille meunerie entièrement décorée par le personnel.
Dans la galerie "Terra Delft", à quelques pas de l'église où est enterré Guillaume d'Orange, fondateur de la maison royale des Pays-Bas, on sent moins le poids de l'histoire. Quelques personnes visitent une exposition de céramiques de cinquante artistes internationaux. La directrice, Simone Haak, la cinquantaine et ancienne employée de la "Porceleyne Fles", a fondé le magasin il y a 20 ans.
"Nous sommes à Delft à cause de son lien avec la céramique, mais nous essayons de faire des pièces vraiment modernes, inventives," explique-t-elle. Sur son comptoir, une version récente du vase à tulipes, un clin d'œil à l'ancien exposé dans la vitrine de la "Porceleyne Fles".
"Il est vrai que Delft est aussi la ville natale du peintre Vermeer et de Guillaume d'Orange, mais la valeur clé reste la faïence bleue", explique Jeroen van Deelen, de l'Office du tourisme. "Mais nous espérons qu'à l'avenir Delft sera associé à la faïence tout court."

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