Paris, époque Louis XIV. Commode à décor marqueté de sycomore, buis teinté et bois exotiques, ornementation de bronzes dorés, 83 x 130 x 59 cm. Estimation : 60 000/80 000 €.

À la fin du Moyen Âge, les menuisiers italiens parent les lambris des palais d’incrustations de bois de couleur. Plus tard, le meuble "imitant la peinture en bois" va connaître une vogue extraordinaire sous le règne de Louis XIV. Les fameux décors de Boulle ou de Pierre Gole sont réservés au roi et à la Cour. Les marqueteries inspirées des tableaux de fleurs de Monnoyer sont aussi prisées par une clientèle fortunée. Rappelons que les formes s’étaient simplifiées sous Louis XIII, libérant ainsi une plus grande surface pour le décor qui se déploie, parfois tant sur le dessus et la façade que sur les côtés, comme sur notre commode (voir photo). Ce type de mobilier constituera au XVIII^e siècle la spécialité de l’ébéniste Thomas Hache, à Grenoble. Au cours de ce siècle, les marqueteries se font plus sobres. Le programme de cette vente propose divers exemples de ces savants assemblages de bois. Travail d’époque Louis XV, un coffre à bijoux de forme rectangulaire, légèrement galbé, est plaqué d’une marqueterie de losanges en bois de violette ; le plateau se soulève pour démasquer huit casiers et le vantail latéral s’ouvre sur six tiroirs. Estampillé Dubois, il est estimé 20 000 €. Attribué à ce même ébéniste, un bureau de pente en laque de Chine rouge et vernis Martin est décoré sur toutes ses faces de scènes chinoises et de motifs végétaux ; la richesse de la matière et la finesse d’exécution poussent l’estimation à 250 000 €. Une petite table rectangulaire, au bâti de chêne plaqué d’une marqueterie d’amarante, bois de rose et à filets de sycomore teinté d’un décor évoquant l’écriture - trois livres et un encrier posé sur une table, l’ensemble encadré de draperies - ouvre par un tiroir formant écritoire, surmonté d’une tirette dévoilant un casier à encrier. Il faut compter 60 000 € pour ce meuble estampillé Charles Topino, rehaussé sur la partie haute des pieds de bronzes dorés. Pour compléter le décor, on pourra opter pour un miroir en bronze doré et glace au mercure, sommé d’un angelot, décoré de rocailles, chimères et putti - un travail du début de l’époque Louis XV agrémenté de deux lumières à volutes -, ou pour une paire de vases couverts en marbre noir, dit «petit antique», et bronze doré - un travail d’époque Louis XVI inspiré d’un modèle de Gouthière. Ils sont respectivement estimés 120 000 et 80 000 €.

Jeudi 20 mars, espace Tajan, à 19 . Tajan SVV. MM. de L’Espée, Burgi, Mme de La Chevardière.