Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Alain.R.Truong
Alain.R.Truong
Publicité
Visiteurs
Depuis la création 50 901 470
Archives
Newsletter
Alain.R.Truong
10 août 2006

Le bijoutier des mariés Chu Ru

aYa Tuât a seulement 36 ans mais possède déjà 20 ans d'expérience dans l'art de fabrication des alliances pour mariés ou ngao sri' en langue Chu Ru. Dans sa famille, en effet, on se transmet de génération en génération la science de forger ces bagues de l'amour. Mais les traditions se perdent et aujourd'hui, lui seul dans sa famille peut exercer la profession de ngao sri'.
Ya Quân, son petit-frère, menuisier explique : "Je peux également forger des alliances car j'ai appris ce métier mais je suis loin d'égaler le talent de mon grand-frère".
Fabriquer une alliance ne demande pas d'équipements spéciaux. On commence par un moule utilisant de la cire d'abeille que l'on plonge dans un récipient contenant du fumier de buffles pétri, puis séché et enfin enflammé. Quand la cire fond, le moule de l'anneau est ainsi formé. C'est alors qu'on verse de l'argent liquéfié dans ce moule. De la dimension d'un œuf, une marmite en fumier mélangé à de la terre sert à faire chauffer le tout. Selon Ma Wel, femme d'Y Tuât, toute la difficulté réside dans la création des ornements et le modèle de l'anneau. Son mari passe en effet beaucoup de temps à modeler la cire en petits ornements raffinés. Les anneaux sont tous faits à la main mais en observant Ya Tuât, "je suis persuadé que les bijoutiers dans la plaine doivent admirer son talent. Car de ses outils rudimentaires naissent des anneaux originaux", dit la femme d'Y Tuât.
Chez les Chu Ru, on se marie généralement vers janvier, à la fin de la saison des semences. À cette période, Ya Tuât croule sous les commandes, de 2.000 à 3.000 anneaux. D'ailleurs, les villageois des communes alentours viennent aussi commander leurs alliances chez l'artisan.
Lorsqu'il définit son métier, Ya Tuât avance 3 qualités : travail, attention et esprit créatif. Seul bijoutier du village, lui et sa femme sont toujours à l'affût des anciennes pièces de monnaie en argent. Récemment, ils ont mis la main sur une pièce de 20 centimes (monnaie de l'Indochine en 1973) pour 25.000 dôngs et une de 1900 au prix de 200.000 dôngs car celle ci est plus grande et vieille que l'autre.
De cette piastre naîtra 5 anneaux. Il avoue cependant que tout objet comprenant de l'argent fait tout aussi bien l'affaire, que ce soit des bracelets, des boîtes ou des colliers. Sa notoriété a fini par atteindre les oreilles des organisateurs du festival floral de Dà Lat. Ces derniers l'ont invité afin qu'il fabrique 250 alliances pour un mariage collectif organisé dans la soirée des roses.
(Source : Hà Minh/CVN)

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité