Moins de fumées noires rejetées dans le ciel de Hoà Binh. Désormais, grâce à un dispositif antipollution conçu par Nguyên Dinh Loan, médecin et chercheur autodidacte, l'incinération des déchets sanitaires de l'hôpital provincial ne porte plus préjudice à l'atmosphère.
La polyclinique de la province de Hoà Binh, à 70 km à l'ouest de Hanoi, où plusieurs tonnes de déchets sanitaires doivent être incinérées chaque jour, teste une nouvelle technologie de filtrage des substances polluantes mise au point par le jeune médecin Nguyên Dinh Loan. "Ce prototype, fabriqué de manière artisanale, montre une efficacité totale", explique le directeur de l'Hôpital de Hoà Binh, Truong Quy Duong, en montrant du doigt un appareillage placé à l'arrière d'un bâtiment. En effet, il s'agit d'un engin fonctionnant en circuit fermé, comprenant une porte d'entrée pour l'introduction des déchets, un incinérateur (à 2.000°C), un tunnel et des récipients de filtrage (à l'eau de chaux) qui purifient les fumées de la combustion.
Le premier jour de fonctionnement, M. Duong était très étonné du résultat. Il n'a cru au succès total de ce prototype que lorsqu'il n'a pu trouver aucune tache noire sur une serviette blanche déposée plusieurs heures à la sortie de l'appareil. "C'est là le reste de 3 tonnes de déchets après leur passage dans l'engin", précise M. Duong, montrant un tas de cendres dans un panier. "Si l'hôpital était auparavant responsable d'une pollution permanente, inquiétant toute une région, le problème est bien réglé à présent", explique-t-il, ajoutant qu'il souhaiterait voir cette technologie appliquée un jour dans des usines ou zones industrielles.

Un scientifique autodidacte

Loin d'être un scientifique, le médecin Nguyên Dinh Loan, plutôt un praticien de médecine traditionnelle, a monté il y a 10 ans un atelier de préparation de médicaments d'origine végétale. "Cet établissement artisanal devrait consommer une grande quantité de charbon pour sécher les médicaments, provoquant fumées et poussières nocives pour la santé des gens", explique-t-il. Obsédé par l'image des cheminées d'usine rejetant jour et nuit leurs fumées noires dans l'azur, ce jeune médecin a consacré beaucoup de temps à consulter des revues sur l'environnement, étudier des ouvrages spécialisés, examiner sur place des incinérateurs. Savoir-faire, esprit créatif, volonté et assiduité lui ont permis de concevoir cet appareil novateur que l'hôpital de Hoà Binh a testé avec succès.
Parallèlement, notre scientifique autodidacte a achevé d'autres travaux de recherche, toujours autour de la protection de l'environnement, par exemple pour la dépollution de la rivière Tô Lich et des lacs à Hanoi, la prévention contre une rupture éventuelle de digues, le filtrage de l'air pollué et la prévention contre les incendies dans les marchés... Avec comme unique but : que l'homme vive dans un environnement plus salubre, sous un ciel plus clair.