"Goya graveur" au Petit Palais
Francisco Goya, Les Caprices, " Le sommeil de la raison engendre des monstres ", Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. © PMVP/P. Pierrain.
La grandeur de Goya est, plus que pour tout autre artiste, liée à son travail de graveur. Les étapes de son évolution fulgurante sont ici retracées en quelque 280 estampes, soit la quasi-totalité de son oeuvre gravée. Elles témoignent de l'influence exercée par Rembrandt, Vélasquez ou Giambattista Tiepolo, qui avait déjà réalisé une suite de gravures intitulées Capricci. Goya en retiendra la facture veloutée, le chatoiement, mais aussi l'imagination débridée. Le peintre espagnol en transformera la veine légère en un monde menaçant dans sa suite homonyme (Les Caprices). La maladie qui le laissa sourd en 1792 et les désastres politiques traversés par l'Espagne expliquent ce basculement dans la satire grimaçante et les scènes de sorcellerie peuplées de monstres fantastiques. Goya se libérait des règles et atteignait une universalité de sentiments et une modernité de moyens dont le trouble demeure intact. Geneviève Nevejan www.lesechos.fr
Tous les jours sauf le lundi, de 10 h à 18 h, le jeudi jusqu'à 20 h. Petit Palais, avenue Winston-Churchill, 75008 Paris. Tél. : 01 53 43 40 00.