"Folies végétales" de Patrick Blanc à l'Espace Electra
Capsule de Sterculia coccinea (Sterculiacées), un petit arbre des sous-bois en Thaïlande. Les carpelles séparés, rouge vif, s’ouvrent vers le bas et exposent les graines noires et brillantes, probablement recherchées par les oiseaux. © Patrick Blanc
La Baie d'Along au Vietnam est mondialement connue pour ses rochers gigantesques émergeant de l'eau. Les plantes se nichent aux pieds et sur les parois des falaises calcaires, se nourrissant de l'humus et de l'eau que les innombrables cavités et fissures abritent. De nombreuses espèces endémiques s'y épanouissent. © Médiathèque EDF / Julien Daniel
Hirtella racemosa (Chrysobalanacées, proches des Rosacées) est un petit arbre des sous-bois de Guyane. L’inflorescence pendante est constituée de fleurs à corolle discrètes mais à longues étamines vivement colorées en violet. © Patrick Blanc
Le plafond végétal démontre que même les endroits les plus sombres comme les entrées de grottes ne résistent pas aux plantes. Elles pendent souplement car la faible lumière ne leur permet pas de produire de tiges rigides. Toute l'énergie est investie dans les feuilles qu'elles exposent au mieux à la pénombre humide. © Médiathèque EDF / Julien Daniel
Les Rafflesia parasitent les lianes du genre Tetrastigma (famille de la vigne). La plante est réduite à des filaments colonisant les tiges et les racines de la liane et seule émerge la gigantesque fleur, qui atteint 70 cm de diamètre chez ce Rafflesia kerrii du sud de la Thaïlande. Elles seraient pollinisées par des mouches attirées par l’odeur de viande avariée. © Patrick Blanc
Les bégonias s'irisent, se nacrent et se parent de doré et de bleu ou de vert métallisé. Cet habillage permet-il de mieux capter la lumière dans les sous-bois ou de faire fuir ceux qui les convoitent de trop près ? Les botanistes tentent encore de percer leur secret. © Médiathèque EDF / Julien Daniel
A gauche, les structures attractives de cette inflorescence de Tupistra grandis des sous-bois de Malaisie sont des stigmates terminant le pistil de chaque fleur. A droite, la partie en saillie du spadice de la spathe bicolore de Philodendron insigne est constituée de minuscules fleurs stériles qui dégagent une forte chaleur, attirant ainsi les insectes pollinisateurs. © Patrick Blanc
Les cryptiques se rendent invisibles en ajoutant au vert de leurs feuilles des substances chimiques qui modifient leur couleur et jouent le mimétisme avec les feuilles mortes. © Médiathèque EDF / Julien Daniel
A gauche, cette racine aérienne d’une liane en sous-bois du tepui Kukenan au Venezuela sécrète un mucilage qui protège du dessèchement son extrémité en croissance. A droite, cette orchidée émet des racines aériennes dressées qui poussent donc dans le sens inverse des racines ancrées dans le sol et piègent ainsi les feuilles mortes tombant de la canopée. © Patrick Blanc
Contrairement aux plantes vivant en lisière des forêts dans la lumière, les plantes des sous-bois reçoivent très peu de lumière. Curieusement là où l'éclairage est intense s'exprime une lutte pour la domination d'une espèce sur l'autre. Dans la pénombre, la cohabitation, l'harmonie et la diversité règnent. © Médiathèque EDF / Julien Daniel
Cette Selaginella radiata de Guyane, qui fait partie des groupes de Ptéridophytes alliés aux fougères, pousse sur le sol forestier. Ses minuscules feuilles sont grises en raison de la réflexion de la lumière par les cellules de l’épiderme qui sont remplies d’air, ce qui régulerait ainsi les échanges gazeux. © Patrick Blanc
Ce Begonia integrifolia, espèce à large répartition en Asie tropicale, s’installe sur les rochers calcaires, où il germe dans les petites crevasses, laissant juste affleurer ses feuilles, comme ici dans le sud de la Thaïlande. © Patrick Blanc
Patrick Blanc. Botaniste et chercheur au CNRS, Patrick Blanc est aussi l’inventeur du mur végétal. Le succès de cette invention réintroduisant les plantes dans les milieux urbains ne fait pas oublier à Patrick Blanc ses premières amours avec la flore des sous-bois tropicaux. De nombreux ouvrages comme Le Bonheur d’être plante illustrent une carrière riche en découvertes, notamment sur les capacités des plantes à se développer dans des milieux à priori hostiles.
L'exposition. La fondation EDF confie les clés de l’Espace EDF Electra à Patrick Blanc qui le transforme en une immense serre tropicale. A travers six installations, composées au total de 2000 plantes de 100 espèces différentes, et une galerie de photographies, Patrick Blanc témoigne ainsi de l’extraordinaire faculté d’adaptation des plantes aux milieux extrêmes tels que les courants d’eau, les sous-bois sombres ou les grottes.
Jusqu’au au 4 mars 2007 à l’Espace EDF Electra, 6 rue Recamier 75006 Paris. Du mardi au dimanche de 12h à 19h.