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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
25 juin 2006

Grâce à lui, les dragons dansent

a48Petit village du bourg de Hà Dông dans la province de Hà Tây (Nord), Da Si bénéficie d'une certaine notoriété grâce à sa fabrication traditionnelle de ciseaux mais aussi par ses créations de dragon en tissu. Rencontre avec un des patriarches de ce métier artisanal.
Malgré ses 78 ans, la passion de Lê Ngoc Nguyên pour les dragons n'a jamais faibli. Depuis des dizaines d'années, il fabrique depuis son village de Da Si des dragons en tissu qui animent et colorent toutes les fêtes populaires des environs.
Selon M. Nguyên, ce métier est apparu dans le village depuis fort longtemps. Les feu artisans de renom comme Lê Van Sao ou Hoàng Van Ty ont donné vie à ces animaux présents dans les fêtes du village mais aussi dans les cérémonies consacrées au temple de la Littérature de Hanoi, à la pagode des rois Hùng, à Phu Tho... Bien des fois, la profession a traversé des épreuves, frôlant à plusieurs reprises l'extinction. Heureusement, un homme a décidé de lier sa vie à la voie de ses ancêtres. "En 1985, lorsque je suis entré à la retraite, j'ai décidé de consacrer tout mon temps à la fabrication des dragons", raconte M.Nguyên.
Pour base, un vieux dragon du village. Le jeune retraité fait des recherches sur les matières, renouvelle la technique. Ainsi, si dans le passé, le corps de l'animal mythique était en paille ou en papier, les cornes, mâchoires et branchies en fer. Mais les dragons étaient lourds et cependant peu résistants. M.Nguyên a remplacé la paille et le papier par du tissu, le fer par de la mousse. Eurêka ! Ses dragons sont plus légers, passant de 27 kg à 5 kg, et peuvent même résister aux pluies. "Mes dragons ont un style propre à eux mais s'attachent toujours aux identités traditionnelles de nos ancêtres", confie-t-il.

Passion et patience
La danse du dragon est une des spécificités de la culture orientale. Figurant parmi les 4 animaux sacrés, c'est une bête fabuleuse, à la bouche de crocodile, aux branchies de poisson, aux cornes de grue et au corps de serpent. Lorsqu'il se lance dans un nouveau modèle, M.Nguyên cherche avant tout à lui conférer un caractère sacré. En moyenne, ses "bébés" mesurent 18 m, divisés en 9 parties et disposant de 10 pieds. Dix personnes sont nécessaires pour le manipuler. "Un artisan doit posséder le talent d'un tricoteur, d'un tailleur et d'un peintre. Si la force n'est pas exigée, il faut en revanche une habileté, une patience et une passion sans borne", remarque M. Nguyên. La partie la plus difficile est sans conteste la tête de l'animal. Il faut qu'elle ait l'air imposant, splendide lorsque le dragon danse. L'armature du corps est faite en bambou, couverte d'une couche de soie de couleur jaune. Ajouté au vert de son ventre et au rouge vif de ses os, le dragon crée d'hypnotisantes vagues dès qu'il se met à danser. Dernière petite touche en date, M. Nguyên ajoute des guirlandes et des objets réfléchissant la lumière pour rendre le dragon plus vif et coloré.
Finalement, l'assemblage des parties de l'animal exige un don d'observation globale. "Parfois je laisse mes enfants ou petits enfants assembler les morceaux du dragon. Résultat : la bête a l'air inerte et je dois tout recommencer", raconte le vieux fabricant. Malgré tout, M. Nguyên ne se décourage jamais. "En voyant les gens admirer passionnément le dragon qui danse, je comprends la signification de mon travail", confie-t-il. Un seul souci pourtant le préoccupe, la recherche d'héritiers pour poursuivre l'aventure.
(Source : Viêt Anh/CVN )

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