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Alain.R.Truong
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Alain.R.Truong
25 novembre 2007

Art phénicien, Ve-IIIe siècle av. J.-C. Perle amulette, pâte de verre sur noyau d’argile

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Art phénicien, Ve-IIIe siècle av. J.-C. Perle amulette, pâte de verre sur noyau d’argile, h. 3,2 cm. Estimation : 15 000/17 000 euros.

Vu son grand âge, on lui pardonnera facilement d’avoir perdu quelques bouclettes dans sa guerre contre le temps.

D’autant que la franchise de ses couleurs et son faciès expressif ne doivent pas faire oublier que notre sympathique amulette n’excède pas la taille d’une grosse perle...

Ce minuscule objet est cependant porteur d’une histoire millénaire, celle d’une civilisation – à laquelle l’Institut du monde arabe consacre jusqu’au 20 avril 2008 une exposition –, mais aussi celle du verre. En effet, selon Pline l’ancien, on doit également aux Phéniciens l’invention du verre. Les archéologues ont toutefois plus sûrement fait remonter son origine en Mésopotamie, au troisième millénaire.

L’histoire des Phéniciens débute quant à elle au XIIe siècle pour s’achever vers le IIIe avant notre ère, notamment suite aux conquêtes d’Alexandre le Grand. Les cités phéniciennes – Arwad, Byblos, Beyrouth, Sidon ou encore Tyr – achèvent de former des royaumes indépendants et "adhérent sans réticence à la culture hellénique", précise Françoise Briquel-Chatonnet dans le catalogue de l’exposition déjà citée. Fait marquant, les cités adoptent alors la langue grecque. Si la civilisation phénicienne n’a jamais formé d’unité politique, les Phéniciens ont néanmoins toujours été perçus comme un peuple homogène, notamment grâce à leur langue et leur écriture. Le chapelet des cités prospères du pourtour méditerranéen a sans cesse subi l’emprise d’un grand empire, qu’il soit assyrien, babylonien ou perse. Mais ces puissances, bien conscientes des avantages économiques qu’elles pouvaient tirer du caractère tout à la fois entreprenant, industrieux et aventureux de ce peuple, leur ont sagement laissé une grande liberté.

Les Phéniciens vont littéralement inonder de leur talent tout le bassin méditerranéen. Excellents marins, habiles négociants, mais aussi remarquables artisans - tisserands, teinturier, orfèvres, sculpteurs, architectes, urbanistes et, bien entendu, verriers. Ce sont sans doute des verriers mésopotamiens installés à Rhodes qui ont permis, à l’âge de fer, la renaissance et le développement du verre. Les Phéniciens, eux, ont su porter cette technique à son plus haut degré de perfection.

Ces têtes appartiennent aussi bien à la catégorie des bijoux – certaines ornent des colliers – qu’à celle des amulettes, l’iconologie leur donnant une valeur religieuse. Plusieurs types sont ainsi répertoriés, têtes de démons et têtes d’hommes possédant des caractéristiques permettant parfois de les rattacher à un centre de production. Pour la nôtre, on se plait à rêver qu’elle a appartenu à la légendaire Salammbô immortalisée par Flaubert. "C’était à Mégara, faubourg de Carthage, dans les jardins d’Hamilcar"... Sylvain Alliod (courtesy www.gazette-drouot.com)

Paris, samedi 1er décembre, salle 9. Pierre Bergé & Associés SVV. M. Kunicki

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